Mois de la poésie : 5 conseils pour apprivoiser le genre
La poète, romancière et directrice artistique du Printemps des poètes de Québec Isabelle Forest.
Photo : Émilie Roi
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
À Québec, le Printemps des poètes met la poésie à l'honneur tout le mois de mars. Point culminant de ce « mois de la poésie » : le 21 mars, Journée mondiale de la poésie. Voici cinq conseils pour apprivoiser ce genre parfois intimidant, mais omniprésent, avec Isabelle Forest, poète et directrice artistique du Printemps des poètes.
1. La poésie est d'abord un état et existe en soi, un peu partout. Un bon début? Commencer à regarder autour de soi et à s'attarder sur de petits détails qu'on ne voit pas habituellement.
2. Le poète est un traducteur de cet état : il utilise le langage pour transmettre « l'en dessous l'admirable », tel que l'évoquait Jacques Brault. Tenter de capter cet en dessous admirable à l'extérieur des livres de poésie est un bon départ, ainsi, lorsqu'on ouvre un livre de poésie, on saisit mieux son langage.
Une activité du Printemps des poètes de Québec(archives)
Photo : Le printemps des poètes de Québec
À écouter : Québec en poèmes, une entrevue avec Isabelle Forest (Nouvelle fenêtre) à l'émission La musique parle.
3. On écrit encore de la poésie aujourd'hui parce qu'on sent qu'il existe quelque chose au-delà de ce qui peut se traduire par le langage courant. Tout n'a pas été dit de ce qui vibre à l'intérieur de nous et dans le monde en général.
On écrit encore de la poésie pour continuer d'écrire l'indicible.
Vous aussi, vous écrivez des poèmes? Participez au Prix de poésie Radio-Canada! (Nouvelle fenêtre) C'est votre chance d'être publié et de remporter le 1er prix de 6000 $.
4. Écrire n'est pas faire de belles phrases – ou de beaux vers –, écrire, c'est chercher sa lumière, sa vérité et l'exprimer. Les voies de l'esthétisme ou du formalisme peuvent parfois transmettre des coquilles vides, car elles sont axées sur l'apparence du texte et non pas sur son noyau.
5. Si on trouve la poésie belle, c'est parce qu'elle transmet quelque chose de vrai et de lumineux qui nous paraît essentiel.
Propos recueillis par Sophie Cazenave
Isabelle Forest est poète, romancière et directrice artistique du Printemps des poètes de Québec. Son travail d'écriture a été récompensé par les prix Alphonse-Piché, Félix-Leclerc et le Prix de poésie Radio-Canada. Son recueil L'amour ses couteaux, paru initialement en 2011, a été finaliste au prix Alain-Grandbois 2012. En 2006, elle a été l'invitée de la Ville de Paris pour la résidence d'écriture de l'Institut canadien de Québec. Elle a également été directrice artistique du volet littéraire du festival Relève en Capitale de la mesure Première Ovation de la Ville de Québec, éditions 2010 et 2011. Son dernier roman, Les laboureurs du ciel, est paru aux éditions Alto en octobre 2012 et a été finaliste au Prix de création littéraire de la Ville de Québec.