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Achèvement de Trans Mountain : « un grand jour pour le Canada »

Des employés soudent une canalisation.

La soudure finale du pipeline Trans Mountain a été réalisée à la mi-avril. La société d'État a dû attendre la fin du mois pour obtenir toutes les autorisations permettant l'achèvement mécanique du projet.

Photo : Trans Mountain

Après plus de 12 ans de processus réglementaire et de construction, l’exploitation commerciale du double pipeline Trans Mountain a officiellement commencé entre l’Alberta et la Colombie-Britannique. L’industrie pétrolière et le monde politique albertain se réjouissent.

La société d'État responsable du projet a obtenu mardi toutes les autorisations nécessaires pour démarrer l'exploitation commerciale de l'oléoduc.

Pour l’Alberta, c’est un moment décisif, ont affirmé la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, et le ministre albertain de l’Énergie, Brian Jean, dans un communiqué conjoint. Nous sommes contents que le plus gros oléoduc du Canada en plus d’une décennie puisse acheminer le pétrole d’Edmonton dans les eaux de la Colombie-Britannique.

Dans un rare moment de cordialité publique, le gouvernement albertain a remercié son homologue fédéral pour le soutien au projet jusqu’à son achèvement. Ottawa a repris le projet des mains de l’entreprise américaine Kinder Morgan en 2018. Depuis, le coût de la construction a dépassé les 34 milliards de dollars.

Trente-cinq mille bons emplois de construction, un meilleur prix pour nos ressources, une diversification de nos marchés, un accès croissant à l’océan pour la première fois de notre génération. Pour tout cela, nous célébrons le début des activités du pipeline, a pour sa part déclaré la cheffe du Nouveau Parti démocratique de l’Alberta, Rachel Notley, qui était première ministre de la province au moment du rachat de l’oléoduc.

L’agrandissement du pipeline permet d’accroître la capacité de transport du pétrole entre les deux provinces, pour la faire passer de 300 000 à 890 000 barils par jour. Selon le communiqué de la société d’État, le remplissage de la canalisation n’est pas terminé, et les navires pétroliers commenceront à remplir leur cargaison à partir de la mi-mai.

L’accès accru à l’exportation a toutefois déjà commencé à améliorer le prix que les entreprises albertaines reçoivent pour leur produit et celles-ci s’attendent à ce que ce rétrécissement du différentiel se prolonge pour plusieurs années.

Jalon pour la croissance de l’industrie pétrolière

Je ne veux pas entacher la journée avec une discussion sur les difficultés pour construire des projets parce qu’aujourd’hui est un grand jour pour le Canada, a affirmé Jon McKenzie, le président-directeur général (PDG) de l’entreprise pétrolière Cenovus mercredi. Mais, 12 ans, c'était bien trop long pour construire un projet d'une telle importance nationale , a-t-il toutefois ajouté.

Les Canadiens vont en voir les bénéfices pendant longtemps, en matière de taxes, de redevances…

Une citation de Jon McKenzie, PDG de Cenovus

L’entreprise est une des 10 compagnies à avoir signé un contrat à long terme avec Trans Mountain pour acheminer son produit. Notre équipe travaille avec les acheteurs et le marché est vaste, ce qui est très excitant. Nous nous préparons à envoyer notre pétrole, a ajouté Drew Zieglgansberger, le vice-président de la compagnie.

Les raffineries de l’État de Washington, de la Californie et de certains pays asiatiques sont intéressées par le pétrole canadien, selon des experts.

L’entreprise de forages Precision Drilling a, elle aussi, constaté un regain d’activité au Canada propulsé par la fin de la construction de l’oléoduc.

Des analystes du marché pétrolier s’attendent d’ailleurs à ce que le pipeline déclenche une augmentation de la production dans le secteur. Selon TD Economics (Nouvelle fenêtre) (en anglais), la croissance en 2024 pourrait se situer entre 6 % et 10 %, ce qui se compare aux années de boom entre 2010 et 2015.

Des questions en suspens

Tout n’est toutefois pas conclu pour Trans Mountain. Les pétrolières contestent l’augmentation des droits de péage qu’elles doivent payer sur le pipeline, et ce différend ne devrait pas être résolu avant 2025 devant la Régie de l’énergie du Canada.

L’entreprise Canadian Natural Resources et l’association qui représente les petits producteurs du Canada, The Explorers and Producers Association of Canada, s’inquiètent également de certaines spécifications imposées à leur pétrole pour l’acheminer dans le pipeline. Ces demandes diminueront la qualité du brut, selon elles.

Les préoccupations environnementales n’ont pas non plus disparu. L’Institut Pembina note ainsi que le pipeline Trans Mountain sera un succès à long terme si les producteurs des sables bitumineux réduisent rapidement leurs émissions.

La société d’État doit aussi terminer la remise en état des terres perturbées par la construction.

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