« Un roman, un artiste, c'est l'outil dont on a besoin pour nous inspirer, pour provoquer le sentiment d'empathie. » C'est en quelque sorte ce sentiment que veut inspirer Lawrence Hill aux lecteurs avec Le sans-papiers, qui raconte l'histoire d'un coureur devant fuir le Zantoroland pour se réfugier à Libertude. Il s'agit d'une fiction qui ne va pas sans rappeler l'histoire, bien vraie celle-là, de milliers de réfugiés arrivés au Canada au cours de la dernière année.
Lawrence Hill est catégorique : le pays doit continuer à ouvrir ses portes aux réfugiés et ne pas céder aux discours anti-immigration et à ceux qui exploitent la peur de l’étranger ou de l'autre. Il ne faut pas bâtir des murs, mais plutôt s'ouvrir, plaide l'auteur canadien.
« On a tous peur de l’inconnu, de ce qu’on ne connaît pas […] C’est certainement possible d’exploiter le sentiment de crainte, de peur, de xénophobie afin de justifier des décisions qui vont repousser les réfugiés », déplore-t-il.
Il s’agit cependant, dit-il, d’un comportement contreproductif.
« Je pense qu’il faut se mettre debout et s’opposer carrément […] C’est une façon tout à fait provinciale d’imaginer le négatif que peut apporter un réfugié. »
« Il ne s’agit pas seulement d’un geste altruiste lorsqu’on fait venir 25 000 ou 30 000 réfugiés, rappelle l'auteur. Il s’agit d’agir dans nos propres intérêts aussi, parce que le réfugié d’aujourd’hui sera le chirurgien cardiaque de demain, va gagner le prix Giller d’ici 20 ans, va continuer de bâtir notre pays […] C’est notre avenir! »
Référence :
Le sans-papiers (Nouvelle fenêtre), de Lawrence Hill, Les éditions de la Pleine lune, 2016