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ChroniqueUn hiver qui permet de rêver grand pour les JO de Milan-Cortina

Il tient sa planche à neige, souriant.

Éliot Grondin

Photo : The Canadian Press / Sean Kilpatrick

L'intégration de nouvelles disciplines aux Jeux olympiques rend toujours délicate la comparaison entre les différentes éditions de l’événement. Malgré cela, on peut facilement considérer l'hiver que nous venons de vivre comme l'un des plus prometteurs pour le Canada depuis le sommet atteint à Vancouver, en 2010.

Il est tentant de déduire que l'hymne canadien pourrait être joué encore plus fréquemment aux prochains JO d’hiver, à Milan-Cortina, que lorsque nous étions le pays hôte, où nous avions récolté 14 médailles d'or.

Et qui sait, peut-être pourrions-nous même dépasser les Norvégiens en 2026!

D’accord, je m'emporte, mais laissez-moi vous assurer que les récents exploits de nos athlètes sur la scène internationale sont sans précédent. Au-delà du simple décompte des médailles, les récits qui se cachent derrière certains succès et athlètes sont particulièrement captivants.

Fort de ces prémices exceptionnelles, je vous invite à plonger dans mon analyse détaillée de l'hiver 2024, une saison qui, je le crois, restera gravée dans les annales du sport canadien.

À tout seigneur, tout honneur, Mikaël Kingsbury a continué de dominer le monde du ski de bosses, faisant face à une concurrence acharnée, prête à exploiter la moindre de ses faiblesses. Tel un lion surveillé par des hyènes dans la savane, il a su maintenir sa suprématie avec grâce et puissance. En 2026, deux épreuves de ski de bosses (individuelle et en duel) seront présentées, alors pas besoin de vous dire quels sont les objectifs de Mikaël : deux Ô Canada!

Heureusement pour lui et pour le Canada, la relève se pointe : Louis-David Chalifoux, nommé recrue de l’année, Julien Viel et Elliot Vaillancourt se sont joints à lui dans quelques supers finales cette année, voire sur quelques podiums.

En saut acrobatique, Marion Thénault et Lewis Irving ont prouvé, malgré quelques blessures, qu'ils étaient de sérieux prétendants au podium lorsqu'en pleine forme. L'équipe, riche en talents, peut aspirer à des médailles tant en individuel qu'en équipe.

Le Canada n’a pas dominé dans les autres disciplines (demi-lune, descente acrobatique et grand saut) comme à une certaine époque, mais plusieurs se remettent de blessures, d’autres sont maintenant parents. Aussi, certains jeunes talents ont assez de temps devant eux pour s’élever parmi les meilleurs d’ici deux ans.

Bon, j’en conviens, il n’y a pas grand-chose de spectaculaire là-dedans, car le ski acrobatique nous a habitués à plusieurs médailles au fil des JO, alors regardons quelques histoires vraiment surprenantes.

Je n’aurais jamais imaginé écrire ces mots un jour : Le Canada est devenu une puissance en saut à ski féminin et pourrait bien remporter une ou deux médailles aux prochains Olympiques.

Alex Louttit et Abigail Strate sont déménagées en Slovénie pour bénéficier d’un terrain d'entraînement de premier plan et d’une équipe d'entraîneurs de classe mondiale. Il faut comprendre qu’au Canada, les terrains de saut à ski sont pratiquement tous fermés depuis longtemps. Celui de Whistler est fonctionnel, mais rarement en activité.

Je parle souvent de la détermination comme étant l’un des facteurs clés dans le succès d’un athlète. Ces deux femmes ne manquent assurément pas de cette qualité. Un soutien financier accru serait bienvenu pour cette fédération qui arrive à peine à garder les lumières ouvertes.

Alex Loutitt saute à ski.

Alex Loutitt

Photo : Gracieuseté : FIS

Hallie Clarke est une révélation marquante cette saison. À tout juste 19 ans, elle s'est imposée comme la plus jeune championne du monde de l’histoire du skeleton. Loin d'être le fruit du hasard, ce titre est plutôt le résultat d'un enchaînement de quatre descentes magistrales, ponctuées de records de départs. Clarke a, sans l'ombre d'un doute, façonné sa chance avec brio. Un nom à retenir!

L’histoire la moins probable est sûrement celle du doublé frère-sœur en ski cross. Jared et Hannah Schmidt se sont illustrés en remportant la Coupe du monde le même jour, à Arosa, en Suisse. Comme si cela ne suffisait pas, ils ont tous deux atteint le podium la semaine suivante, Hannah se classant 3e tandis que Jared a à nouveau été le plus rapide.

Dans cette même discipline, les skieuses canadiennes dominent avec quatre d’entre elles parmi les six premières au classement de la Coupe du monde. Récemment, nous avons d’ailleurs eu droit à un triplé canadien à Veysonnaz, en Suisse, avec Marielle Thompson, Brittany Phelan et India Sherrat. Phelan a d’ailleurs obtenu sa première victoire lors de son 17e podium en huit ans, et a terminé la saison en se couvrant d’or deux autres fois.

L'athlète le plus constant cette saison est sans aucun doute le planchiste Éliot Grondin, qui n'a manqué le podium qu’en raison d'une malencontreuse blessure à une cheville. Cet incident ne l'a pas empêché de décrocher son premier globe de cristal bien avant la clôture de la saison. Sa performance impressionnante au Mont-Sainte-Anne, le week-end dernier, a prouvé sa maîtrise des attentes élevées du public, qui le plaçait déjà au sommet du podium avant même le début de la compétition. En remportant deux victoires sous les yeux de sa famille et de ses amis, il a démontré sa capacité d’utiliser la pression à son avantage.

Il devient pertinent de dresser un parallèle entre Éliot et Mikaël Kingsbury. Bien sûr, Éliot est encore loin du palmarès de Mikaël, mais il fait indéniablement preuve de la même force de caractère et du même souci du détail, des traits communs aux grands champions.

Cependant, au cœur de ces récits inspirants, l'exploit des patineurs artistiques Deanna Stellato-Dudek et Maxime Deschamps aux récents Championnats du monde, à Montréal, incarne véritablement l'extraordinaire. Leur sacre mondial a été un moment de grâce, soulignant la résilience remarquable de Stellato-Dudek, revenue à la compétition en 2019 après 16 ans d'absence, et de la persévérance de Deschamps. Leur union, initialement improbable, est désormais scellée par un titre mondial qui a transformé un rêve en un objectif tangible : la médaille olympique.

Deanna Stellato-Dudek et Maxime Deschamps patinent.

Deanna Stellato-Dudek et Maxime Deschamps ont remporté les Championnats du monde.

Photo : The Canadian Press / Graham Hughes

C’est bien beau, ces résultats, ainsi que d’autres dont je n’ai pas parlé, mais un sport porte le classement du Canada aux Jeux olympiques sur ses épaules : le patinage de vitesse, sur courte et longue pistes. Sans succès dans ces deux disciplines, le Canada ne pourra jamais aspirer au sommet du classement des JO d’hiver. Il est responsable de plus de 20 % des médailles attribuées, tandis qu’un autre 20 % appartient au ski de fond et au biathlon, c’est-à-dire à la Norvège.

La transformation culturelle à Patinage de vitesse Canada, qui favorise le bien-être de l'athlète, semble porter ses fruits. Cette philosophie, qui allie plaisir et ambition, propulse les patineurs vers de nouveaux sommets.

Pour détrôner la Norvège au classement olympique aux Jeux de Milan-Cortina, j’estime que le Canada doit viser entre 10 et 12 médailles en patinage de vitesse, en mettant l'accent sur les médailles d'or. À Pékin, les patineurs canadiens avaient remporté neuf médailles, dont deux en or.

Aux Championnats du monde de 2024, l’équipe de longue piste a récolté un record de 10 médailles, dont 2 d’or, tandis que l'équipe de courte piste en a remporté 4, dont 2 d’or, avec William Dandjinou et le retour triomphal de Kim Boutin. Ces résultats constituent des signes très prometteurs.

Alors voilà, la remarquable excellence des athlètes canadiens en sports d'hiver nous promet une route passionnante vers Milan-Cortina, en 2026.

Avec l'été qui arrive et à l’approche des Jeux olympiques de Paris, je suis impatient de partager avec vous, chaque semaine, mes réflexions et les histoires inspirantes qui transcendent les simples résultats. Ces moments seront l'occasion de célébrer non seulement les victoires, mais aussi les défis, la résilience et l'innovation qui animent nos athlètes.

Elle serre les poings et sourit après une course.

Kim Boutin aux mondiaux

Photo : Associated Press / Peter Dejong

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