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Des diagnostics moins efficaces cet été dans les laboratoires médicaux, craint un syndicat

Brigitte Longchamps porte un masque et un sarrau blanc. Il effectue des tests sur une machine.

Bruno Bernier, un technologiste médical retraité de l’Hôpital de Sept-Îles, avait lancé un cri du cœur en 2022. Il s’inquiétait que la relève ne soit pas au rendez-vous au laboratoire de pathologie de l’Hôpital de Sept-Îles. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Charles-Étienne Drouin

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) considère que le manque de technologistes médicaux pourrait mener à des diagnostics plus lents et moins efficaces durant l’été.

À l’échelle du Québec, l’Ordre professionnel des technologistes médicaux du Québec (OPTMQ) prévoit une saison estivale catastrophique dans les laboratoires d’Optilab.

La présidente de l’OPTMQ, Loan Luu, explique que durant cette période, les vacances des employés exercent une pression accrue sur les équipes déjà réduites.

Il n’y a pas de finissants, il manque de relève et il manque des effectifs en temps régulier, alors imaginez l’été où c’est très critique, lance-t-elle.

Le réseau Optilab a été créé en 2017 par le gouvernement provincial, pour regrouper les laboratoires des centres hospitaliers un peu partout au Québec. Pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec, c'est le laboratoire principal, situé à Chicoutimi, qui reçoit principalement les échantillons.

Loan Luu lors d'une entrevue avec Radio-Canada en visioconférence.

Loan Luu est la présidente de l’Ordre professionnel des technologistes médicaux du Québec (OPTMQ).

Photo : Radio-Canada / Charles-Étienne Drouin

Des impacts dans les régions éloignées

Le représentant national de l’APTS pour la Côte-Nord, Kevin Newbury, indique qu’environ 90 technologistes médicaux pratiquent dans les huit laboratoires médicaux de la Côte-Nord, mais ignore le nombre nécessaire pour optimiser le service.

Il estime que les analyses nord-côtières de prélèvements en laboratoire, qui ont souvent lieu au Saguenay–Lac-Saint-Jean par Optilab, doivent être décentralisées dès que possible pour améliorer les soins dans la région.

On demande à nos professionnels de la santé de faire des boîtes avec des échantillons pour les envoyer dans les laboratoires serveurs, créés par Optilab.

Une citation de Kevin Newbury, représentant national de l’APTS pour la Côte-Nord

Mais parfois, ces laboratoires sont incapables de traiter la quantité [d’échantillons à analyser]. Ces boîtes sont gardées dans des réfrigérateurs, ce qui crée des délais supplémentaires, poursuit M. Newbury.

Dans les petits laboratoires où œuvrent entre deux et cinq travailleuses, une absence, une retraite ou une démission se fait sentir assurément, ajoute-t-il.

Kevin Newbury en entrevue en visioconférence à Radio-Canada.

Kevin Newbury est le nouveau représentant national de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) pour la Côte-Nord.

Photo : Radio-Canada / Charles-Étienne Drouin

On a une très grande crainte par rapport à l’avenir de nos laboratoires. On est à l’inverse du projet Optilab. On veut ramener ça plus près de la population. Lorsqu’on a un médecin qui nous dit qu’il faut notamment une prise de sang, il faut avoir un accès rapide et facile, lance-t-il.

Kevin Newbury a d’ailleurs participé lundi à une journée de réflexion, à Québec, sur l’avenir des laboratoires médicaux. Aucun représentant du gouvernement n'y prenait part.

Un bilan d’Optilab souhaité

La présidente de l’OPTMQ, Loan Luu, souhaite obtenir des données des laboratoires Optilab pour faire un bilan de leur performance.

Si l’on veut vraiment bien analyser l'efficacité d’Optilab, qui est la centralisation des analyses de laboratoires, il va falloir faire un bilan, déclare-t-elle.

Mme Luu indique que son ordre professionnel demande aux laboratoires Optilab d’obtenir des données sur leur performance.

On demande des données pour voir où est la problématique. Est-ce que c’est un délai des transports? Est-ce que c’est le taux de rejet. Il faut analyser les indicateurs de qualité, précise-t-elle.

De son côté, l’Optilab responsable de la région de la Côte-Nord considère qu’au minimum, huit nouveaux technologistes médicaux sont nécessaires dans la région pour réduire la pression sur les équipes actuelles.

La grappe Optilab Saguenay-Lac-Saint-Jean-Côte-Nord-Nord-du-Québec est préoccupée par le recrutement en région éloignée, déclare par écrit l’organisme.

L’Optilab déclare que tous les efforts sont déployés pour maintenir les services en place.

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