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Pauvreté en Nouvelle-Écosse : les associations n’arrivent plus à suivre le rythme

Des boîtes en carton pleines de produits alimentaires et, derrière, les bénévoles.

La banque alimentaire de Clare, dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, doit aider de plus en plus de personnes.

Photo : Marion Comeau

Les données se suivent et le confirment : la Nouvelle-Écosse compte parmi les provinces les plus touchées par la pauvreté au pays. Le dernier rapport de Statistique Canada indique que le taux de pauvreté a augmenté de plus de 50 % entre 2021 et 2022 et touche maintenant 13 % de la population. De plus, près du tiers de la population vit en insécurité alimentaire.

L'insécurité alimentaire répandue

Les onze bénévoles de la banque alimentaire de Clare distribuent tous les troisièmes mercredis de chaque mois des produits alimentaires. On essaie d'avoir de la nourriture fraîche, pas que des cannettes, on veut essayer de donner de la bonne nourriture, explique Nicole Thimot-Genette, la présidente de la banque alimentaire.

En avril, 74 foyers ont bénéficié de cette aide alimentaire dans cette communauté acadienne. Ce supplément à l’épicerie doit couvrir les besoins en repas pour une semaine.

Quand j’ai commencé, il y a plusieurs années passées, quand on avait 25-30 personnes, c’était beaucoup, mais depuis 18 mois, ça n’a pas arrêté d’augmenter. Tous les mois, on a 3, 4, 5, 6 personnes qui viennent en plus, et ce sont souvent des familles, ajoute la présidente.

Des sacs de nourriture bleus et, derrière, des bénévoles.

La banque alimentaire pourrait limiter le nombre de bénéficiaires, car les bénévoles sont débordés.

Photo : Marion Comeau

La dernière Enquête canadienne sur le revenu de Statistique Canada révèle qu'en 2022 près de 29 % des ménages néo-écossais vivaient en situation d'insécurité alimentaire, en majorité des familles monoparentales. Ces taux sont les plus élevés au pays, où la moyenne est 23 %.

L'insécurité alimentaire est l’incapacité de se procurer ou de consommer des aliments de qualité, ou en quantité suffisante, de façon socialement acceptable, ou encore l’incertitude d’être en mesure de le faire.

Les prix, c'est incroyable! Le salaire minimum, c'est juste pas assez et si l’on a des enfants, c'est encore plus difficile.

Une citation de Nicole Thimot-Genette, présidente de la Banque Alimentaire de Clare

Heureusement, les dons de la communauté continuent d’affluer à la banque alimentaire et pour l’instant, ce qui manque, ce n’est pas la nourriture, mais les bras pour préparer les boîtes. La banque alimentaire pourrait limiter le nombre de bénéficiaires, si la situation continue de dégénérer.

Cela pourrait bien se produire puisque l'organisme Feed Nova Scotia, qui soutient plus de 140 banques alimentaires dans la province, a constaté une augmentation de la demande de 23 % en 2023 par rapport à 2022.

Les aides fédérales et provinciales insuffisantes

Outre l'insécurité alimentaire, de nombreux Néo-Écossais sont considérés comme vivant en situation de pauvreté, avec un taux de 13 % de la population, une augmentation de 50 % entre 2021 et 2022.

Une famille est considérée comme vivant dans la pauvreté si elle ne peut pas payer le coût d’un panier de biens et de services dans sa collectivité, selon la définition de Statistique Canada.

Facteur inquiétant, 24 000 enfants et 23 000 personnes de plus de 65 ans vivent dans une situation de pauvreté en Nouvelle-Écosse.

Un abri en bois et une tente dans un parc municipal, devant de hauts immeubles d'appartements.

Le nombre d'itinérants continue d'augmenter dans la municipalité régionale d'Halifax.

Photo : Radio-Canada / Jonathan Villeneuve

Les organismes qui sont là pour offrir du soutien n’y arrivent plus, la demande dépasse la capacité, selon Océanne Tardis, travailleuse sociale pour le centre d’hébergement d’urgence Adsum à Halifax.

On manque d’hébergements à long terme, donc ce qu’on voit maintenant, c’est qu’on n’a pas de deuxième solution qui suit l’offre de notre centre d’hébergement, poursuit la travailleuse sociale.

La Nouvelle-Écosse a annoncé des mesures comme l’ajustement de l’aide au revenu en fonction de l’inflation ou encore l’augmentation du revenu minimum à 15,20 $ en avril, mais cela demeure insuffisant pour les acteurs du monde social.

Conséquence, le nombre de sans-abris dans la municipalité régionale d’Halifax continue d’augmenter. Ils étaient plus de 1200 selon un recensement à la mi-avril.

La population en itinérance s’élargit, elle inclut maintenant des personnes que traditionnellement on n’attendrait pas, ajoute Océanne Tardis. C’est du monde qui travaille à temps plein, 40 heures par semaine, qui font du 9 à 5 ou qui travaillent de nuit.

Pour Statistique Canada, cette hausse de la pauvreté découle de plusieurs facteurs, comme la fin des aides versées durant la pandémie, ou encore le taux d’inflation. En 2022, le revenu médian après impôt des foyers a baissé de plus de 3 % entre 2021 et 2022.

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