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L’histoire de la mort et de ses rituels

En hiver, des hommes sortent d'une maison en portant un cercueil.
Des funérailles en 1948 au QuébecPHOTO : BAnQ
Publié le 28 octobre 2022

Autrefois, la mort faisait partie de la vie. Les gens mouraient plus jeunes, en plus grand nombre, et le corps était exposé au salon, selon des rituels bien précis. « On a des traces [des rituels de la mort] qui remontent au paléolithique », dit l'historienne Catherine Ferland, qui retrace l'évolution de ces rituels dans le temps.

En Nouvelle-France, les rituels sont simples : le corps est traité rapidement, et on se concentre sur des messes. L’embaumement arrive plus tardivement; il s’adresse à l’élite et se répand vers les années 1940 chez tout le monde. « Avant ça, on se contentait de ce qu’on appelait la fameuse toilette mortuaire », explique Catherine Ferland.

À partir du 19e siècle, les rituels se complexifient sous l’influence britannique. Le corps est exposé plus longtemps afin que la parenté éloignée vienne rendre ses derniers hommages aux personnes endeuillées. La famille devait nourrir les gens et certains en profitaient pour prendre un petit coup. « L’alcool devient un peu un vecteur d’assouplissement pour passer à travers cette épreuve », affirme l'historienne.

Porter le deuil

La tradition de s’habiller en noir nous vient de l’époque romaine, mais elle s'implante davantage au 19e siècle, encore là sous l’influence britannique. L’époque victorienne vient également avec des prescriptions vestimentaires précises.

« Les Britanniques ont été, un peu avec les Égyptiens, les grands spécialistes de la mort. Ils ont développé toute une série de rituels très poussés autour du décès. »

— Une citation de  Catherine Ferland, historienne

À partir des années 1950, la mort est tranquillement occultée et les rituels, confiés aux médecins. « C’est un petit peu en parallèle avec le début de la vie. On se rend compte que, de plus en plus, les gens de cette époque vont se mettre à aller accoucher à l’hôpital. Et de la même façon, on va aller décéder à l’hôpital. »

Les mentalités en lien avec la mort changent aussi : « On va se retrouver dans une présentation de la mort, une mise en scène de la mort qui va être beaucoup plus aseptisée », raconte Catherine Ferland. La crémation accélère cette tendance.

« Au plan anthropologique, c’est très significatif. [...] Étant donné qu’on est dans une société de plus en plus athée, de plus en plus laïque, la mort va déranger, parce pour nous, ça va représenter la fin de tout. »

— Une citation de  Catherine Ferland, historienne

Enfin, Catherine Ferland aborde la mort dans un contexte de crise sanitaire, par exemple les épidémies de COVID-19 et de grippe espagnole de 1918.

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