Moncton veut améliorer l’expérience des piétons et des cyclistes sur son territoire
Leslie Tse, coordinatrice du transport actif de la Ville de Moncton.
Photo : Radio-Canada / Noémie Avidar
Selon la coordonnatrice du transport actif de Moncton, d'importants travaux de réfection qui seront menés au centre-ville au cours des prochaines années offrent de belles occasions pour améliorer le transport actif dans la plus grande municipalité du Nouveau-Brunswick.
De nombreuses discussions ont lieu à la Ville de Moncton sur la question du transport actif et du transport en commun.
Il s'agit d'ailleurs du quotidien de la coordonnatrice du transport actif de la Ville de Moncton, Leslie Tse.
Son poste, créé il y a huit mois à la suite de recommandations municipales, vise à améliorer l'expérience des piétons et cyclistes de la région.
Depuis son arrivée à la mairie, elle coordonne les rencontres et les discussions entre les différents comités qui se penchent sur le transport actif dans la municipalité.
Le conseil municipal de Moncton se penche depuis des mois sur la question du transport actif. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Shane Magee
Urbaniste et adepte du transport actif, Leslie Tse ne cache pas son engagement citoyen par rapport à ce dossier. Elle constate qu'il reste beaucoup de travail à faire.
On est proche, mais je crois qu’on n’est vraiment pas là pour attirer les gens
, dit-elle. La ville a une vision […] maintenant c’est le temps pour que l’infrastructure et l’éducation suivent.
On parle de ce sujet tous les jours à la ville, [on reçoit des] plainte de cyclistes, de piétons, résidents, et [conducteurs] des autos.
Aujourd'hui, la ville tente de faire changer les mentalités afin que tous collaborent pour améliorer la situation, dit-elle. C’est-à-dire qu’il ne s’agit pas d’une bataille opposant les automobilistes et les usagers du transport actif.
Les gens qui conduisent une auto vont être des piétons à un moment; dès qu’ils stationnent leurs voitures, ils marchent vers leur destination
, rappelle Leslie Tse.
Moncton, ville de la voiture
Il demeure cependant beaucoup de sensibilisation à faire pour changer les mentalités de la région du Grand Moncton, beaucoup plus axé sur la conduite automobile.
C’est un gros défi
, confirme Leslie Tse. Quand les piétons et les cyclistes seront plus visibles et qu’on commencera à refaire nos espaces et donner priorité à nos espaces, peut-être que cette idée va venir avec cela.
La configuration des rues et des boulevards à Moncton n'est pas adaptée pour les cyclistes et les piétons.
Photo : Radio-Canada / Noémie Avidar
Selon Leslie Tse, avoir recours qu'à la voiture à Moncton n'est pas du tout soutenable à long terme.
D'importants travaux de réfection prévus dans le centre-ville apporteront de gros changements au cours des prochaines années. Pour Leslie Tse et différents comités de la municipalité, il s’agit d'une occasion à saisir pour améliorer l’expérience du transport actif.
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Pour y arriver, Mme Tse croit qu'il pourrait être intéressant de s'inspirer de ce qui a été fait ailleurs au Canada.
Il y a d’autres villes qui ont déjà essayé beaucoup de projets et programmes et on peut apprendre de leurs expériences
, affirme Leslie Tse. Au Nouveau-Brunswick, Moncton est un petit peu un leader dans ce domaine aussi parce qu’on est la plus grande ville et on commence à mettre plus de ressources sur le transport actif. Fredericton et Saint-Jean aussi.
Une configuration difficile
Une grande partie des personnes qui choisissent le transport actif à Moncton sont de nouveaux arrivants qui ne veulent ou ne peuvent peut-être pas se déplacer en voiture.
Je crois que la majorité des gens qui arrive peut être cherche un logement dans un appartement et va utiliser le système en transports en commun, ils vont dépendre du transport actif
dit Leslie Tse. C’est important. Ça donne beaucoup de justification pour améliorer cet espace et améliorer les occasions.
Moncton enregistre une forte croissance démographique. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Jenna Greene, est arrivée avec sa famille dans la région il y a deux ans. Elle a grandi à Calgary et a vécu à Montréal où elle a fait ses études. Ses voyages un peu partout dans le monde lui ont donné l'occasion de voir ce qui se fait ailleurs en matière de transport actif.
Je trouve que c’est un défi [à Moncton]
, dit-elle. Je suis habitué à prendre mon vélo un petit peu partout, à marcher. Ça s’en vient, mais je pense qu’on a beaucoup de travail à faire. Je ne pense pas qu’on a assez d’autobus.
Des étudiants attendent l'autobus sur le campus universitaire de Moncton. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Jenna Greene ajoute ne pas se sentir en sécurité lorsqu’elle fait du vélo à Moncton.
C’est juste la façon dont les rues sont placées et organisées, je trouve que ce n’est pas vraiment fait pour les vélos. Même en marchant, lorsque je me promène […] c’est toute des highways, je ne veux pas marcher sur des highways
, dit-elle. Il y a beaucoup de limites.
Leslie Tse explique que l’histoire du chemin de fer à Moncton a beaucoup joué sur la configuration des rues de la ville qui, contrairement à d’autres villes canadiennes, sont moins quadrillées.
C'est difficile de voir les lignes directes
, explique Leslie Tse. C’est facile d’identifier une piste cyclable dans un quartier ou sur une route [à Vancouver, par exemple]. Ici, nos lignes droites sont moins évidentes, on a un petit peu moins de ça.
D’après le reportage de Noémie Avidar
