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Projet Des Neiges : Hydro-Québec réitère sa confiance envers Boralex

Les éoliennes de la Seigneurie de Beaupré

Boralex maintient que le projet est rentable. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada/Jean-François Nadeau

Hydro-Québec s'attend à ce que Boralex lui livre les 400 mégawatts promis pour chacune des phases de développement du projet éolien Des Neiges, dans la Seigneurie de Beaupré, et ce, « en respectant l'environnement ». Bien que ses attentes soient fermes, la société d'État réitère au passage sa confiance envers son partenaire d'affaires.

Boralex, en partenariat avec Hydro-Québec et Énergir, développe actuellement le projet Des Neiges, qui prévoit trois parcs d'éoliennes dans la seigneurie de Beaupré, un territoire privé de 1600 km2 appartenant au Séminaire de Québec.

Chaque phase doit avoir une capacité de 400 mégawatts, pour un total de puissance évalué à 1200 mégawatts d'ici 2027. Chaque phase est estimée à 1 milliard de dollars d'investissements.

La carte des différents projets de parcs éoliens de la seigneurie de Beaupré.

La carte des différents projets de parcs éoliens de la seigneurie de Beaupré.

Photo : Capture écran / Boralex

Or, comme le rapportait Radio-Canada cette semaine, la marge de manœuvre de Boralex pour la phase 2 du projet Des Neiges, à savoir le secteur Charlevoix, est limitée en raison des contraintes environnementales. La présence de 17 éoliennes potentielles dans l'aire de répartition du caribou forestier, notamment, figure dans la liste des écueils à l'étape de l'évaluation d'impact.

Dans un rapport d'optimisation présenté au ministère de l'Environnement la semaine dernière, l'entreprise insiste sur son obligation de maintenir un minimum de 67 emplacements dans son aire de projet du secteur Charlevoix.

Il est impératif que la puissance installée concorde avec les engagements contractuels convenus avec Hydro-Québec dans le cadre du contrat d’achat d’électricité, affirme Boralex, soulignant l'importance d'avoir des positions alternatives afin de profiter des emplacements les plus propices (conditions de vent) à la production d'énergie.

Trois éoliennes sur le bord d'un fleuve.

Boralex, une entreprise privée, développe des projets d'éoliennes un peu partout au Québec. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Dans sa version optimisée du projet, Boralex propose 68 emplacements, mais n'en retire que 4 à 6 sur les 17 qui se trouvent dans l'habitat du caribou. L'entreprise juge que sa proposition est celle qui aura le moins d'impacts sur l'habitat du cervidé tout en maintenant la faisabilité du projet.

L'entreprise répète à plusieurs reprises, toujours selon le rapport, qu'elle ne pourrait en faire beaucoup plus sans compromettre la viabilité de la phase 2. Tout déplacement ultérieur additionnel implique donc une relocalisation à un endroit de performance [de production d'énergie] significativement moindre, mettant à risque la viabilité financière du projet.

Dans un scénario où l'ensemble des éoliennes seraient retirées ou déplacées de l'aire de répartition du caribou, Boralex ne voit pas d'issue. Le déplacement des 17 positions à l’intérieur de la zone de projet permettrait de regagner la marge de manœuvre nécessaire, mais tel que détaillé plus haut, le projet serait non viable.

Des engagements fermes

Appelée à réagir, Hydro-Québec confirme que ses attentes envers Boralex sont fermes. Oui, Hydro-Québec s'attend à ce que les engagements contractuels soient respectés, indique le porte-parole Pascal Poinlane.

Hydro-Québec n'a pas l'intention de rouvrir ses contrats avec Boralex à l'heure actuelle et dit faire confiance au processus en cours avec Québec. Il n'y a aucune discussion à ce sujet actuellement, affirme-t-on. Nous saluons le repositionnement des éoliennes tel que proposé par le promoteur. Ce repositionnement permettrait de libérer la zone du projet la plus propice à la fréquentation potentielle du caribou.

Le logo d'Hydro-Québec sur le siège social à Montréal.

Le projet Des Neiges représente 1200 MW destinés à répondre à la demande croissante en électricité d'ici 2050, affirme Hydro-Québec. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

La société d'État réitère par ailleurs sa confiance envers Boralex. Hydro-Québec est convaincue que les promoteurs peuvent optimiser ce projet pour produire 400 mégawatts d'énergie éolienne tout en préservant l'environnement.

Hydro-Québec entend également soutenir son partenaire dans l'élaboration de mesures d'atténuation et de compensation.

Exempté du plan caribou

Bien qu'il se situe en partie dans l'habitat connu du caribou forestier de Charlevoix, le développement éolien Des Neiges est par ailleurs exempté du projet pilote annoncé par le gouvernement du Québec le mois dernier.

La harde de caribous de Charlevoix, qui ne compte plus qu'une trentaine d'individus, vit dans un enclos d'à peine 0,2 km2 depuis l'hiver 2022 dans le parc national des Grands-Jardins. Le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, a récemment annoncé la mise en place d'une zone d'habitat en restauration de 5000 km2 dans son aire de répartition connue.

Carte illustrant le territoire ciblé, qui comprend l'aire de répartition de la population, les territoires ciblés par les projets pilotes, les aires protégées, les massifs de conservation, les zones d'habitat en restauration et les terres du Séminaire de Québec.

Territoires ciblés par le projet pilote de conservation du caribou forestier de Charlevoix

Photo : Radio-Canada / Olivia Laperrière-Roy

En y ajoutant des forêts protégées des coupes forestières, l'espace prévu par le projet pilote dépasse les 7000 km2. Le territoire exclut toutefois les terres du Séminaire, où se déroulent les projets de Boralex. Des pans d'habitat du caribou s'y trouvent, notamment quelques zones jugées particulièrement propices et essentielles.

Dans cet océan de paysages perturbés, Boralex est intouchable. Actuellement, il n’est pas possible d’encadrer la réalisation d’activités dans les portions privées d’un habitat faunique [...] puisque le Règlement sur les habitats fauniques en restreint l’application aux terres du domaine de l’État, confirme le ministère de l'Environnement.

Le ministre Benoit Charette a déjà promis une modification de la loi afin de permettre à l'État d'étendre ses pouvoirs sur les terrains privés. Cette promesse ne s'est pas encore matérialisée­. L'intention serait toujours d'actualité, indique son cabinet, sans donner d'échéancier. Le ministre a bel et bien l'intention de proposer une modernisation de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune.

De son côté, Boralex persiste et signe : le projet Secteur Charlevoix n’augmentera pas le niveau de perturbation des habitats dans l’aire de répartition du caribou de façon significative.

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