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Des centaines de milliers de Palestiniens fuient Rafah

Des personnes ramassent leurs affaires, à proximité d'un bâtiment détruit.

Des Palestiniens quittent une zone dangereuse à Rafah, le 15 mai 2024, alors que les forces israéliennes continuent leur offensive dans la ville frontalière de l'Égypte.

Photo : Getty Images / Agence France-Presse

Agence France-Presse

Des centaines de milliers de Palestiniens continuent de fuir Rafah, ville du sud de la bande de Gaza menacée d'une offensive israélienne d'envergure, mais où, selon le premier ministre israélien, « la catastrophe humanitaire » a été évitée.

Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a affirmé mercredi que le mouvement islamiste, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 que Benyamin Nétanyahou a promis d'anéantir, était là pour durer et qu'il déciderait avec d'autres factions palestiniennes de la gouvernance à Gaza après la guerre avec Israël.

Ismaïl Haniyeh a ajouté que l'issue des pourparlers sur un cessez-le-feu était incertaine, car Israël insiste pour occuper le point de passage de Rafah et amplifier son agression dans le territoire palestinien.

Il s'exprimait, dans un discours télévisé, après plus de sept mois de guerre, le jour où les Palestiniens commémoraient la Nakba ou la catastrophe, en référence à leur exode forcé lors de la création d'Israël en 1948.

La population menacée de famine et plusieurs fois déplacée depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien est de nouveau sur les routes à la recherche d'un nouveau refuge, même s'il n'y a pas d'endroit sûr à Gaza, selon l'ONU.

Proche-Orient, l’éternel conflit

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Un panache de fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne, dans la ville de Gaza, le samedi 7 octobre 2023.

Benyamin Nétanyahou est déterminé à lancer une offensive terrestre d'envergure à Rafah, à la lisière sud du petit territoire palestinien, où sont retranchés selon lui les derniers bataillons du Hamas.

Inquiets pour la population, les États-Unis, comme une grande partie de la communauté internationale, sont opposés à une telle offensive dans cette ville située à la frontière égyptienne, où s'entassent des centaines de milliers de déplacés.

Il n’y a pas de catastrophe humanitaire, selon Nétanyahou

M. Nétanyahou estime, lui, que la catastrophe humanitaire à Rafah a été évitée par Israël, affirmant que près d'un demi-million de personnes avaient évacué la zone des combats dans cette ville où l'armée israélienne mène des opérations militaires depuis le 7 mai.

Des enfants tendent des bols.

Des Palestiniens déplacés collectent de la nourriture distribuée par un organisme à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 11 mars 2024.

Photo : Getty Images / Agence France-Presse

Soixante-seize ans après la Nakba, les Palestiniens continuent d'être déplacés de force. Dans la bande de Gaza, 600 000 personnes ont fui Rafah depuis l'intensification des opérations militaires, a déploré de son côté l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Le président américain Joe Biden avait menacé la semaine dernière de limiter l'aide militaire américaine à son allié sur fond d'inquiétude d'une vaste offensive à Rafah. Mais l'exécutif américain a notifié mardi le Congrès qu'il allait procéder à une livraison d'armes à Israël pour environ 1 milliard de dollars, a appris l'AFP de sources proches du dossier.

Lors d'une interview à la chaîne américaine CNBC, le premier ministre israélien a reconnu un désaccord avec Washington sur Rafah. Mais nous devons faire ce que nous avons à faire, a-t-il déclaré.

L'Union européenne a de son côté exhorté Israël à cesser immédiatement son opération à Rafah, sous peine de mettre à rude épreuve sa relation avec l'UE.

Une nouvelle Nakba

La guerre à Gaza plonge les Palestiniens dans une nouvelle Nakba, se désole un Gazaoui ayant fui les combats.

Un groupe de manifestants défile dans une rue, certains agitant des drapeaux palestiniens.

Des manifestants palestiniens ont pris les rues de Ramallah, en Cisjordanie, le 15 mai 2024, pour marquer le 76e anniversaire de la Nakba.

Photo : Getty Images / JAAFAR ASHTIYEH / AFP

La Nakba que nous vivons [...] est la pire de toutes. Bien plus dure que celle de 1948, indique Mohammed al-Farra, 42 ans, chassé avec sa famille par les combats et les bombardements israéliens de leur maison de Khan Younès (sud).

Durant la Nakba, environ 760 000 Arabes de Palestine ont été poussés à l'exil et se sont réfugiés dans les pays voisins ou ce qui allait devenir la Cisjordanie et la bande de Gaza, selon l'ONU.

Des journalistes de l'AFP et des témoins ont fait état mercredi de frappes aériennes, de bombardements à l'artillerie et de combats dans la nuit et en matinée à Rafah, Jabalia (nord) et dans le quartier de Zeitoun, dans la ville septentrionale de Gaza.

Combats intenses

Le Hamas a fait état d'affrontements avec les forces israéliennes à Jabalia. L'armée israélienne a aussi fait état de combats intenses dans cette ville, disant y avoir tué un grand nombre de terroristes.

Des combats ont lieu aussi dans des secteurs spécifiques de l'est de Rafah, où l'armée a indiqué avoir mené une opération contre un centre d'entraînement du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l'UE.

L'attaque du Hamas menée dans le sud d'Israël le 7 octobre a entraîné la mort de plus de 1170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a lancé une vaste offensive qui a ravagé la bande de Gaza. Au huitième mois de la guerre, 35 233 personnes sont mortes dans la bande de Gaza, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Quel sera l’avenir de Gaza?

À Gaza, l'avenir d'après-guerre reste incertain. Si M. Nétanyahou ne veut pas en parler tant que le Hamas n'est pas détruit, son ministre de la Défense Yoav Gallant s'est dit opposé à ce qu'Israël exerce un contrôle militaire ou civil sur la bande de Gaza une fois la guerre terminée et a exigé une option palestinienne au Hamas.

Entrée dans le secteur de Rafah avec des chars le 7 mai, l'armée israélienne est toujours déployée du côté palestinien du point de passage avec l'Égypte, crucial pour faire entrer le carburant, indispensable au fonctionnement des infrastructures et à la logistique.

Plus rien n'entre depuis par Rafah, l'Égypte et Israël se renvoyant la responsabilité. L'aide humanitaire est également bloquée au principal point de passage avec Israël, Kerem Shalom.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a demandé la réouverture immédiate du point de passage de Rafah.

Le Royaume-Uni a annoncé mercredi le départ de Chypre d'une première cargaison de près de 100 tonnes d'aide par la mer pour Gaza où elle devrait être déchargée sur un port artificiel construit par l'armée américaine et bientôt opérationnel.

D'autres centaines de tonnes d'aide sont prêtes à être acheminées vers Gaza, une fois le port ouvert, selon Brad Cooper, du Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient.

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