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Quand la crise du logement affecte la santé mentale

Une femme se tient la tête. Elle semble être découragée. Elle est entourée de boîtes de carton.

Des organismes québécois dans le domaine de la santé mentale et du logement lancent un appel à l’aide au gouvernement.

Photo : iStock / AntonioGuillem

Plus de 300 organismes québécois, dont une dizaine du Bas-Saint-Laurent, signent une lettre ouverte demandant au premier ministre, François Legault, d’entreprendre des actions urgentes en matière de logement.

Dans une sortie conjointe, le Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ) et le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) expriment leur préoccupation concernant la détresse croissante parmi les locataires.

Au cours des dernières années, ce qu’on constate, c’est que les cas sont de plus en plus lourds. La détresse, le désespoir des locataires est de plus en plus important , souligne le porte-parole du RCLALQ, Cédric Dussault.

C’est devant ce constat que l’organisme a voulu valider ses impressions en contactant le RRASMQ. Le regroupement a fait un coup de sonde auprès de ses membres et puis ça confirme ce qu’on observe sur le terrain , avance M. Dussault. On a aussi des échos dans le système de santé qui nous disent que le logement devient un stresseur, le principal stresseur en fait , ajoute-t-il.

L’intervenante chez Santé mentale Québec - Bas-Saint-Laurent, Kyliane Guay, abonde dans le même sens. Les gens se rendent compte que le coût de leur loyer qui augmente présentement ne leur permet pas de subvenir à d’autres besoins autour , constate-t-elle.

La plus grande partie de leur budget s’en va dans leur logement donc après ça, qu’est ce que tu fais pour te nourrir ? [...] Ils n’ont plus les sous pour faire des activités qui leur plaisent, pour prendre soin d’eux, pour aller se ressourcer.

Une citation de Kyliane Guay, intervenante en santé mentale

Mme Guay ajoute que les locataires ressentent bien souvent de l’impuissance. On les invite à prendre un peu de pouvoirs sur ce qu’ils peuvent contrôler. Aller chercher de l’aide justement auprès d’organismes qui œuvrent au niveau du logement, ceux qui sont en défense des droits également , explique l’intervenante.

Kyliane Guay, à son bureau de travail.

L'intervenante en promotion et prévention de la santé mentale pour l'organisme Santé mentale Québec Bas-Saint-Laurent, Kyliane Guay.

Photo : Radio-Canada / Perrine Bullant

Selon elle, la crise du logement affecte directement le sentiment de sécurité des gens. Quand on n’a pas cette stabilité-là, c’est sûr que ça va amener un stresseur supplémentaire et donc la personne ne pourra pas nécessairement travailler sur d’autres aspects de sa vie , résume Kyliane Guay.

Tu entres dans un mode survie. Ça empêche de s’occuper des autres aspects de sa vie parce que c’est moins prioritaire que ce besoin de base.

Une citation de Kyliane Guay, intervenante en santé mentale

Mais il n’y a pas que le coût du logement qui représente une source d’anxiété, selon le porte-parole du RCLALQ. Il y a le fait comme locataire d’avoir à défendre vos droits devant un propriétaire par exemple qui vous menace d’éviction , affirme Cédric Dussault.

Les deux regroupements, le RRASMQ et le RCLALQ soulignent dans leur missive au premier ministre du Québec qu’il est plus que justifié de mettre en place urgemment les mesures que nous proposons .

Mesures proposées par le RRASMQ et le RCLALQ

  • Un moratoire sur les évictions pour agrandissement, subdivision et changement d’affectation.
  • Un contrôle et un suivi obligatoire de tous les projets de reprise de logement et d’évacuations pour travaux majeurs.
  • Des mesures de contrôle obligatoire des loyers, notamment un plafonnement et un registre, pour empêcher les hausses de loyer dépassant l’inflation.
  • Un rehaussement significatif et pérenne des programmes de logements sociaux et communautaires.

Le coordonnateur de Solidarité logement de Rivière-du-Loup estime que cette dernière mesure serait particulièrement facile à instaurer par le gouvernement. Les logements sociaux sont un peu la réponse à ça [la crise]. C’est des logements qui sont en dehors du marché privé, qui sont en dehors du marché spéculatif, ce qu’on vit beaucoup justement dans les dernières années , martèle Samuel Saint-Denis-Lisée.

Un homme devant un mur de briques.

Samuel Saint-Denis Lisée est coordonnateur de Solidarité logement Rivière-du-Loup.

Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs

Selon lui, le fait que des locataires doivent parfois patienter plusieurs années sur les listes d’attentes des HLM est un exemple flagrant du manque de logements sociaux dans la région. Il y a des gens à faible revenu qui seraient admissibles, qui pourraient avoir accès à ce logement social là, mais par manque d’investissement dans le logement social au cours des dernières décennies [...] ça fait en sorte que des ménages se retrouvent dans des situations complètement absurdes , conclut M. Saint-Denis-Lisée.

Les deux regroupements à l’origine de cette sortie estiment que le gouvernement du Québec devrait démarrer la construction de 50 000 nouveaux logements sociaux et communautaires au cours des cinq prochaines années.

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