Une pétition pour le maintien de la traverse à Rivière-du-Loup recueille 3000 signatures
Marc Morin, un citoyen de Rivière-du-Loup, s'oppose au déménagement à Cacouna du lien fluvial vers Charlevoix.
Photo : Radio-Canada / Gabriel Paré-Asatoory
Le travail se poursuit pour réclamer le maintien d'un service de traversier à Rivière-du-Loup. Un citoyen a décidé de participer aux efforts de mobilisation en lançant une pétition qui a récolté plus de 3000 signatures jusqu’à maintenant. Son objectif : démontrer que cette ville de quelque 20 000 habitants tient à sa traverse.
Marc Morin est catégorique : le port d’attache de la traverse qui relie Rivière-du-Loup à Saint-Siméon ne doit pas déménager à Cacouna, comme l’envisage présentement la Société des traversiers du Québec (STQ).
La traverse va avoir 115 ans le 27 avril prochain. Il me semble qu’elle mérite qu’on lui donne un peu d’amour et qu’on travaille pour elle
, lance-t-il.
La STQ estime que le déménagement du port d'attache du NM Trans-St-Laurent coûterait deux fois moins cher que le réaménagement du quai de Rivière-du-Loup. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Marie-Jeanne Dubreuil
À la mi-février, il a lancé une pétition à l’ancienne
, qu’il fait signer à ses concitoyens rencontrés au centre-ville et dans les commerces.
La personne prend le temps de s'arrêter, elle prend le temps de signer, elle prend le temps d'échanger avec moi. Parce que c'est pas juste "signe et va-t-en". Je jase! J'aime beaucoup parler avec les gens qui sont pour et les gens qui sont contre pour savoir les points de vue
, dit Marc Morin.
Vitalité économique et touristique
Sans surprise, plusieurs citoyens rencontrés l’appuient et le message est presque unanime : la traverse doit rester là où elle est.
Certains citoyens rencontrés par Radio-Canada soulignent l'importance d'un service de proximité
ainsi que la vitalité économique
et touristique de ce lien fluvial. D’autres se questionnent sur la pertinence de construire de nouvelles infrastructures à Cacouna alors que Rivière-du-Loup possède déjà les siennes.
Radio-Canada révélait en décembre que le maintien du service à Rivière-du-Loup coûterait jusqu’à 700 millions de dollars parce qu'il faudrait notamment y prolonger le quai pour accéder à des eaux plus profondes. La STQ, qui n'a pas confirmé ce montant, s’en était alors tenue à dire qu’il en coûterait plus du double qu’un déménagement à Cacouna.
Marc Morin veut que la Société des traversiers du Québec détaille les coûts des deux scénarios d'avenir de la traverse Rivière-du-Loup–Saint-Siméon.
Photo : Radio-Canada / Gabriel Paré-Asatoory
Marc Morin ne croit pas dans ces chiffres. On a les infrastructures, on a le stationnement. Juste cette grosseur de stationnement, t'envoies ça à Cacouna, il n'y a plus grand-place pour les industries. C'est aussi simple que ça.
Quand tu veux faire tuer ton chien, tu dis qu'il a la rage. Quand tu veux faire déménager ton traversier, tu dis qu'il va coûter plus cher si tu le laisses ici que si tu le déménages.
Malgré l’incertitude quant à l’avenir de la traverse à Rivière-du-Loup, la STQ a lancé en janvier un appel d’intérêt pour trouver un armateur privé prêt à gérer ce service.
Les entreprises intéressées avaient initialement jusqu’au 16 février pour se manifester, mais la STQ a prolongé l’appel d’intérêt jusqu’au 8 mars pour leur permettre de présenter des propositions mieux détaillées.
Il s’agirait de la dernière étape à franchir avant que Québec ne prenne sa décision.
Le reportage au Téléjournal Est-du-Québec
Photo : Radio-Canada / Gabriel Paré-Asatoory
D’après le reportage de Gabriel Paré-Asatoory
