Restructuration à venir pour le hockey féminin en Mauricie

Les Rafales disparaîtront des arénas de la région. Hockey Mauricie va procéder sous peu à l’intégration du hockey féminin à l’Association de hockey mineur de Trois-Rivières (AHMTR).

Selon nos informations, les membres de l’Association de hockey féminin (AHF) de la Mauricie doivent se prononcer sur la dissolution du regroupement qui existe depuis quatre ans lors de l’assemblée générale annuelle prévue cette semaine.

Hockey Mauricie a été informé de la fin probable de cette association en 2023. On peut reculer d'environ neuf mois à un an, confirme le vice-président hockey de l’organisation régionale, Émile Desmarais.

Depuis, le regroupement s'est affairé à mettre en place une nouvelle stratégie de développement du hockey féminin. Selon Émile Desmarais, il en va de l’intérêt des hockeyeuses de les intégrer à une structure déjà organisée comme celle de l’AHMTR.

Si les membres de l’AHF acceptent la dissolution, les joueuses porteront de nouvelles couleurs dès la prochaine saison. On ne se fera pas de cachette, confirme Émile Desmarais. Les Rafales, ça n'existera plus. Aussitôt que l'association va être dissoute, les équipes féminines vont s'appeler les Patriotes.

C'est un virage complet qu'on fait avec le hockey féminin, alors de changer de nom, on ne pense pas que ça va être si grave que ça, honnêtement.

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Des résultats non concluants

C’est l’annonce du départ du président actuel de l’AHF de la Mauricie, Daniel Boisvert, qui a incité Hockey Mauricie à réfléchir à une solution pour faire en sorte que les joueuses s'inscrivent au hockey féminin au lieu d'intégrer des équipes masculines dans différentes associations de hockey mineur.

Lors de la dernière saison, sur environ 300 inscriptions dans la région, seulement 100 joueuses ont évolué dans les équipes féminines, explique Émile Desmarais.

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Il reconnaît que la création d’une association féminine a été une expérience non concluante, en raison de ce qu’il qualifie de nombreux irritants nommés par des parents, comme les déplacements plus grands pour les matchs disputés dans la Ligue interrégionale de hockey féminin (LIHF) ainsi que les coûts plus élevés.

Ce sont les parents qui payent pour le voyagement, pour l'inscription, et cetera, poursuit Émile Desmarais. Il n’y a pas eu assez de filles qui se sont intégrées au hockey féminin. Avec les années, ça a découragé les membres de l'association et je les comprends.

Une ligue mixte

Hockey Mauricie s’est donc attaqué aux irritants. Concrètement, l’objectif est de créer des équipes féminines dès la catégorie des moins de 9 ans. Les joueuses ne seront pas obligées de s’inscrire au volet féminin, mais elles y seront fortement encouragées. Jusqu'à l'âge de 13 ans, elles vont jouer en Mauricie, contre des équipes masculines.

Ça va devenir une ligue mixte. Ces filles-là vont jouer avec des équipes de filles, contre des garçons du même âge.

Les joueuses de 15 à 21 ans poursuivront leur parcours dans la LIHF, comme c'était déjà le cas.

L’organisation croit que les changements proposés vont convaincre les parents d'opter pour le hockey féminin. Émile Desmarais rêve même de voir une douzaine de formations composées exclusivement de hockeyeuses d'ici trois ans.

Je ne vois pas pourquoi les parents n’inscriraient pas leur fille au hockey féminin, parce qu'elles vont jouer aux mêmes endroits [que les équipes des associations masculines], elles vont pratiquer proche et il n'y aura plus de voyagement pour les matchs, renchérit Émile Desmarais.

Un pas en arrière?

Cette annonce est loin de convaincre trois joueuses qui, à 21 ans, viennent de tourner la page sur leur parcours au hockey mineur avec les Rafales junior AA.

Pour une fois, on avait une association juste pour les filles, on n’était pas juste une petite partie dans le fond d'un placard d'une autre association, donc c'est un peu décevant de voir ça, exprime Amy Gérin-Lajoie.

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On a dû travailler fort pour avoir ce qu'on voulait et prendre notre place en Mauricie, renchérit Alex Lacasse, la capitaine de cette équipe la saison dernière, qui a joué jadis avec des équipes féminines contre des équipes masculines.

J'ai l'impression que ça pourrait être un recul. Je trouvais que ce n'était pas si bon pour mon estime de jouer contre le masculin. J'ai trouvé ça difficile.

Ces hockeyeuses s'interrogent sur les avantages réels à faire jouer les filles contre les garçons, surtout maintenant que la LIHF existe.

Quand on a 5, 6 ans, on est au même calibre, souligne Anne-Frédérique Gagnon. Mais à 10, 11, 12 ans, les caractères commencent à pousser et plus on vieillit.

Au moment où le hockey féminin gagne chaque jour en popularité, cette hockeyeuse native de Drummondville s’inquiète de voir des joueuses se décourager : La Ligue professionnelle de hockey féminin vient de se développer, c'est un immense pas vers l'avant. Pourquoi prendre un pas en arrière quand tout le monde avance?

Au contraire, on devrait promouvoir que les Rafales ont une ligue où elles vont jouer contre des filles pour en inciter d'autres à jouer.

L'assemblée générale annuelle de l’AHF de la Mauricie doit avoir lieu le 9 mai. C'est à ce moment que la dissolution sera soumise au vote des membres et que le plan de Hockey Mauricie sera confirmé.