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De la DPJ au baccalauréat : tous n’ont pas cette chance

Un jeune homme assis seul de dos sur un banc en bois, dans une rue, sous la pluie.

La difficulté de se loger a aussi un impact important sur les jeunes qui sont passés par la DPJ.

Photo : Ivanoh Demers

Une nouvelle étude, publiée par cinq chercheurs québécois, révèle qu'un tiers des jeunes ayant vécu un placement à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) se retrouvent sans emploi et ne suivent plus d'études à l'âge de 21 ans. Quand on compare ce chiffre avec la population générale, il s'agit d'une proportion trois fois plus importante.

Les chercheurs indiquent que le taux de décrochage élevé est l'un des facteurs importants de ce taux de chômage. Seulement 25 % des 1136 jeunes qui ont participé à l'étude parviennent à compléter leur diplôme d'études secondaires avant l'âge de 19 ans.

C'est le cas de Koraly Lupien, qui est parvenue à terminer ses études secondaires, puis ses études collégiales, si bien qu’elle étudie actuellement à l’Université du Québec à Trois-Rivières et qu’elle appliquera prochainement au doctorat en psychologie.

J'ai eu un parcours avec des difficultés, j'ai dû rallonger mon parcours pour certaines raisons, alors je n’imagine pas quelqu'un qui a de la difficulté à l'école et qui a plus d'épisodes de placement que moi, dit-elle.

Koraly Lupien devant un mur de verre bleu

Koraly Lupien est passée de la DPJ à l'université, un parcours que plusieurs ne connaîtront jamais.

Photo : Radio-Canada / Jean-Francois Fortier

Koraly Lupien s’estime chanceuse d’avoir pu profiter d’une stabilité de son côté, elle qui a été limitée à trois familles d’accueil différentes, alors que certains se déplacent parfois dans sept, huit et même neuf familles d’accueil. Elle a de l’empathie pour eux.

Je comprends la difficulté du parcours, dit-elle. Souvent, ce sont des jeunes qui sont tellement occupés à penser à d'autres choses qu’ils ne sont pas capables de s'investir.

Le défi de pouvoir se loger

L’étude révèle par ailleurs que la difficulté à se loger représente un autre facteur important. Un jeune qui est passé par la DPJ et qui se retrouve par la suite en situation d’itinérance aura deux fois plus de problèmes à se trouver un emploi.

Certains disent aussi avoir vécu de la discrimination. Les employeurs leur auraient dit ne pas vouloir les embaucher en raison de leur passage à la DPJ.

Pour Jessica Côté-Guimond, qui a elle-même fait l’expérience de la DPJ et qui est aujourd’hui directrice du collectif Ex-placé DPJ, il importe d’encadrer le jeune très tôt dans sa vie.

On a des jeunes qui, à 18 ans, doivent faire un choix entre le travail ou l’école. Malheureusement, plusieurs d’entre eux vont faire le choix du travail, parce qu’ils doivent subvenir à leurs besoins, dit-elle. Nous, on demande qu’il y ait davantage de familles d'accueil et de foyers de groupe pour s’assurer d'humaniser et pour que la réadaptation ne prenne pas toute la place au détriment de la scolarisation.

Jessica Côté-Guimond, au micro

Jessica Côté-Guimond, ex-placée de la DPJ et directrice du collectif Ex-placé DPJ (photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Xavier Gagnon

Mme Côté-Guimond plaide aussi en faveur d’un meilleur suivi psychologique, car les jeunes qui sont passés par la DPJ ont un grand besoin de ce type de suivi en raison des traumatismes qu'ils ont vécus.

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