Inondations au Brésil : les secours à pied d’œuvre malgré les nouvelles pluies
Des équipes de sauvetage utilisent des bateaux pneumatiques pour circuler dans les rues de Porto Alegre, au Brésil, afin de secourir des gens toujours coincés chez eux à cause des inondations. (Photo d'archives)
Photo : Reuters / Adriano Machado
Les équipes de secours et d'assistance poursuivent leurs opérations samedi malgré de nouvelles pluies torrentielles dans le sud du Brésil, où le bilan des inondations historiques qui touchent cette région ne cesse de s'alourdir.
Les fortes pluies de la semaine dernière dans l'État du Rio Grande do Sul ont provoqué le débordement des cours d'eau, affectant près de deux millions de personnes et faisant 136 morts et 756 blessés, selon la Défense civile samedi.
Quelque 125 personnes sont toujours portées disparues, tandis que plus de 410 000 autres personnes ont été contraintes d'abandonner leur domicile en raison de cette catastrophe, que les experts des Nations unies et le gouvernement brésilien associent au changement climatique et au phénomène El Niño.
Plusieurs personnes évacuées ont élu domicile temporairement dans des gymnases, le temps que les inondations cessent à Porto Alegre.
Photo : Reuters / Diego Vara
Plus de 92 000 habitations ont été endommagées ou détruites par les inondations, selon la Confédération nationale des municipalités.
La pire catastrophe de l'histoire du Brésil
Le gouvernement brésilien a promis jeudi de débloquer une somme équivalent à près de 13 milliards de dollars canadiens pour la reconstruction de cet important État agricole du sud du pays, qui subit la pire catastrophe naturelle de son histoire.
Depuis le retour des pluies vendredi dans la capitale régionale Porto Alegre et dans d'autres zones déjà touchées, les autorités restent en état d'alerte et multiplient les messages pour demander à la population de ne pas retourner dans les zones sinistrées.
L'armée brésilienne est également intervenue dans le sud du pays pour prêter main-forte aux secouristes débordés alors que de nouvelles précipitations compliquent les efforts de sauvetage.
Photo : Reuters / Diego Vara
La région s'attend à des averses et à des tempêtes isolées
qui se prolongeront jusqu'au début de la semaine prochaine, selon l'Institut météorologique national, qui met en garde contre les risques d'inondations et de décharges électriques
.
Selon le gouvernement de l'État, le Gauiba, une étendue d'eau qui borde Porto Alegre et qui est considérée est à la fois comme un fleuve, comme un lac et comme un estuaire, a atteint 4,59 mètres dans la matinée de samedi, son niveau le plus bas depuis le 3 mai (4,58 m), avant de recommencer à monter.
Pénuries et précipitations
Dans la capitale régionale de 1,4 million d'habitants, les opérations de distribution d'aide alimentaire, d'eau potable, de médicaments ou de vêtements se poursuivent malgré la pluie.
Dans le quartier de Sao Joao, en grande partie toujours sous l'eau, des pompiers et des volontaires s'affairent, ont constaté des journalistes de l'AFP. À bord de canots pneumatiques, de barques ou de motomarines, ils distribuent de l'aide aux habitants toujours coincés chez eux.
Le flux de bateaux vers les zones touchées, où de nombreuses personnes sont restées chez elles par crainte des pillages, s'est cependant réduit.
L'eau en bouteille reste rare dans la ville et, nuit et jour, des camions-citernes approvisionnent abris, hôpitaux, immeubles et hôtels.
À San Joao, l'eau en bouteille est une denrée rare, ce qui cause un sentiment d'insécurité chez la population locale, qui craint des pillages.
Photo : Reuters / Adriano Machado
Malgré les nouvelles pluies et le chaos, des habitants tentent de retrouver un semblant de normalité. Certains magasins rouvrent, tandis que l'eau a commencé à se retirer par endroits. Ailleurs, des camions pompent l'eau boueuse qui envahit encore rues et bâtiments.
Selon les prévisions, les volumes de précipitations les plus importants devraient se produire entre dimanche et lundi.
Inondations historiques, feux de forêt d'un niveau record, vagues de chaleur sans précédent, sécheresse : les événements climatiques extrêmes se sont enchaînés au Brésil ces derniers mois.
