Une histoire d’eau, de disparition et de famille
En 2019, Philippe Belley se lance l’extraordinaire défi de traverser le lac Saint-Jean à la nage. Pour l’accompagner dans cette incroyable aventure, sa fille Clara. Au-delà du dépassement physique, c’est bien d’autres choses que Philippe va trouver. Son périple se terminera par une traversée que personne n’aurait pu prévoir.
Un texte de Carmen Bourque
Regardez le documentaire La folle traversée de Philippe sur le site de Doc humanité.
Le lac Saint-Jean, un lac pas comme les autres
Philippe s’accordera deux ans de préparation pour parvenir à réaliser son rêve. Les débuts sont difficiles et il est loin d’être un bon nageur. L’Américain Paul Asmuth, qui a effectué la traversée aller-retour en 1989 – une distance de 64 kilomètres – parle de la particularité du lac Saint-Jean.
Je pense que la chose la plus importante est d’avoir une bonne attitude, parce que l’attitude est la seule chose que tu peux contrôler. Mais le défi dans le lac Saint-Jean, c’est que tu ne vois rien. Quand tu quittes l’entrée du lac, il n’y a rien d’autre que les bateaux à tes côtés et l’eau noire.
Trouver l’inspiration auprès d’un ami
Pour l’aider à mener à bien son projet, Philippe se joint à un groupe de spécialistes de nage en eau libre. Parmi ces personnes se trouve Michel Dufour, l’inspiration de Philippe. Michel vit avec des séquelles physiques importantes en raison de la polio. Son état ne l’a cependant pas empêché de parcourir à la nage à 13 occasions les 42 kilomètres que compte la descente du Sagnenay, et de traverser 6 fois le lac Saint-Jean et ses 32 kilomètres.
Quelqu’un qui fait le lac Saint-Jean, ça reste gravé dans sa mémoire toute sa vie. Tu regardes le lac puis tu ne le vois plus de la même façon. Tu le vois encore plus beau. Si tu n’es pas prêt à souffrir, tu ne seras pas capable de le faire.
Perdre son père
Une partie de l’histoire personnelle de Philippe explique son attachement à l’eau. La disparition de son père, parti sans laisser de traces, n’y est pas étrangère.
Même si j’ai réussi à faire un bout de chemin vers la quiétude, je demeure un petit garçon abandonné, insécure, incertain de l’amour des autres, pas si sûr de ses capacités.
Un message d’amour pour sa fille
Quatre jours avant la traversée, un événement tragique et inattendu met fin au rêve de Philippe. Grâce à ses proches, la traversée aura tout de même lieu, mais autrement.
Ce projet, c’est un voyage vers moi, afin de me révéler mon véritable potentiel. C’est le combat de ma vie, je crois. Et au travers de tout ça, dire à Clara que tout est possible, qu’elle peut croire en elle. Qu’on n’a pas besoin de traverser un lac pour s’aimer et être aimé!
Ce texte a été écrit à partir du documentaire La folle traversée de Philippe, qui sera présenté à Doc humanité le 29 juillet.
Doc humanité, le samedi à 22 h 30