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Le gouvernement Legault défend sa gestion du projet de Northvolt

« Il ne faut pas comparer des oranges et des pommes », dit le ministre de l'Environnement, Benoit Charette.

Les ministres Pierre Fitzgibbon et Benoit Charette en mêlée de presse.

Les ministres de l'Économie et de l'Environnement, Pierre Fitzgibbon et Benoit Charette, défendent le processus d'approbation du projet de méga-usine de batteries.

Photo : Radio-Canada

Le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) nie avoir donné un passe-droit au projet de méga-usine de batteries de Northvolt, en Montérégie. L'opposition l'accuse d'avoir mis de côté la science pour autoriser le chantier le plus vite possible.

Qui a ordonné le changement de ces documents? Qui a donné la commande ? a demandé le leader parlementaire du Parti libéral, Monsef Derraji, lors de la période des questions à l'Assemblée nationale.

Les partis d'opposition ne comprennent pas comment le ministère de l'Environnement a pu refuser un projet résidentiel, en mars 2023, puis autoriser le projet de Northvolt, sur le même terrain, quelques mois plus tard.

Radio-Canada a découvert que des justifications scientifiques utilisées pour rejeter le premier ont disparu de l'analyse du deuxième. Le ministère appuyait son refus du projet résidentiel par des études qui démontraient qu'il portait atteinte à la fonction de conservation de la biodiversité que remplissent les milieux humides.

Le porte-parole du Parti québécois en matière d'Environnement, Joël Arseneau, y voit un traitement préférentiel évident.

Ce qui est extrêmement grave, qui ébranle la confiance que l’on peut avoir envers le ministère de l'Environnement, c'est véritablement le deux poids, deux mesures.

Une citation de Joël Arseneau, député du Parti québécois
Le terrain à cheval entre McMasterville et Saint-Basile-le-Grand, en Montérégie, où sera construite l'usine de Northvolt.

L'usine de Northvolt sera bâtie sur ce terrain à cheval entre McMasterville et Saint-Basile-le-Grand, en Montérégie.

Photo : Radio-Canada

Sur les neuf articles scientifiques cités par l'analyste principale du ministère pour justifier le refus du premier projet, aucun n'avait été conservé dans le rapport sur Northvolt. C'est la même biologiste qui réalisé les deux analyses.

Il est très peu probable qu’une fonctionnaire ait décidé de son propre chef de fonctionner de cette manière, a réagi le député de Québec solidaire Haroun Bouazzi. La question est : qui a fait pression sur elle pour procéder ainsi?

L'opposition officielle libérale estime que ces altérations ont toutes les apparences d'une commande politique.

Le Parti québécois demande que la commissaire au développement durable se penche sur ce dossier, sous la responsabilité de la vérificatrice générale. Par ailleurs, Québec solidaire veut que les députés puissent interroger le grand patron de Northvolt pour l'Amérique du Nord, Paolo Cerruti.

La plus grande menace sur la filière batterie, c'est le gouvernement lui-même, qui travaille n’importe comment.

Une citation de Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire

Le reportage de Kim Vermette

Des projets totalement différents, dit le gouvernement

C'est un même terrain, oui, qui est excessivement vaste, mais on parle de deux projets différents, a répondu le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, à la période des questions. Il ne faut pas comparer des oranges avec des pommes.

En route vers la séance du Conseil des ministres, le premier ministre François Legault s'est adressé à la presse parlementaire avec, dans ses mains, une orange, une pomme et une banane pour illustrer son propos.

Il ne faut pas mélanger dans le dossier Northvolt un projet immobilier avec un projet industriel, a-t-il déclaré.

Une analyse des impacts, pas de la nature des projets

La professeure au département de sciences biologiques de l'Université de Montréal Stéphanie Pellerin ne comprend pas l'argumentaire du gouvernement. Elle rappelle que les fonctionnaires à l'Environnement n'analysent pas la nature des projets, mais leurs conséquences sur la faune et la flore.

Qu'on construise une usine de bananes ou qu'on construise une usine d'oranges, ce qu'on évalue, ce sont les impacts.

Une citation de Stéphanie Pellerin, professeure au département de sciences biologiques de l'Université de Montréal

Selon un jugement rendu dans le dossier le mois dernier, il y avait une différence importante entre les deux projets : le premier prévoyait moins de destruction de milieux humides que le second, mais il portait atteinte à l'habitat d'un oiseau protégé, le petit blongios, alors que Northvolt s'est engagée à éviter ces milieux.

En mêlée de presse, le ministre de l'Économie, Pierre Fitzgibbon, a dit que les différences entre les deux analyses du ministère de l'Environnement ne lui étaient pas familières.

Le site en question était à l'origine contaminé par son passé industriel, a-t-il rappelé, en ajoutant que ce n'était pas le jardin d'Eden où Adam et Ève ont croqué la pomme.

Le chantier de Northvolt doit porter ses fruits à l'été 2026 pour pouvoir livrer de premières commandes de batteries à des clients.

Avec La Presse canadienne

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