•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Un plan de retour au bureau qui « choque » et « insulte » les fonctionnaires fédéraux

Un immeuble de la fonction publique.

Le Conseil du Trésor fédéral a dévoilé mercredi une nouvelle orientation pour encadrer le retour à trois jours au bureau pour les fonctionnaires fédéraux. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Christian Patry

A peine annoncée par le Conseil du Trésor, la nouvelle orientation pour encadrer le retour à trois jours au bureau pour les travailleurs de la fonction publique suscite déjà une farouche opposition de la part des principaux syndicats de fonctionnaires fédéraux.

Nos membres sont extrêmement frustrés, puis insultés, et pour de bonnes raisons, a réagi le vice-président exécutif régional de l'Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC), Alex Silas, à l'émission Sur le vif.

Alex Silas sur des lignes de piquetage.

Alex Silas, vice-président exécutif régional de l'Alliance de la Fonction publique du Canada (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Francis Ferland

Le représentant syndical dit être surpris de cette décision du gouvernement qui, pourtant, n’a pas été consensuelle. La semaine dernière, nous avons demandé au gouvernement en pleine face que nous entendions des rumeurs que la politique changerait. On nous a dit non, confie t-il.

C’est un geste de mauvaise foi de la part de l'employeur. Puis de faire ça la Journée internationale des travailleurs, c'est insultant pour les travailleurs et travailleuses de la fonction publique fédérale.

Une citation de Alex Silas, vice-président exécutif régional de l'Alliance de la Fonction publique du Canada

Dans un communiqué de presse, l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) dit s’opposer à l'hypothétique et soudain retour au bureau à trois jours semaine d'ici le mois de septembre.

L'IPFPC continuera de s'opposer à un régime unique de retour au bureau qui n’est pas appuyé sur de solides preuves et de plaider en faveur de ce qui nous a été promis : une formule hybride sur mesure, qui tient compte des circonstances uniques et des exigences professionnelles des employés et des employées, écrit l'IPFPC.

Du côté de l'Association canadienne des employés professionnels (ACEP), on parle d'une décision désastreuse. Cette annonce est un désastre. Nous sommes choqués par cette décision qui a été prise en secret, sans consultation et sans raison valable, déclare son président, Nathan Prier.

Un homme pose, les bras croisés.

Le président de l'Association canadienne des employés professionnels (ACEP), Nathan Prier.

Photo : Radio-Canada / Simon Lasalle

Le groupe syndical promet de se joindre à ses membres pour lutter contre cette décision qui, selon lui, fait fi du bon sens.

Il est clair que le gouvernement manque de vision et de cohérence. Notre confiance n'a jamais été aussi faible. Nous ne nous laisserons pas faire.

Une citation de Nathan Prier, président de l’Association canadienne des employés professionnels

L'ACEP a d'ailleurs lancé une pétition en ligne pour inviter ses membres à protester contre cette nouvelle mesure auprès de la ministre Anita Anand et des députés de la Chambre des communes. Cette pétition totalise déjà plus de 9000 lettres envoyées.

Entrée en vigueur en septembre

Comme annoncé il y a quelques jours, le retour à trois jours au bureau pour les fonctionnaires fédéraux se précise avec cette mise à jour du modèle de travail hybride commun publiée mercredi.

Le plan exige une présence au bureau de 60 % de l’horaire normal des fonctionnaires de manière hebdomadaire ou mensuelle. L’application de cette orientation permettra de veiller à ce que les fonctionnaires aient les outils nécessaires pour réussir sur place et à distance, indique le Conseil du Trésor.

La présidente du Secrétariat du Conseil du Trésor, Anita Anand, devant un comité parlementaire.

Anita Anand, présidente du Secrétariat du Conseil du Trésor (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Olivier Plante

Les cadres devront aussi être présents au bureau au moins quatre jours par semaine, selon la nouvelle règle.

Pour les ministères qui n’ont pas encore mis en œuvre une exigence de présence minimale de trois jours par semaine, la mise en œuvre complète aura lieu au plus tard le 9 septembre 2024, indique le gouvernement sur son site Internet.

Problèmes d’espace?

Alors que les syndicats s’insurgent contre ces nouveaux changements, le retour en présentiel trois jours par semaine risque de présenter des problèmes en matière d’espaces de bureaux.

Dans une note interne envoyée aux employés du ministère de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique du Canada et dont Radio-Canada a obtenu copie, on apprend que des journées fixes de travail pourraient être imposées à ces fonctionnaires en raison du manque de bureaux.

En raison de contraintes d’espace, une présence au bureau à des jours fixes pourrait également être nécessaire.

Une citation de Simon Kennedy, sous-ministre au ministère de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique du Canada

Cette question a aussi été mentionnée par les syndicats de la fonction publique, qui déplorent que le gouvernement n'ait pas pris en compte cette donnée dans leur mise à jour.

Le gouvernement n’a pas non plus abordé les problèmes liés à la politique actuelle, dont les environnements de travail malsains, le manque d’espace de bureaux et l’absence de mesures d’adaptation nécessaires, peut-on lire dans le communiqué de l’ACEP.

C'est clair que les milieux de travail ne sont pas prêts à un retour aussi massif que ça.

Une citation de Alex Silas, vice-président exécutif régional de l'Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC)

Le problème du manque d’espace pourrait continuer de faire réagir au cours des prochaines semaines puisque le gouvernement souhaite se départir de 50 % de ses espaces de bureaux, comme annoncé dans son récent budget.

Le vice-président exécutif régional de l'AFPC, Alex Silas, en entrevue au Téléjournal Ottawa-Gatineau

Surveillance étroite en vue

Selon les nouvelles règles annoncées, les administrateurs généraux seront responsables de mettre en œuvre des régimes de vérification et de tenir à jour les données sur les ressources humaines pour leur ministère ou organisme.

La présence sur place pourrait être mesurée à l’aide des données des tourniquets, des rapports de présence actuels et/ou des données de connexion au protocole Internet (IP) afin de pouvoir obtenir des données ministérielles agrégées, peut-on lire dans le document préparé par le Conseil du Trésor.

Rappelons qu'en 2023, le Conseil du Trésor avait établi que les fonctionnaires fédéraux devaient travailler en présentiel au moins deux jours par semaine. Cette mesure avait été mise en œuvre deux ans après l'instauration du télétravail à la fonction publique en raison de la pandémie de COVID-19.

Avec les informations d’Estelle Côté-Sroka

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Ottawa-Gatineau

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Ottawa-Gatineau.