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Un nom et un surnom pas si difficiles à porter pour Alex Harvey

Il skie.

Alex Harvey a gagné huit courses en Coupe du monde.

Photo : AFP/Getty Images / FABRICE COFFRINI

Radio-Canada

Le surnom était une de ces boutades lancées à la va-vite, un de ces éclairs de génie auxquels on attribue davantage de sens à retardement et qui ont l’habitude de surgir entre amis, lors de moments d’hilarité. Le surnom est devenu le titre de la biographie du skieur : Alex Harvey, le prince — parcours d’un champion, qui paraît mercredi aux Éditions de l’Homme.

Le sobriquet est une idée de Devon Kershaw, ancien membre de l’équipe nationale de ski de fond. L’auteur de l’ouvrage, Simon Drouin, y raconte cette soirée où Harvey et ses coéquipiers se sont demandé qui pourrait aspirer au titre de roi du Québec. Kershaw a décrété que son jeune collègue en était le prince, et le surnom lui a collé à la peau.

Plus tard, Kershaw a compris que la remarque n’était pas si anodine.

L’explication de Devon, c’est qu’il disait : "Ton père, avec l’historique des Harvey en ski de fond, tu es le fils de Pierre, tu es comme le petit prince héritier." Il trouvait ça bien drôle, se souvient Alex Harvey en entrevue.

La couverture d'un livre sur laquelle apparaît le nom de l'auteur, Simon Drouin, le titre, le logo de l'éditeur et une photo d'un skieur euphorique.

La biographie « Alex Harvey, le prince — parcours d’un champion » paraît le mercredi 13 mars aux Éditions de l'Homme.

Photo : Gracieuseté : Éditions de l'Homme

Au bout du compte, porter le nom de son cycliste et skieur de père aura été un long fleuve tranquille, notamment parce qu’il a amplement répondu aux attentes. Pierre Harvey a participé à quatre Jeux olympiques, deux fois par saison, et a gagné trois épreuves de la Coupe du monde. Son fils, en trois Jeux d’hiver, a terminé au pied du podium à deux reprises, et il a été double champion du monde.

Alex Harvey aurait tout de même pu se laisser emporter par le courant s’il n’avait pas été si équilibré.

Quand il s’agit du premier contexte de compétition relevée auquel il a goûté, les Jeux du Québec, c’est plutôt sa jeune sœur Sophie qui garnissait le tableau des médailles familial. Le grand frère raconte que la compétition bisannuelle avait systématiquement lieu quand il en était à sa première année dans chaque catégorie et qu’il était déjà petit pour son âge.

Au niveau provincial, j’étais rarement dans les cinq premiers, ajoute Harvey. Je me situais plus entre les positions 5 et 15. Aux Jeux, je pense que j’ai fini une fois 9e, une fois 7e, et c’étaient de bons résultats selon mes propres attentes. Mais ce n’était pas le cas pour les journalistes parce qu’eux, en voyant le nom Harvey en ski de fond, ils faisaient un plus un, Pierre et Alex, ça va être des podiums […]. Mais moi, selon mes attentes, j’étais déjà content d’être là, puis c’étaient de bonnes performances!

Les résultats ont fini par suivre. Dès sa deuxième participation aux mondiaux juniors, Harvey tutoyait le top 15. Il est monté sur deux podiums avant la fin de sa période d’admissibilité, mais a obtenu trois médailles. Le bronze de la poursuite 20 km classique de 2007, il le recevra finalement par la poste, sans avoir vécu l’euphorie de la cérémonie.

La disqualification du Tchèque Ondrej Horyna sera sa première grande confrontation avec le dopage au plus haut niveau de compétition. Ce sera un des thèmes récurrents de la carrière d’Alex Harvey, lui qui n’a jamais caché son aversion de la chose, notamment après sa toute dernière course olympique conclue au 4e rang, derrière deux Russes qui skiaient sous bannière neutre dans la foulée d’un scandale de dopage organisé.

À Pyeongchang, on en avait tellement parlé à l’avance du dopage des Russes à la suite du scandale de Sotchi, de toutes les informations qui avaient coulé, explique Harvey. Je m’étais quand même fait à l’idée que, même si je faisais une des meilleures performances de ma vie, ce ne serait pas assez pour une médaille. Oui, c’était difficile sur le coup de l’émotion, surtout quand tu es drainé d’un 50 km à la fin des Jeux. Tu as vraiment tout laissé, ton énergie physique, mais aussi émotionnelle. Tu es à la fin d’un périple. Les larmes coulaient, mais rapidement, j’ai eu de la satisfaction de cette performance-là.

Oui, ç’a été un moment difficile, mais ça n’a pas été difficile trop longtemps.

Une citation de Alex Harvey

Presque cinq ans après sa mémorable fin de carrière sur les plaines d’Abraham, en plus d’être le sujet d’une biographie, Harvey est avocat et, surtout, père de famille. Il n’est pas rancunier après cette carrière qui aurait pu lui offrir davantage, mais il ne souhaite pas non plus que sa fille Simone ait l’ambition d’aller cueillir cette médaille olympique en ski de fond qui a échappé à son papa.

J’ai suivi les traces de mon père, elle suivrait les traces de son grand-père et de son père. Et maintenant, avec les médias sociaux, il y a une proximité avec le public qui peut être intéressante, ça donne une possibilité d’avoir plus de commanditaires, peut-être, mais tu as aussi des contrecoups. Tu peux recevoir des messages haineux après une mauvaise performance n’importe quand, déplore Harvey. Ça, je pense que ça rend ça encore plus difficile. C’est pour ça que je pense que ça prend une personnalité particulière.

S’il fallait que Simone exprime elle-même le désir de la compétition, le prince du Québec est cependant prêt à renoncer à son trône. Mais seulement si.

(Avec les informations de Geneviève Tardif)

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