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Livre minimisant les pensionnats pour Autochtones : le maire de Quesnel censuré

Des personnes traversent une rue.

Une foule de personnes en route vers la réunion du conseil municipal, le mardi 2 avril 2024, à Quesnel, en Colombie-Britannique à la suite d'une controverse impliquant le maire Ron Paull.

Photo : Fournie par Kevin Toews

Radio-Canada

Le maire de Quesnel, dans l’embarras pour avoir fait la promotion d’un livre relativisant l'histoire des pensionnats pour Autochtones, a fait l’objet d’une motion de censure de son conseil municipal, mardi, pour avoir endommagé la relation de la Ville avec les Premières Nations.

Les conseillers municipaux ont voté en faveur de la motion de censure de façon unanime.

Ils ont aussi voté en faveur de sanctions lui retirant son budget de voyage et de représentation et le retirant de différents comités où il représentait la municipalité de 23 000 habitants.

Lors du vote menant à ces sanctions, mardi, les conseillers se sont tour à tour exprimés par rapport aux révélations faites en mars dernier et qui ont mis la localité de Quesnel sur la sellette.

Tout a commencé en mars, quand des membres de la communauté Lhtako Dene ont rapporté, à la conseillère Laurey-Anne Roodenburg, le fait que la femme du maire Ron Paull distribuait un livre minimisant les effets néfastes des pensionnats pour Autochtones.

Intitulé Grave Error : How the Media Misled Us (and the Truth about Residential Schools) [Grave erreur : comment les médias nous ont induits en erreur (et la vérité sur les pensionnats)], de C.P. Champion et Tom Flanagan, le livre vise à remettre en question plusieurs affirmations faites sur les méfaits des pensionnats.

Lors d’une réunion du conseil, le 19 mars dernier, le maire a confirmé que sa femme avait bel et bien distribué le livre, mais que lui-même ne l’avait pas ouvert.

Or, le 2 avril, lors d’une réunion subséquente, des informations ont été rapportées selon lesquelles le maire avait lui-même fait la promotion du livre, à une rencontre du district régional de Cariboo, où il représentait la Ville.

En l’absence d’excuses de la part du maire, le conseil de bande de la nation Lhtako Dene a voté le 18 avril dernier une résolution dans laquelle il a décidé de ne plus travailler avec lui et de l’empêcher de visiter les terres de la Nation, à moins d’y être spécifiquement invité.

Clifford Lebrun.

Clifford Lebrun, chef de la Nation dénée de Lhtako, a déclaré que sa Nation ne travaillera plus avec la Ville de Quesnel jusqu'à ce que le maire Ron Paull démissionne.

Photo : Radio-Canada / Betsy Trumpener

On ne peut pas continuer de travailler avec ce maire, à moins qu’il ne fasse quelque chose d’incroyable, comme s’excuser, avait déclaré le chef de la Nation dénée de Lhtako Clifford Lebrun, à la suite de la controverse.

Faute de pouvoir forcer le maire à démissionner, le conseil municipal avait demandé à ses fonctionnaires d’évaluer les options possibles, notamment une motion de censure.

Tout est basé sur un malentendu

Avant le vote, mardi, le maire Ron Paull a caractérisé ce qui lui était reproché de mauvais comportement allégué.

Tout ça est basé sur un malentendu et je vais en rester là, a-t-il dit. Je suis désolé d’avoir pris le mauvais livre, c’était une impulsion du moment et je ne distribuais pas le livre à quiconque.

Le maire, élu en 2022, a aussi dit être un partisan de longue date de ses voisins autochtones, mais ne s’est pas officiellement excusé.

Un homme en veston avec la bouche ouverte.

Le maire de Quesnel, Ron Paull, a été élu en 2022 et a fait savoir qu'il n'avait pas l'intention de démissionner.

Photo : Conseil municipal de Quesnel

La conseillère Laurey-Anne Roodenburg a déploré qu'en l'absence d'excuses du maire, la situation a dégénéré, et précisé qu’à cette étape du processus, la démarche du conseil municipal n’était plus liée au livre : C’est une question de leadership et de ce qui n’a pas été fait en tant que leader.

L'intention d'une motion de censure est d'attirer l'attention sur une mauvaise conduite et de dissocier formellement les autres membres du comportement des membres fautifs, a réitéré le conseiller Tony Goulet

Nous avons fait les nouvelles partout et notre réputation à l’échelle internationale est entachée de façon colossale, a quant à lui expliqué le conseiller Scott Elliott, déplorant les torts causés aux relations entre la Ville et la Première nation.

Tourner la page

C’était très douloureux, mais c’est bien de voir que le Conseil municipal a fait la bonne chose, a réagi le directeur de la Nation, Maynard Bara. Nous pouvons maintenant tourner la page avec le Conseil municipal et ne pas avoir à faire affaire avec le maire Ron Paull.

Le maire n’est toujours pas le bienvenu sur les terres Lhtako et n’agira plus comme représentant de la Ville auprès de la Première nation.

La motion de censure et les sanctions imposées seront revisitées dans 90 jours.

Avec les informations de Betsy Trumpener and Andrew Kurjata

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