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Inondations au Brésil : nouvelle hausse du débit des rivières dans le sud dévasté

Des personnes sont évacuées dans une chaloupe à côté d'automobiles abandonnées en pleine rue.

La ville d'Eldorado do Sul, dans l'État du Rio Grande do Sul, a été ravagée par les inondations.

Photo : Getty Images / AFP / ANSELMO CUNHA

Agence France-Presse

Les pluies torrentielles qui s'abattent sur le sud du Brésil ont fait grossir dimanche le débit des rivières, ce qui fait craindre de nouveaux dégâts dans une région déjà dévastée par des inondations sans précédent qui ont fait plus de 140 morts.

La situation est critique, témoigne auprès de l'AFP Antonio Vanzan, un habitant de 50 ans de la ville de Sao Leopoldo, en banlieue de Porto Alegre, la capitale de l'État du Rio Grande do Sul, dévastée par les inondations.

Si la pluie ne s'arrête pas, que se passera-t-il? Elle pourrait faire monter le niveau du fleuve et faire augmenter la quantité d'eau dans les quartiers, s'inquiète-t-il.

Des voitures abandonnées sont partiellement submergées sur le bord d'une route.

Des automobilistes ont dû abandonner leurs véhicules le long d'une route à Sao Leopoldo.

Photo : Getty Images / AFP / NELSON ALMEIDA

Non loin, dans une rue inondée, Claudio da Silva avance à coups de rames dans une petite barque après avoir constaté les dégâts dans son quartier. Ma maison est détruite. Dans la maison voisine, celle de mon beau-frère, l'eau a atteint la moitié du premier étage, raconte cet électricien de 36 ans. C'est le chaos. Il y a beaucoup d'animaux morts. C'est très triste.

Deux millions de personnes touchées

Les fortes averses du début du mois dans la région ont fait déborder les cours d'eau, touchant plus de deux millions de personnes et faisant 143 morts et 806 blessés, selon le dernier bilan de la Défense civile, dimanche.

Quelque 130 personnes sont toujours portées disparues, tandis que plus de 538 000 personnes ont été contraintes d'abandonner leur domicile en raison de cette catastrophe, associée aux changements climatiques et au phénomène El Niño.

Plus de 81 000 habitants ont trouvé refuge dans des abris, tandis que 92 000 logements ont été endommagés ou détruits par les inondations.

Un homme marche sur une digue de fortune faite de sacs remplis de pierres et de sable.

Les inondations ont touché la capitale régionale, Porto Alegre.

Photo : afp via getty images / ANSELMO CUNHA

Le niveau de presque tous les grands fleuves de l'État tend à monter, note la Défense civile dans son dernier bulletin.

Le Guaiba, une étendue d'eau qui borde la capitale régionale Porto Alegre, avait atteint samedi son niveau le plus bas depuis le 3 mai (4,57 m).

Cependant, avec les pluies qui s'abattent sur la région depuis vendredi, son niveau a de nouveau augmenté et devrait dépasser la barre des cinq mètres sous l'effet du débit des affluents et de l'action des vents, a alerté la Défense civile.

Les 5 et 6 mai, le Guaiba a atteint le niveau record de 5,3 mètres. Les premiers débordements surviennent à partir de trois mètres.

D'autres fleuves de la région enregistrent également des niveaux d'eau supérieurs à ceux des derniers jours et continuent de déborder.

Les crues ont provoqué des dégâts dans la petite ville de Mucum.

La crue du fleuve Taquari a notamment mis en alerte la petite ville de Mucum, à peine remise d'un cyclone dévastateur en septembre dernier.

Photo : afp via getty images / GUSTAVO GHISLENI

La ville de Pelotas, au sud de Porto Alegre, fait face à une aggravation de la situation qui accroît la probabilité d'inondations, a averti sa mairesse, Paula Mascarenhas, sur Instagram, appelant à l'évacuation des zones à risque.

La capitale régionale de 1,4 million d'habitants, toujours en partie sous les eaux et où les opérations de secours se poursuivent, était également touchée par les averses dimanche, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les pluies vont continuer

Selon l'Institut national de météorologie, la région s'attend à ce que les fortes pluies se poursuivent au cours des prochaines heures, avec plus de 100 millimètres par jour dans certaines zones.

Dans le nord-est de l'État, il existe un risque élevé d'inondations majeures et de débordements de rivières, de même que de gros glissements de terrain, selon la même source.

La probabilité de nouvelles inondations est très élevée dans la plupart des régions de l'État, a dit estimer de son côté le Centre national de surveillance et d'alerte en matière de catastrophes naturelles (CEMADEN).

Dans une vidéo publiée dimanche sur le réseau X, le président Luiz Inacio Lula da Silva a fait part de sa solidarité envers les sinistrés. Vous n'êtes pas seuls, a-t-il assuré.

Le gouvernement brésilien a promis de débloquer quelque neuf milliards d'euros pour la reconstruction de cet important État agricole.

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