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Une prestation pour personnes handicapées jugée insuffisante pour vivre dignement

Christian Ratté sort de son véchicule avec sa chaise roulante.

Le président du Module d’épanouissement à la vie de Sept-Îles, Christian Ratté, considère que cette aide financière est particulièrement attendue dans des régions éloignées.

Photo : Radio-Canada / Charles-Étienne Drouin

Des organismes québécois considèrent que la nouvelle prestation canadienne pour les personnes handicapées ne contribue pas à sortir les bénéficiaires de la pauvreté.

Dans son dernier budget fédéral, Ottawa a annoncé qu’à partir de juillet 2025, les Canadiens âgés de 18 à 64 ans en situation de handicap à faible revenu pourraient toucher une prestation maximale de 2400 $ par année.

Ces sommes peuvent faire une différence, même si ce n’est pas la différence qu’on souhaitait, qui était de sortir les personnes de la pauvreté, lance la directrice générale de Finautonome, Pascale Pilon.

Finautonome est un organisme communautaire qui offre des services à travers le Québec aux personnes en situation de handicap.

Pascale Pilon est d’avis que la prestation doit être d’au moins 1000 $ par mois pour vivre dignement, même si elle considère qu'il faudrait 2400 $ mensuellement pour vivre dignement.

On craint que le montant [de la prestation] soit le même à travers toutes les provinces canadiennes, déclare-t-elle.

C’est une bonne et mauvaise nouvelle, car le coût de la vie est différent pour chaque province. La prestation n’aura pas le même impact en Colombie-Britannique qu’au Nouveau-Brunswick.

Une citation de Pascale Pilon, directrice générale de Finautonome
Pascale Pilon en entrevue avec Radio-Canada par visioconférence.

Pascale Pilon est la directrice générale de Finautonome, un organisme qui offre de l'accompagnement et des outils éducatifs pour aider les personnes en situation de handicap.

Photo : Radio-Canada / Charles-Étienne Drouin

La Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec accueille favorablement le dernier budget fédéral, qui prévoit cette nouvelle prestation.

Son président, Paul Lupien, avance toutefois que bien d’autres gestes peuvent être posés afin d’augmenter l’autonomie financière des personnes en situation de handicap.

Par exemple, le gouvernement Legault devrait arrimer la Prestation canadienne pour les personnes handicapées (PCPH) et le programme de revenu de base (PRB), notamment, de sorte qu’on puisse permettre l’individualisation des prestations en vue d’éliminer la dépendance financière des personnes en situation de handicap envers un conjoint ou une conjointe, déclare-t-il.

Paul Lupien.

Paul Lupien est le président de la Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Martin Chabot

Pascale Pilon rappelle que la prestation serait offerte dans un premier temps aux personnes détenant un certificat valide pour le crédit d’impôt pour personnes handicapées.

Elle s’inquiète que les personnes à faible revenu aient des difficultés à y avoir accès.

Pour être admissible, on doit faire une démarche avec un professionnel de la santé qui remplit un formulaire, le T2201. Ce formulaire coûte des fois de l'argent pour le faire remplir par le professionnel de la santé. Quand on est situation de pauvreté et qu’on doit débourser [jusqu’à] 100 $ pour faire remplir son T2201, alors qu’on sait que c’est un crédit d’impôt non remboursable, le réflexe est de se dire que je ne vais pas faire cette démarche, raconte Mme Pilon.

Composer avec un handicap en région éloignée

Sur la Côte-Nord, la directrice générale de la Table de concertation des associations de personnes handicapées régionale, Sylvie Vaillancourt, est du même avis que Pascale Pilon.

La plupart des personnes handicapées [à faible revenu] auraient préféré recevoir 2400 $ par mois au lieu de par année, déclare-t-elle.

Si on parle d’une personne qui est à Lourdes-De-Blanc-Sablon, et qui doit aller à l’Institut de réadaptation en déficience de Québec, les coûts sont faramineux, ajoute-t-elle.

Une femme se tient debout près d'une pancarte sur laquelle on peut lire : « Promotion et défense des droits des personnes handicapées ».

Sylvie Vaillancourt est directrice générale de la table de concertation des associations de personnes handicapées de la Côte-Nord. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Camille Lacroix

Le président du Module d’Épanouissement à la Vie de Sept-Îles, Christian Ratté, avance que cette aide financière est particulièrement attendue dans des régions éloignées.

Il dit connaître d’autres personnes en situation de handicap en Gaspésie et sur la Côte-Nord qui ont quitté leur région pour réduire leurs factures médicales.

Christian Ratté est sur une chaise roulante à proximité d'un bureau.

Christian Ratté est le président du Module d’Épanouissement à la Vie de Sept-Îles. Il compose avec un handicap physique depuis de longues années.

Photo : Radio-Canada / Charles-Étienne Drouin

Il estime qu’il peut coûter environ 2000 $ à 3000 $ de plus par année pour les Nord-Côtiers handicapés, comme lui, vivant loin des grands centres urbains.

Faire l’aller-retour entre Sept-Îles et Québec, ça peut coûter facilement 1000 $.

Une citation de Christian Ratté, président du Module d’Épanouissement à la Vie de Sept-Îles

Ici à Sept-Îles, on a un seul mécanicien pour les fauteuils roulants. Des fois, il est absent pendant plusieurs jours [pour desservir des régions encore plus éloignées] et il n’y a personne qui ne le remplace. Je suis obligé de prendre des journées de congé pour aller faire réparer mon fauteuil roulant à Québec, raconte-t-il.

Selon Ottawa, jusqu’à 600 000 Canadiens pourraient obtenir cette prestation.

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