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La mort d’un fils, le combat d’une mère

<strong>La mort d’un fils, le combat d’une mère</strong>

Texte | Charles Lalande - Photos | Cory Herperger

Publié le 27 janvier 2021

Le 24 août 2009 hantera Francine Proulx-Kenzle à jamais. Deux ans après être sorti du placard, son fils Jeremy s’est enlevé la vie. D’abord anéantie, ensuite résiliente, elle a décidé de s’investir pour éviter que d’autres drames semblables surviennent en Saskatchewan. Elle milite pour l’acceptation des différences et est devenue l’un des visages les plus connus de la sensibilisation aux enjeux de santé mentale.

Papa, maman. Je vous aime, mais…

C’est ainsi que débute la lettre que Jeremy Kenzle a laissée sur son lit avant de partir de la maison familiale à Regina pour ne plus jamais y revenir. Ce matin-là, Francine Proulx-Kenzle et son mari, Rodney, ont tout de suite compris que leur vie allait changer pour toujours. Le Service de police de Regina a rapidement lancé les recherches pour retrouver leur fils de 28 ans.

La sœur de Jeremy, Meagan Kenzle-Frohlick, alors étudiante au baccalauréat en enseignement, en était à sa première journée de stage dans une école de Prince Albert, à plus de 360 km de Regina. 

Tôt le matin, un collègue l’avait informée qu’il avait vu sur Facebook des publications de gens qui cherchaient son frère Jeremy. Incrédule, Meagan a appelé sa mère, Francine, qui a tenté de la rassurer. Mais quelques heures après le signalement de la disparition, le véhicule du jeune homme a été retrouvé dans le stationnement d’un hôtel de Regina, où il avait mis fin à ses jours.

Quand j’ai reçu l’appel, je me suis effondrée. Les jambes m’ont lâchée, se rappelle sa sœur, qui avait alors quitté Prince Albert pour se rendre à Regina avec l’un de ses cousins.

Ç’a été un choc extrême pour la famille, explique Francine, plus de 11 ans après le drame.

« Malheureusement, quand on parle de suicide, tout le monde est perdant. »

— Une citation de   Francine Proulx-Kenzle, mère de Jeremy

Beaucoup de personnes ont effectivement souffert de la mort de Jeremy. Sa mère, son père, ses deux frères, sa sœur, ses oncles, ses tantes, ses camarades... Tous ces gens ont perdu quelqu’un d’unanimement décrit comme attachant, drôle, empathique, qui aimait débattre différents sujets – un peu trop parfois, vous dira sa mère –, mais surtout un passionné destiné à un beau parcours.

Lorsque Jeremy s’est ouvert à ses proches à propos de son homosexualité, la nouvelle a été bien accueillie. Mais l’amour et l’acceptation des gens qu’il aimait le plus au monde n’ont pas suffi. Il a expliqué, dans sa lettre, qu’il se sentait incapable de vivre dans une société qui n’accepte pas totalement son homosexualité.

Ces mots, lourds de sens, sont demeurés dans la mémoire de ses proches et ont fini par éveiller chez sa mère un puissant désir de changer les choses. Armée de sa résilience, après avoir pris le temps de vivre son deuil et être allée chercher de l’aide, elle est devenue formatrice en santé mentale et ambassadrice dans la lutte pour l’acceptation de la communauté LGBT+.

LGBT+

Ce sigle (lesbiennegaibisexueltransgenre et autres) désigne l'ensemble des personnes dont l'orientation sexuelle est autre qu'hétérosexuelle.

De temps en temps, Meagan et Francine parcourent les albums familiaux pour se remémorer de bons moments avec Jeremy. Photo : Radio-Canada / Cory Herperger

<strong>Des signaux difficiles à détecter</strong>
Des signaux difficiles à détecter

L’été 2009 avait été particulièrement éprouvant pour Jeremy en raison d’une rupture douloureuse. David, avec qui il a partagé deux années, s’est enlevé la vie peu de temps après leur séparation.

Leur histoire d’amour avait commencé à Red Deer, en Alberta, où vivait David. C’est au début de cette relation que Jeremy a avoué son homosexualité à son entourage. Le couple s’est installé en Saskatchewan lorsque Jeremy y a décroché un emploi stimulant. David a tenté de se trouver un travail, mais en vain.

David était déprimé, et la situation était devenue difficile pour le couple. David a choisi de quitter Jeremy et de rentrer en Alberta. Il a mis fin à ses jours environ un mois avant Jeremy, raconte Francine.

À ce moment, Jeremy est retourné vivre chez ses parents, tourmenté et inconsolable. 

Il se sentait énormément coupable. Il était découragé. À l’époque, je n’étais pas formée pour donner les premiers soins en santé mentale. Mon mari et moi l’avons appuyé du mieux que nous le pouvions avec les outils que nous avions, poursuit sa mère.

Il était tellement triste. C’était difficile. Il était tout le temps enfermé dans sa chambre, se souvient Meagan, qui décrit son frère comme étant très doux, calme, réconfortant et joyeux.

Jeremy n’allait plus travailler et il passait une grande partie de sa journée dans son lit, même s’il était incapable de fermer l’œil. Il ne sortait plus de la maison, avait coupé toute interaction sociale et ne mangeait plus. Il avait consulté un psychologue, mais l’expérience n’a pas été concluante.

« Avant la mort de David, je n’avais jamais été confrontée au suicide. Pour moi, simplement dire le mot était extrêmement difficile. »

— Une citation de   Francine Proulx-Kenzle

En un mois, Francine lui a demandé à trois reprises s’il avait des idées suicidaires, et elle a reçu trois réponses différentes.

La première fois, il avait répondu par la négative, mais sa réponse n’était pas très claire, il était évasif, avait noté sa mère.

La deuxième fois, il avait répondu que oui. Ça m’avait fait très peur.

Une semaine avant la tragédie, il avait répondu : « Non. »

Elle avait senti, dans les jours qui ont suivi, que son fils prenait du mieux. Terminé l’isolement; il avait recommencé à voir des camarades et d’autres membres de sa famille. Il souriait de plus en plus, au grand bonheur de ses proches, qui n’avaient pas du tout l’habitude de le voir broyer du noir. La veille de sa mort, Francine sentait qu’elle avait retrouvé son Jeremy. 

Maman, demain, je vais aller travailler, lui avait-il dit. 

Mon mari et moi étions vraiment soulagés. Nous nous disions que nous étions passés à travers, se souvient-elle. Quelques années plus tard, j’ai compris qu’il s’agissait de sa façon de dire au revoir. Sa décision était alors prise.

Assise dans son bureau, Francine pouvait voir son fils en train d’écrire. Elle en avait déduit qu'il tenait un journal de bord où il écrivait ce qu’il ressentait. C’est elle qui lui avait recommandé cette méthode qu’elle utilise encore aujourd’hui.

Toutefois, Jeremy n’écrivait pas ses émotions dans un journal de bord. Il rédigeait plutôt ses dernières pensées dans la lettre qu’il allait déposer sur son lit dans sa chambre méticuleusement rangée.

« Les suicides sont parfois spontanés, parfois préparés. Celui de Jeremy était préparé.  »

— Une citation de   Francine Proulx-Kenzle
Une femme, Meagan Kenzle-Frohlick
Malgré la mort de Jeremy, la benjamine de la famille, Meagan, garde de précieux souvenirs de son grand frère. Photo : Radio-Canada / Cory Herperger

Encore aujourd’hui, Meagan se demande si son frère ne lui avait pas annoncé subtilement ses intentions quelques semaines avant sa mort. Ils avaient discuté du suicide de David lors d’une séance de magasinage.

« Je lui ai dit que David était malade et que, parfois, quand quelqu’un a une maladie mentale, il peut arriver qu’il s’enlève la vie, mentionne-t-elle. Jeremy m’avait répondu que quelqu’un peut avoir une bonne santé mentale et quand même s’enlever la vie. Est-ce que Jeremy a voulu me dire : Tu penses que je suis correct, mais moi aussi, c’est ça que je vais faire ? Je me pose encore la question...  »

La famille Proulx-Kenzle a accueilli à bras ouverts l’homosexualité de Jeremy, mais ce dernier déplorait que la société ne soit pas prête à faire de même. Photo : Radio-Canada / Cory Herperger

<strong>Éduquer pour faire évoluer les mentalités</strong>
Éduquer pour faire évoluer les mentalités

Après une telle épreuve, comment fait-on pour se reconstruire et même parvenir à en faire quelque chose de positif? 

C’est la question posée à d’innombrables reprises à Francine Proulx-Kenzle, maintenant établie avec son mari à Pense, une ville située à une vingtaine de minutes de Regina.

C’est une très bonne question. Quand un drame survient, nous avons toujours le choix, et j’ai choisi la résilience, car sinon, je me serais perdue à travers mon deuil. La résilience m’a appris qu’un deuil était toujours en mouvement. Tu avances, tu recules et tu tournes en rond, dit celle qui se considère chanceuse d’avoir été si bien entourée et appuyée par les membres de sa famille et de la communauté fransaskoise.

« J’ai décidé de vivre pleinement mon deuil, de l’accueillir et de retenir les aspects qui allaient me permettre de m’en sortir, poursuit-elle. Je me suis demandé ce que je pourrais tirer de cet événement pour apporter des changements dans la société. »

— Une citation de   Francine Proulx-Kenzle

Francine Proulx-Kenzle a commencé à s’impliquer auprès de PFLAG lorsque Jeremy lui a annoncé son homosexualité en 2007. Elle a débuté dans la section locale de Regina de cet organisme pancanadien qui milite pour une meilleure acceptation de la communauté LGBT+, pour ensuite devenir, en 2012, présidente de PFLAG Canada. Après son mandat de deux ans, elle a choisi de concentrer ses énergies à l’échelle régionale.

En plus d’offrir des formations et des ateliers, elle répond bénévolement aux questions des gens : Ce n’est pas une ligne d’aide traditionnelle. Mon numéro de téléphone est disponible sur le site de PFLAG. Par exemple, des parents m’appellent pour me parler de leurs enfants. Je prends le temps de les écouter, de les informer et de les outiller selon leurs besoins.

Au moment du décès de Jeremy, elle a senti le besoin viscéral d’en faire davantage. Elle s’est donné la mission de militer pour une société plus inclusive à l’égard de la communauté LGBT+ et également de mieux outiller la population en ce qui a trait à la santé mentale. 

Ce combat, elle va le mener de front jusqu’à la fin de ses jours. Tenez-le-vous pour dit.

Pour moi, il était évident qu’il y avait un lien entre les deux causes, affirme-t-elle. La stigmatisation à l’égard de la communauté LGBT+ contribue aux problèmes de santé mentale. Il est prouvé que le suicide est plus prévalent dans cette communauté.

À ce sujet, la Commission de la santé mentale du Canada s’est d’ailleurs associée, en 2019,  au Centre de prévention du suicide et à l’Association canadienne pour la prévention du suicide pour élaborer diverses fiches informatives. L’une d’elles porte sur les suicides au sein des minorités sexuelles, particulièrement chez les adolescents et les adolescentes. Dans celle-ci, on apprend que les jeunes personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles sont cinq fois plus susceptibles de penser au suicide et sept fois plus susceptibles de faire une tentative de suicide que les personnes hétérosexuelles du même groupe d’âge. 

Consciente de l’ampleur de son défi, Francine Proulx-Kenzle a choisi d’être patiente et d’y aller à son rythme. Un pas à la fois. Près d’un an et demi après le drame, elle s’est présentée à son premier cours de premiers soins en prévention du suicide. Sur place, on a tenté de l’empêcher de prendre part à la formation, jugeant qu’elle n’avait pas pris suffisamment de recul quant au suicide de son fils.

On m’a finalement interviewée, et j’ai prouvé que j’étais assez stable pour suivre la formation, raconte-t-elle avec un léger sourire en coin.

J’ai rapidement appris qu’il ne faut pas dire à une personne qui pense au suicide que la vie est trop belle. Ce sont des banalités. Il faut lui faire valoir que la vie est importante, lui demander ce qu’elle aime dans la vie et ce qui pourrait la raccrocher à la vie, conseille-t-elle.

Après avoir suivi son cours de premiers soins en prévention du suicide, elle s’est inscrite à un cours de premiers soins en santé mentale. Aujourd’hui, elle est aussi devenue intervenante et formatrice en santé mentale. Elle donne, dans les deux langues officielles du pays, des ateliers safeTALK sur la vigilance à l’égard du suicide. Son principe : plus il y a de gens en mesure de reconnaître les signes, mieux la société est armée.

Meagan Kenzle-Frohlick et ses frères n’ont pas été étonnés de voir leur mère s’impliquer ainsi. 

Je n’étais pas surprise, j’étais surtout très fière d’elle, dit-elle. Je l’encourage du mieux que je peux, notamment en participant aux activités qu’elle organise.

Fortement impliquée dans sa communauté, Francine Proulx-Kenzle peut compter sur l’appui de sa famille, dont sa fille Meagan, qui participe à la majorité de ses activités. Photo : Radio-Canada / Cory Herperger

<strong>Une personne à la fois</strong>
Une personne à la fois

Pour Francine Proulx-Kenzle, la clé pour l’acceptation des différences est dans l’éducation. La femme vise principalement les jeunes générations qui, selon elle, font preuve d’une plus grande ouverture d’esprit que les plus âgées.

L'une de ses récentes victoires a été de convaincre le ministère de l'Éducation de la Saskatchewan de s'engager à faire en sorte que les écoles soient des milieux sûrs et inclusifs.

Aujourd’hui, le personnel enseignant possède enfin des outils et des stratégies pour aborder la diversité des genres et de la sexualité à l’école. 

Depuis trois ans, Francine a la chance d’offrir une conférence aux étudiants et étudiantes de première année au baccalauréat en enseignement de l’Université de Regina. À ces futurs enseignants et enseignantes, elle parle de l’importance du non-jugement et de l’inclusion dans la salle de classe. 

Ces jeunes seront des personnes essentielles dans le parcours de leurs élèves et auront maintenant de meilleurs outils pour guider ceux et celles qui se posent plusieurs questions sur leur orientation sexuelle et sur leur genre, affirme-t-elle.

Dans quelques mois, elle répétera l’expérience pour une quatrième année de suite. Étant donné que ce baccalauréat est d’une durée de quatre ans, dorénavant, les nouvelles personnes diplômées en enseignement de l’Université de Regina arriveront sur le marché du travail avec, dans leurs bagages, cette conférence donnée par Francine Proulx-Kenzle.

Mon Dieu! Je n’avais pas vu ça comme ça. C’est beaucoup de pression, s’exclame-t-elle en riant de bon cœur. C’est la preuve qu’elle ne prend pas toujours le temps de mesurer les répercussions de ses engagements.

À cette relève d’enseignants et enseignantes, elle parle aussi de Jeremy. Elle est bien consciente de la triste réalité : rien ni personne ne pourra lui ramener son fils, mais elle peut tenter de faire en sorte que notre société n’échappe plus aucun Jeremy. S’il s’était senti dans une société plus accueillante et plus inclusive, Jeremy serait encore des nôtres, à répandre la joie et à prendre soin des gens comme seul lui savait faire.

Au fil des ans, elle a eu une influence positive sur la vie de nombreuses personnes, dont l’artiste fransaskois Shawn Jobin. Celui-ci voue une admiration sans bornes à l’égard de Francine Proulx-Kenzle. Il a pu compter sur son appui inestimable, principalement en 2014 et 2015, des années qu’il décrit comme étant les pires de sa vie. Pendant ce passage noir, le rappeur, aujourd’hui âgé de 28 ans, vivait beaucoup trop d’anxiété et souffrait aussi de dépression. 

Avec un peu de recul, il qualifie ces années de formatrices. S’il a pu se sortir la tête bien haute de ce passage noir, c’est parce qu’il a, dit-il, consulté des spécialistes « comme Francine » et qu’il a fait le choix de mieux prendre soin de sa santé mentale et physique. Il a donc pu apprendre à intégrer son trouble anxieux dans son quotidien.

Francine m’a tellement aidé. C’est arrivé à quelques reprises que je l’appelle au milieu d’une crise, et elle prenait le temps de me parler, se souvient Shawn avec une éternelle reconnaissance bien sentie.

En 2016, il a choisi de s’inscrire à la formation de premiers soins en santé mentale donnée par Francine : Ça m’a été très utile; je sens que je suis un citoyen nettement plus allumé. Maintenant, je peux reconnaître les drapeaux rouges qu’une personne peut envoyer, explique-t-il, précisant que cela l’a aussi aidé à comprendre les siens.

Lorsqu’il s’est marié, il a non seulement invité Francine à l’événement, mais il lui a aussi demandé d’officialiser l’union. Ce fut une décision « naturelle » pour Shawn et sa femme.

Un homme tient une affiche qui affirme « I am certified to provide mental health first aid »
Cette formation a outillé Shawn Jobin à vivre avec son trouble anxieux, mais aussi à être un citoyen plus allumé, estime-t-il. Photo : Shawn Jobin

« C’est très important de le dire et de le redire : nous, les alliés de la communauté LGBT+, visons l’acceptation, pas la tolérance. »

— Une citation de   Francine Proulx-Kenzle

Francine pense que ce n’est pas une mince tâche de se donner le défi de changer les mentalités, parfois très ancrées dans les mœurs, afin de mener à plus d’ouverture et d’acceptation. Elle considère que c'est encore plus difficile de le faire dans l'une des provinces les plus conservatrices du Canada

Je remarque que, sur certains sujets, la Saskatchewan prend quelques années supplémentaires à évoluer par rapport au Québec, dit-elle. Aussi, l’influence des institutions religieuses est encore très marquée dans la province.

Certaines personnes ont des propos homophobes sans même s’en rendre compte, ajoute-t-elle.

Même si elle est consciente qu'elle ne peut à elle seule changer tout le monde, chaque fois qu’elle parvient à convaincre un Saskatchewanais ou une Saskatchewanaise de faire preuve d’ouverture d’esprit auprès de la communauté LGBT+, c’est pour elle une victoire qui l’encourage à continuer.

Il y a une évolution qui se fait, mais pas aussi vite que je l’aimerais, avoue-t-elle  Je ne peux pas toujours mesurer le résultat de mes gestes. Il y a des preuves tangibles et d’autres qui ne le sont pas.

Deux femmes marchent
Les Proulx-Kenzle ont toujours été une famille tissée serrée. Le drame vécu en 2009 n’a fait que renforcer les liens. Photo : Radio-Canada / Cory Herperger

À travers les années, Meagan a observé plusieurs changements à même son cercle familial : Maintenant, nous faisons beaucoup plus attention à ce que nous disons, car nous ne savons jamais quel impact les mots peuvent avoir sur une autre personne.

Le travail de Francine Proulx-Kenzle ne passe pas inaperçu auprès de la communauté fransaskoise, dans laquelle elle n’a plus besoin de présentation. En 2017, elle a reçu la Médaille du souverain de la gouverneure générale pour sa contribution et son implication exemplaires au sein de sa communauté.

Cette distinction l’a prise par surprise, car elle ne fait pas cela pour les honneurs ou les remises de prix, loin de là. Sa fille rappelle cependant que sa mère mérite toutes les tapes dans le dos et tous les prix qu’elle reçoit.

Ma mère est une passionnée, affirme Meagan. La communauté LGBT+ a besoin d’amour. La connexion humaine et l’acceptation de tous sont très importantes pour ma mère.

Francine n’aime pas se lancer des fleurs, mais elle reconnaît que son histoire fait d’elle une femme résiliente, et très forte, endurcie par une épreuve qu’elle ne souhaite à personne.

Par contre, je l’avoue : je ne suis pas courageuse tous les jours, admet-elle. Il y a des jours où je m’effondre, où je sens le besoin de parler à quelqu’un.

Elle peut plier, mais elle ne brise pas. C’est ça, la résilience. C’est ça, Francine Proulx-Kenzle.

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