La pluie des derniers jours est bien accueillie par des agriculteurs du sud de l’Alberta

Des pluies importantes ont déferlé sur le sud de l’Alberta, où par endroit, il en est tombé jusqu’à 81 mm en deux jours. Ces averses ont apaisé la sécheresse qui s’acharne dans la région et réduit les craintes de certains agriculteurs.

Pour Will Müller, ces précipitations sont une bénédiction. Les terres de ce cultivateur de Bow Island, à l'est de Lethbridge, ont reçu 50 mm d’eau entre lundi et mercredi matin. Il rappelle que sa région subit les conséquences de la sécheresse depuis plusieurs années.

Nous avons connu une telle sécheresse. J'ai été plus excité par les alertes de pluie. On craint toujours les inondations soudaines, mais ça s’est avéré être une magnifique pluie lente, pour moi, en tout cas, affirme-t-il, alors qu’une douce pluie continue de tomber sur ses champs.

En 48 heures, il est tombé deux fois plus de pluie dans sa région que pendant toute la dernière saison, ajoute l'agriculteur.

Un soulagement

Il y a quelques semaines, les districts d’irrigations du sud ont conclu une entente avec la province concernant l’usage de l’eau afin de faire face à la sécheresse. Si cette dernière s'aggrave et atteint le niveau 5 (sur 5), les agriculteurs seront les derniers à pouvoir s’approvisionner en eau.

De plus, au début du mois d’avril, le conseil d’administration du district d’irrigation du réservoir St. Mary, qui dessert Will Müller, a fixé l’allocation de l'eau à 502,10 mm d’eau (un peu moins de 20 pouces) par hectare pour la saison. Selon l'agriculteur, cela représente la moitié d'eau que requièrent ses cultures.

Normalement, nous utilisons environ 16 à 18 pouces [environ 1 à 1,129 mètre] [d’eau par acre], en fonction des précipitations, précise Will Müller.

L’ensemble de la situation l’inquiétait. Il a quand même planifié ses plantations en conséquence en faisant le choix de planter des cultures moins exigeantes en eau comme les lentilles. Il affirme par ailleurs que des cultivateurs se détournent du canola et des graines de moutarde pour ces raisons.

Cette pluie abondante arrose tous ses champs au moment où il en a besoin, ce qui lui permet d'économiser sa ration d’eau.

Il est toutefois conscient que ces averses ont pu nuire à certains compatriotes : Si vous avez des pommes de terre et qu'elles reposent dans une flaque d'eau, elles ne se portent probablement pas très bien.

Un changement dans l’air

Presque 300 kilomètres au nord, Alan Hampton cultive, entre autres, du canola par l’aridoculture (culture sans irrigation). Il est aussi le directeur du district 12 de la Commission des producteurs de canola de l'Alberta.

Le directeur pratique l'agriculture dans le hameau de Rowley, situé 30 minutes au nord de Drumheller, là où est tombé un peu plus de 48 mm de pluie.

La pluie et la neige tombées ces dernières semaines sont bien accueillies par les producteurs comme lui, dit-il.

Cela n'est peut-être pas annonciateur de la fin de la sécheresse, mais on peut prendre ça comme des signes positifs que les conditions environnementales deviennent un peu plus favorables.

Ces précipitations l'ont ravi, même s'il n’a pas encore ensemencé ses champs, car l’humidité des terres lui sera tout de même bénéfique. Pour ses collègues qui auraient déjà accompli cette étape, la pluie arrive juste à point.

Selon Alan Hampton, si des producteurs continuent de produire du canola, malgré leurs besoins en eau et les conditions de sécheresse, c’est que cette culture peut rapporter beaucoup.