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Pénurie de main-d’œuvre en santé : Québec veut une équipe volante en régions éloignées

Le ministre Dubé en mêlée de presse.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, multiplie les annonces selon lesquelles les autorités vont s'attaquer à la pénurie de personnel dans les régions éloignées. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Devant les interruptions de services en santé annoncées sur la Côte-Nord et en Abitibi-Témiscamingue au cours des derniers jours, le ministre de la Santé, Christian Dubé, annonce son intention de mettre sur pied une équipe volante composée d'une cinquantaine d'infirmières et de préposés aux bénéficiaires.

Cette équipe, qui pourrait être dépêchée en priorité dans les régions les plus touchées par la pénurie de personnel, sera créée au cours des prochaines semaines. Cette initiative est le résultat d'une collaboration entre Québec, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).

Rappelons qu'en raison de l'entrée en vigueur de nouvelles clauses contractuelles le 19 mai prochain, notamment un taux horaire plafonné pour la main-d'œuvre indépendante, de nombreux employés d'agences ont délaissé la Côte-Nord et l'Abitibi-Témiscamingue.

Après avoir affirmé le contraire il y a deux jours, le CISSS de la Côte-Nord ne transférera aucun patient de Baie-Comeau et de Sept-Îles à l’extérieur de la région.

Voyez le compte-rendu de Paul Fontaine

Photo : Radio-Canada

Le manque de personnel, déjà préoccupant en période estivale, a donc forcé les CISSS de ces deux régions à réduire leurs services en vue des prochains mois. Sur la Côte-Nord, plusieurs mesures du plan d'urgence ont toutefois été annulées grâce à l'arrivée de nouveaux employés de l'extérieur de la région.

Questionné sur le moment choisi pour cette annonce, le ministre Dubé indique que l'entrée en vigueur des nouvelles conventions collectives négociées avec le Front commun était une étape cruciale à franchir avant la création de l'équipe volante.

Je ne pouvais pas le faire avec les conventions actuelles. La bonne nouvelle, c'est que les conventions qui ont été négociées, qui vont être [en vigueur] dans les prochaines semaines, nous permettent la flexibilité de cette équipe-là.

Une citation de Christian Dubé, ministre de la Santé du Québec

Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a beaucoup d'agences sur la Côte-Nord et en Abitibi qui devaient respecter leurs engagements et qui ont décidé à la dernière minute de ne pas rentrer. [Elles] connaissaient les tarifs plafonnés depuis des mois, indique le ministre.

Le président de l'Association des entreprises privées de personnel soignant du Québec, Patrice Lapointe, ne voit pas la situation du même œil, qualifiant ces nouveaux contrats d'impraticables.

On cherche à nous faire porter le chapeau. C'est odieux quand ça fait plus d'un an qu'on lève la main, qu'on dit au gouvernement : écoutez, on a un rôle essentiel à jouer dans le réseau, avait-il mentionné à la suite des annonces de ruptures de services.

Remplacement des agences

Pour attirer du personnel au sein de sa nouvelle équipe volante, le gouvernement québécois compte offrir des conditions avantageuses au chapitre de la mobilité et de la flexibilité des horaires. Selon le ministre Dubé, celles et ceux qui lèveront la main pourraient obtenir un meilleur salaire que ce qui est offert au sein des différentes agences.

Nous, on propose une prime de 35 % pour travailler en Abitibi ou sur la Côte-Nord, par exemple. Ce qu'on veut, c'est tasser les agences pour mettre nos propres équipes.

Une citation de Christian Dubé

Le ministère invite d'ailleurs les employés qui souhaiteraient quitter les entreprises de main-d'œuvre indépendante à déposer leur candidature pour intégrer cette équipe. L'objectif à terme est d'élargir l'initiative à l'ensemble du réseau public.

Les équipes volantes, c'est maintenant possible et ça va le rester. On va le faire aussi pour les travailleurs sociaux, par exemple. C'est normal d'être capable de dépanner un groupe en particulier, ajoute M. Dubé.

Un homme devant un parc.

Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN, représente 120 000 employés du réseau de la santé et des services sociaux.

Photo : Radio-Canada

À la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), on encourage le gouvernement à pousser le projet encore plus loin.

On veut s'assurer que ça puisse se déployer pour toutes les catégories d'emplois, parce qu'il y a des pénuries à tous les titres. On veut que ce soit un succès, parce que le but, c'est de retirer le privé de la santé. La vraie finalité, c'est aussi de s'assurer que le personnel s'établisse dans la région, parce que c'est ça qui va régler le problème, soutient son président, Réjean Leclerc.

Les réseaux de l'Abitibi-Témiscamingue et de la Côte-Nord devront s'affranchir de la main-d'œuvre indépendante d'ici l'automne 2026.

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