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Cellulaire à l’école : le N.-B et la N.-É. révisent leurs politiques

Des jeunes sur leur cellulaire.

Le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse révisent actuellement leurs politiques sur l'utilisation du cellulaire par les élèves en classe.

Photo : Getty Images / Kar-Tr

Radio-Canada

La question du cellulaire à l’école refait surface dans les Maritimes. Le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse révisent présentement leurs politiques respectives. Certains pensent que le téléphone suscite une trop grande distraction chez les élèves; d’autres trouvent qu’il peut être utile pour certains projets d’enrichissement.

Dès septembre, le téléphone cellulaire sera interdit toute la journée pour les élèves ontariens de la maternelle à la 6e année. Il le sera pendant les cours pour les élèves de la 7e à la 12e année. Des mesures similaires entreront aussi en vigueur au Québec et en Colombie-Britannique.

Au Nouveau-Brunswick, le ministère de l’Éducation confirme qu’une révision de la politique d’utilisation du cellulaire à l’école est en cours et vise une utilisation de manière plus stricte. Le ministère prévoit présenter ces modifications dans les semaines à venir.

Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse dit travailler sur une nouvelle politique. La ministre de l’Éducation, Becky Druhan, affirme que des consultations se déroulent avec différents partenaires et que des changements pourraient être en vigueur dès septembre.

L’AEFNB n’est pas consultée

La présidente de l’Association des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick (AEFNB) n’est pas surprise de voir que le gouvernement révise la politique, mais elle trouve décevant que les enseignants ne soient pas consultés. Ce sont pourtant eux qui devront gérer les nouvelles directives en classe.

Ce que je déplore, c’est le fait qu’on apprend dans les médias qu'il y a une révision qui est en train d’être faite et que les enseignants ne se trouvent pas à la table décisionnelle pour cette révision-là, dit Stéphanie Babineau.

Stéphanie Babineau devant une école de Moncton.

Stéphanie Babineau, présidente de l'Association des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Guy LeBlanc

Elle croit qu’une révision de la politique s’impose mais qu’il faut garder une marge de manœuvre pour des raisons pédagogiques. Plusieurs enseignants utilisent les téléphones intelligents comme ressources en apprentissage.

On se fie au téléphone cellulaire parfois pour nos élèves qui sont nouveaux arrivants, qui ne connaissent pas encore la langue. Parfois, on utilise des traducteurs à base de téléphone cellulaire pour qu’on puisse communiquer avec ces enfants-là.

La Nouvelle-Écosse consulte

La ministre néo-écossaise de l’Éducation explique que des consultations sont en cours avec les enseignants et que des sondages ont été envoyés aux conseils consultatifs des écoles.

Je ne vais pas anticiper ce que cela va donner, mais nous allons nous laisser guider par ce que nous entendons et créer quelque chose qui réponde aux besoins de nos écoles en Nouvelle-Écosse, dit Becky Druhan.

Becky Druhan.

Becky Druhan, ministre de l'Éducation et du Développement de la petite enfance en Nouvelle-Écosse. (Photo d'archives)

Photo : CBC / Robert Short

De son côté, le président du syndicat des enseignants de la province, Ryan Lutes, affirme que les cellulaires dans les salles de classe posent des enjeux complexes mais que leur utilisation est nuisible à l’apprentissage.

Ils sont une source de distraction pour les élèves et un cauchemar pour les enseignants en ce qui concerne la gestion de la classe, du moins pour la plupart d'entre eux.

Une citation de Ryan Lutes, président du syndicat des enseignants de la N.-É.

Tout comme l’AEFNB, Ryan Lutes espère lui aussi que la nouvelle politique permettra un peu de flexibilité. Il explique que plusieurs enseignants ont réussi à intégrer les appareils numériques dans l’apprentissage et il désire que les enseignants puissent poursuivre cette initiative lorsqu’ils le jugent nécessaire.

Il souhaite aussi qu’un appui soit offert aux professeurs qui devront gérer cette nouvelle politique, surtout les premiers mois.

Ryan Lutes.

Le président du Syndicat des enseignants de la Nouvelle-Écosse, Ryan Lutes. (Photo d'archives)

Photo : CBC

En effet, demander aux enseignants de surveiller individuellement 30 élèves ou plus qui ont tous des téléphones portables sans soutien, ce n'est tout simplement pas faisable et c'est voué à l'échec avant même d'avoir commencé.

L’ex-ministre du N.-B. regrette de ne pas l’avoir fait

Le député indépendant Dominic Cardy regrette de ne pas avoir interdit l’utilisation du cellulaire dans les salles de classe du Nouveau-Brunswick quand il était ministre de l’Éducation, de 2018 à 2022.

Je pense que c'est important de dire que je me suis peut-être trompé. Je pense que maintenant, on a besoin de prendre une autre décision. Pas de tolérer, mais de mettre des contrôles en place, assez sévères, dit-il.

Il explique que de nombreuses études démontrent les risques et les dangers liés à l’utilisation du cellulaire chez les jeunes.

C’est clair que ça crée un gros problème pour le comportement dans les salles de classe, en plus des [fausses] informations, des théories du complot, des abus et les messages négatifs qu’on peut lire sur les cellulaires.

Il croit que la province pourrait s’inspirer de l’Ontario mais qu’il faut avant tout évaluer les impacts chez nous. Il reconnaît qu’il faut s’assurer que les élèves soient préparés à vivre dans un monde où les technologies sont omniprésentes, mais il croit que dans le cas des plus jeunes élèves, il faut tout simplement éliminer cette distraction pendant les cours.

Il faut responsabiliser les élèves, dit la FJFNB

Pour la Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick (FJFNB), bannir le cellulaire dans les écoles n’est tout simplement pas la solution.

Nous, on pense que bannir complètement les cellulaires du milieu scolaire causerait plus de problèmes, car on enlève un outil qui peut être très utile pour l’apprentissage, explique la représentante sud de la fédération, Josianne Melanson.

Une femme en entrevue sur Zoom.

Josianne Melanson, représentante sud de la Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada

Elle craint de voir apparaître des problèmes d’anxiété et de stress chez les jeunes si le cellulaire est interdit.

Il faut quand même qu’il y ait un système en place pour éviter les distractions, avoue-t-elle.

Josianne Melanson explique que différents projets nécessitent de faire de la recherche ou de communiquer avec des intervenants sur les médias sociaux. Bloquer ces sites sur les réseaux scolaires ne permet pas de responsabiliser les élèves. Il faut plutôt leur montrer comment bien utiliser les téléphones intelligents, selon elle.

Avec les informations de l'émission La matinale, de Louis-Philippe Trozzo et de CBC

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