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De plus en plus de villages sans commerce au Bas-Saint-Laurent

Paysage d'une rue résidentielle avec le mont Comi en arrière-plan.

La municipalité de Saint-Donat fait partie des municipalités sans commerce de proximité au Bas-Saint-Laurent. La seule épicerie du village a fermé ses portes il y a quelques semaines. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Perrine Bullant

Le nombre de municipalités de moins de 1000 habitants sans commerce de détail a presque doublé au Bas-Saint-Laurent depuis 2006, selon des données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Plusieurs élus réclament davantage d’aide du gouvernement du Québec afin de renverser cette tendance.

Le Bas-Saint-Laurent trône d’ailleurs au sommet de ce palmarès avec 17 municipalités sans commerce en 2022 sur un total de 73 villages de 1000 habitants et moins. En comparaison, l’ISQ recensait 10 villages de 1000 habitants et moins sans commerce de détail en 2006 dans la région.

C’est très inquiétant de voir ce type de milieu là qui tranquillement se dévitalise, estime le président de la Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL), Bruno Paradis.

Ça fait partie de nos priorités sur le plan du développement au Bas-Saint-Laurent. On est en train de faire un exercice justement sur les orientations pour la vitalisation de nos territoires, renchérit M. Paradis.

Un défi financier de taille

Alors qu’il était en pleine campagne électorale en 2022, le premier ministre du Québec, François Legault, avait promis un investissement de 470 millions $ sur quatre ans afin de soutenir les commerces de proximité dans les villages.

La CAQ a finalement annoncé un investissement de 50 millions $ sur cinq ans lors du dépôt de son budget 2024-2025 pour réaliser cet objectif.

 Un homme avec une barbe.

Le président de la Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent, Bruno Paradis

Photo : Radio-Canada / François Gagnon

C'est peut-être trop peu, trop tard. On va voir, commente Bruno Paradis. Il estime qu’autant le gouvernement que les municipalités devront avoir une réflexion de fond à ce sujet si l’objectif du gouvernement est toujours de favoriser l’occupation du territoire.

C'est un peu un cercle vicieux. C'est difficile d'imaginer que de jeunes familles vont venir s'installer si on perd une épicerie, si on perd certains commerces. Ça vient tranquillement détricoter une communauté.

Une citation de Bruno Paradis, président de la Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent

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À Saint-André-de-Kamouraska, la coopérative Le Dep du village a dû fermer boutique en mars dernier, faute de revenus suffisants. Ça fait longtemps qu’on attendait un signal du gouvernement pour l’aide aux services de proximité et ce n’est jamais venu, lance le maire de l’endroit, Gervais Darisse.

J’avais dit aux bénévoles qui travaillaient dans ce projet-là : "Espérez. Il va se passer quelque chose. On va avoir une annonce." Finalement, ils ont lancé la serviette. Ils étaient tannés de voir qu’on n’avait aucune indication concernant une annonce éventuelle, explique-t-il.

Une pancarte où est inscrit «Le Dep du village coopérative de solidarité» est placée devant le bâtiment.

Le seul dépanneur du village de Saint-André-de-Kamouraska a fermé ses portes en mars, faute de revenus suffisants. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Édouard Beaudoin

Le village de Sainte-Jeanne d’Arc fait partie des municipalités de moins de 1000 habitants sans commerce de proximité ouvert à l’année. Le maire de la communauté d’un peu plus de 200 résidents, Michel Verrault, aimerait bien avoir un lieu de rassemblement dans l’église du village.

Je pense que ça prend un point de ralliement, c’est-à-dire un café ou un restaurant au cœur du village. Ça nous prend quelque chose de rassembleur et c’est là-dessus qu’on travaille, indique-t-il.

M. Verrault affirme cependant que la municipalité a peu de moyens financiers pour aider à la réalisation d’un tel projet. « C’est à peine si on a des revenus suffisants pour payer nos frais fixes. On n’a pas de sommes pour faire du développement », avoue-t-il.

Un dépanneur libre-service en guise de solution?

Le village de Saint-Léandre accueille depuis juin 2023 un dépanneur libre-service. Les utilisateurs peuvent y faire leurs emplettes simplement en utilisant leur téléphone cellulaire pour accéder au dépanneur et faire leurs achats.

La présidente et directrice générale de Microcommerce LIB et résidente de Saint-Léandre, Camille Therrien-Tremblay, affirme que l’expérience est concluante. On est content de pouvoir dire qu’on arrive à faire nos frais pour ce dépanneur-là. Ça augure bien pour d’autres projets, croit-elle.

Des réfrigérateurs, des congélateurs et des étagères accueillent les produits du depanneur libre-service, comme des bonbons, des boissons et des articles de pharmacie.

Une vue de l'intérieur du dépanneur libre-service inauguré à Saint-Léandre l'an dernier. (Photo d'archives)

Photo : Gracieuseté de Patrick Gauthier

Mme Therrien-Tremblay souhaite maintenant exporter l’idée dans d’autres municipalités. Un projet est sur la planche à dessin à Sainte-Paule.

Si une municipalité avait un dépanneur sur le point de fermer, on aurait la possibilité d’implanter notre technologie dans ce commerce existant. Ça permettrait de sauver finalement des commerces qui sont sur le point de fermer, explique-t-elle.

La femme d’affaires ajoute que plusieurs municipalités de la région et même d’ailleurs au Québec sont intéressées par la technologie développée par son entreprise.

La simplicité de notre modèle et la simplicité d’utilisation nous permettent de croire qu’on est en train de réussir à monter un réseau. On devrait voir plusieurs dépanneurs libre-service dans les prochaines années au Bas-Saint-Laurent, assure-t-elle.

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