Former les leaders autochtones, le projet inédit d’une nouvelle école
Ghislain Picard donnera des cours dans cette nouvelle école.
Photo : Ivanoh Demers
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Apprendre aux leaders autochtones à devenir meilleurs. Leur donner des outils pour le développement économique de leur communauté. Former les dirigeants de demain. Tout un programme pour la nouvelle École des dirigeants des Premières Nations, propulsée par HEC Montréal.
Bryan Mark, le chef innu d’Unamen Shipu, compte bien devenir encore un meilleur chef. Lui qui est en poste depuis 2015 a prévu s’inscrire à la deuxième cohorte de cette nouvelle école, créée par et pour les Premières Nations.
C’est une occasion qui va me donner des outils pour développer économiquement notre communauté, surtout avec le prolongement de la route 138
, explique le chef, visionnaire.
La première cohorte de l’École des dirigeants des Premières Nations commencera les cours le 9 décembre et accueillera entre 12 et 15 étudiants.
Le chef de la communauté innue d'Unamen Shipu, Bryan Mark, compte bien profiter de cette nouvelle école et souhaite s'inscrire à la deuxième cohorte.
Photo : Radio-Canada
L’annonce a été faite en marge du Grand cercle économique des Peuples autochtones et du Québec, jeudi, par Ken Rock et Manon Jeannotte, entre autres personnes. M. Rock, un Innu, est actuellement le président de la Société de développement d'Uashat mak Mani-utenam. Mme Jeannotte, quant à elle, est consultante en développement de stratégies d’affaires et gouvernance des Premières Nations. Les deux sont d’anciens de HEC Montréal et à l’origine de ce projet.
Cela fait un peu plus d’un an que nous travaillons dessus et que nous sommes en discussion avec HEC Montréal. Au début, on voulait offrir des programmes au sein de HEC, mais on s’est dit que ce n’était pas d’un programme dont on avait besoin, mais d’une école
, a expliqué Mme Jeannotte, une Mi’kmaw de Gespeg.
L’école a été pensée en cocréation : les Premières Nations d’un côté, HEC Montréal de l’autre, pour que ce projet reste à l’image des Autochtones et de leurs valeurs. HEC a l’expertise académique et les Premières Nations ont l’expertise terrain
, a fait valoir Manon Jeannotte.
Manon Jeannotte était émue lors de l'annonce du lancement de cette nouvelle école.
Photo : Radio-Canada / Delphine Jung
Les cours seront dispensés par des professeurs salariés de HEC Montréal et autochtones, dont Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador; Suzie O’Bomsawin, directrice du Bureau du Ndakina; Dave Laveau, directeur général de Tourisme Autochtone Québec; ou encore Philippe Forest, gestionnaire du développement d'affaires à l'Administration financière des Premières Nations.
Le but de cette école, dont les programmes s’étalent sur six mois à raison de trois jours par semaine, est de donner des outils aux dirigeants des communautés, aux entrepreneurs ou encore aux administrateurs pour leur permettre de renforcer leur autodétermination.
Philippe Forest, un Ojibwé qui est gestionnaire du développement d'affaires à l'Administration financière des Premières Nations, sera l'un des professeurs à cette école.
Photo : Radio-Canada / Delphine Jung
Plus d’éducation, c’est plus de richesse; plus de richesse, ce sont de meilleures conditions sociales
, a dit Serge Lafrance, directeur de l’École des dirigeants HEC Montréal et professeur associé. Il a également précisé que cette école offrira une certification universitaire.
Serge Lafrance s'est engagé à poursuivre la collaboration avec les Premières Nations.
Photo : Radio-Canada / Delphine Jung
Aux yeux de Ken Rock, cette école comble manifestement un besoin de formation. On va pouvoir faire émerger de meilleures pratiques de gestion et d’affaires au sein des communautés
, a-t-il assuré, lui qui croit que les Premières Nations sont prêtes à prendre leur place au niveau économique
.
Pour que ce projet donne des résultats, ses instigateurs ont expliqué que l'école sera gratuite pour les participants, grâce à des appuis financiers.
M. Lafrance a indiqué que le but était de faire sauter tous les obstacles qui peuvent exister, le financement pouvant en être un.
Par ailleurs, des cours seront donnés sur place, à Montréal, d’autres dans les communautés et d'autres en ligne, là encore pour assurer une certaine accessibilité. En ce qui concerne la langue d'enseignement, il promet des traductions simultanées des cours en anglais et en français.
Le gouvernement du Québec a annoncé vendredi qu'il accorderait un financement de 10 millions de dollars sur cinq ans pour assurer la pérennité de cette initiative
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