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Après plus d’un siècle à Rogersville, les moines trappistes plient bagage

Le monastère.

Après plus d'un siècle de présence, les moines trappistes ferment définitivement leur monastère en raison d'un manque de relève.

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

Radio-Canada

Installé depuis 1902 à Rogersville, au Nouveau-Brunswick, le monastère Notre-Dame du Calvaire va définitivement fermer ses portes. Les élus locaux espèrent maintenant que la gigantesque propriété restera entre les mains de la communauté.

Jusqu'à 30 moines ont déjà résidé au monastère. Aujourd'hui, ils ne sont plus que trois à y vivre. Et les candidatures ne se battent pas au portillon pour venir prendre la relève.

Une feuille sur laquelle les moines expliquent leur départ.

Les moines trappistes de Rogersville disent adieu à leur communauté.

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

Le recrutement de nouveaux moines est difficile et nous ne pouvons plus poursuivre la vocation du monastère avec ceux qui nous restent, explique le père Innocent Ugyeh, le dernier père supérieur de la communauté.

Les trois moines restants ne peuvent pas s’occuper du site qui s’étend sur 1600 acres – soit plus 647 hectares – et qui comprend une chapelle, des serres et une ancienne ferme laitière qui a fermé en 2018.

Une page d'histoire se tourne

C’est une véritable page d’histoire qui se tourne pour Rogersville.

Les moines faisaient du commerce avec les fermiers et les résidents de la région en vendant des produits de la ferme, du poulet par exemple.

À l'occasion, ils invitaient les résidents à des journées portes ouvertes.

Une serre près d'autres bâtiments.

Les compétences agricoles des moines trappistes sont largement reconnues dans la communauté.

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

Le député vert local, Kevin Arseneau croit que leur contribution agricole pour la région est inestimable, c'est une énorme perte.

Lui qui est également agriculteur ajoute que les moines ont partagé des équipements avec les résidents. Mais je pense que la plus importante contribution, c'est le partage de connaissances et de la vie agricole avec les fermiers locaux.

Quel avenir pour l'abbaye?

À l’heure actuelle, la future nouvelle vocation du site est encore incertaine.

L'archidiocèse de Moncton, propriétaire des terres, doit d'abord décider s'il compte utiliser ces installations.

Une croix avec une statue représentant Marie et Jésus à son pied.

Les premiers moines se sont installés à Rogersville en 1902.

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

Si le Père supérieur espère que le site gardera sa vocation religieuse, les élus locaux, eux, espèrent que le terrain pourra revenir à la communauté.

Jimmy Bourque, maire de Nouvelle-Arcadie dont Rogersville fait partie, veut protéger les lieux. Comme municipalité, on se dit c'est un très beau site qu'il faut préserver au niveau du patrimoine, assure-t-il.

Jimmy Bourque.

Jimmy Bourque, maire de Nouvelle-Arcadie.

Photo : Radio-Canada

En 1902, c’est le curé de Rogersville qui avait cédé les terres aux moines. Le maire espère maintenant que l’Église va accepter de rendre la propriété à la communauté, pour permettre aux gens de faire des retraites, pour boucler la boucle.

On est en négociations avec eux autres pour essayer de faire un développement là, on sait que ça peut vouloir dit de l'argent que la municipalité a pas nécessairement [...] on dit pas qu'ils ont besoin de donner le terrain à zéro mais que ce soit raisonnable assez, espère Jimmy Bourque.

Kevin Arseneau en entrevue.

En plus d'être le député de Kent-Nord, Kevin Arseneau est également agriculteur à Rogersville.

Photo : Radio-Canada / Patrick Lacelle

Kevin Arseneau juge qu’une vente pour un somme symbolique serait appropriée. Il fait le même vœu que le maire et souhaite surtout que la propriété ne soit pas vendue au secteur privé, afin de préserver le caractère communautaire et agricole du site.

Moi je rêve qu'on puisse continuer cette idée centre de [monseigneur Marcel-François Richard] qui était d'amener la connaissance agricole. Au Nouveau-Brunswick, on n'a aucune formation en agriculture et je pense que ce serait le plus bel endroit de la province pour une ferme-école pour la formation et la relève dont on a grandement besoin, croit le député vert.

En attendant qu'une décision sur leur logement soit prise, les moines vont progressivement déménager, y compris leur cimetière, qui sera transféré vers celui de Rogersville.

Une célébration diocésaine pour marquer le départ des moines devrait avoir lieu au mois d'août.

D’après un reportage de Nicolas Steinbach

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