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Action populaire Rimouski-Neigette exige une modernisation de l’aide sociale

Une personne tient dans ses mains un portefeuille vide.

Action populaire Rimouski-Neigette souhaite une réforme de l'aide sociale. (Photo d'archives)

Photo : iStock

Action populaire Rimouski-Neigette et le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ) exigent une modernisation urgente de l'aide sociale. Ils soutiennent qu'il est temps pour le gouvernement d'agir, alors que plus d'un an s'est écoulé depuis l'engagement pris par la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire, Chantal Rouleau, à moderniser ce programme.

Selon Action populaire Rimouski-Neigette, le gouvernement Legault doit notamment procéder à une réforme majeure de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles pour rendre ses règles moins punitives. Certaines règles de l'aide restreignent l'accès au montant maximal de prestations.

Parmi les aspects de la loi jugés « punitifs » figure le fait que les personnes qui bénéficient de l'aide sociale ne peuvent pas gagner plus de 200 $ par mois, soit environ l'équivalent de 3 heures de travail par semaine, sans voir leur chèque d'aide amputé.

On ne sait pas où [la ministre Chantal Rouleau] s'en va avec cette réforme-là, cette modernisation-là qu'elle a annoncée il y a plus d'un an déjà.

Une citation de Michel Dubé, coordonnateur d'Action populaire Rimouski-Neigette

Le coordonnateur d'Action populaire Rimouski-Neigette, Michel Dubé, soutient que la ministre Rouleau aurait promis, lors d'une visite à Rimouski il y a un an, d'augmenter les gains de travail permis.

Une légère hausse a été accordée depuis, mais M. Dubé la qualifie de beaucoup trop timide.

Le budget provincial déposé en mars prévoit que les bénéficiaires de l'aide sociale peuvent garder une portion de 10 % de leurs revenus supérieurs à 200 $. Selon Michel Dubé, cette augmentation ne permettra pas à plus de bénéficiaires de l'aide sociale d'intégrer le marché du travail.

Questionné concernant les récriminations du Front commun, le cabinet de la ministre Rouleau a répondu de façon très brève :

Nos équipes sont à pied d’œuvre afin de préparer la modernisation de l’aide sociale. La date sera fixée selon l’agenda parlementaire.

Une citation de Réponse du cabinet de la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau

D'autres mesures réclamées

Michel Dubé soutient aussi que les mesures concernant le statut conjugal des personnes assistées sociales doivent être modifiées. Présentement, le fait d'habiter à deux fait diminuer la prestation d'aide sociale.

Une situation qui pousse une grande majorité de prestataires à demeurer célibataires ou à vivre leur amour dans le stress, en catimini, déplore le coordonnateur d'Action populaire Rimouski-Neigette.

Une personne assise à une table.

Le coordonnateur d'Action populaire Rimouski-Neigette, Michel Dubé

Photo : Radio-Canada / Francois Gagnon

Si t'es prestataire d'aide sociale, l'entraide te nuit et tu payes pour. Si on pouvait permettre aux gens d'être deux, trois par logement puis de ne pas subir de pénalité, je pense qu'on viendrait sauver des gens de la rue, ajoute Michel Dubé.

Le co-coordonnateur du Comité Logement Bas-Saint-Laurent, Alexandre Cadieux, abonde dans le même sens.

À Rimouski, j'en ai en tête, des appartements sous-utilisés, pratiquement vides, juste pour maintenir les apparences [de célibat] pour ne pas se faire pénaliser.

Une citation de Alexandre Cadieux, co-coordonnateur du Comité Logement Bas-Saint-Laurent

Il estime que le fait de retirer cette pénalité aux prestataires d'aide sociale permettrait à ces derniers de vivre à plusieurs sous le même toit sans voir leurs revenus être impactés. Cela permettrait de libérer des logements occupés par des personnes seules.

[Ce sont] des règles qui empêchent les gens d'être en couple. Donc, qui pénalisent lourdement, au niveau financier, les gens qui voudraient cohabiter pour […] mettre en commun certaines dépenses, poursuit-il.

Alexandre Cadieux.

Le co-coordonnateur du Comité Logement Bas-Saint-Laurent, Alexandre Cadieux, estime que le retrait des pénalités pour les personnes assistées sociales qui choisissent de vivre en couple permettrait de libérer des logements actuellement occupés par des personnes seules.

Photo : Radio-Canada / Francois Gagnon

Selon Michel Dubé, d'autres dispositions de l'aide sociale sont dépassées, comme le montant de la prestation qui s'élève à 807 $ par mois. C'est complètement ridicule, estime-t-il, notamment en raison de l'inflation des prix à la consommation et des coûts de loyer.

Ces changements sont demandés à la ministre dans le cadre de la 51e Semaine de la dignité des personnes assistées sociales du Québec.

Selon Michel Dubé, 5900 adultes et 785 enfants vivent de l'aide sociale au Bas-Saint-Laurent.

Il ajoute qu'une diminution du nombre de bénéficiaires a été notée dans les dernières années au Québec, mais qu'elle est surtout attribuable au vieillissement de la population. Une plus grande portion de personnes assistées sociales reçoivent une pension de la sécurité de vieillesse plutôt que l'aide sociale.

La pénurie de main-d'œuvre aurait aussi contribué à diminuer le nombre de personnes qui bénéficient de l'aide sociale puisqu'un plus grand nombre d'entre elles auraient réussi à trouver un emploi.

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