•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

De plus en plus de villes du Québec permettent le jeu libre dans les rues

Le Code de la sécurité routière interdit de jouer librement dans les rues du Québec. Certaines municipalités ont décidé d'adopter un règlement pour le permettre.

Une pancarte indiquant « Rue conviviale » et une autre « Jeu libre ».

Les municipalités qui adoptent un règlement permettant le jeu libre dans les rues doivent l'indiquer dans celles où il est autorisé à des fins de sécurité. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Bien que jouer dans la rue soit une pratique courante des jeunes depuis fort longtemps, une grande proportion de la population ignore que le Code de la sécurité routière l'interdit. Mais cette règle, quoiqu'officielle, peut être adaptée, au grand plaisir de nombreux jeunes qui utilisent les rues pour jouer à la tague, à la marelle ou au hockey.

Le maire de Mascouche et vice-président de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), Guillaume Tremblay, avoue avoir lui-même contrevenu à la loi. J’ai 40 ans, et quand j’étais jeune, je jouais au hockey dans la rue, et pour nous, c’était un non-sens de ne pas pouvoir jouer dans la rue.

Depuis pratiquement toujours, l’interdiction de jouer dans la rue a toujours été en place, mais les policiers fermaient les yeux, et on laissait les enfants jouer dans la rue, précise-t-il.

Si, en pratique, les policiers font souvent preuve de tolérance, une simple plainte d'un voisin peut tout changer.

Selon les articles 499 et 500 du Code de la sécurité routière du Québec, personne ne peut, sans y être autorisé légalement, occuper la chaussée, l’accotement, une autre partie de l’emprise ou les abords d’un chemin public de manière à entraver la circulation des véhicules routiers sur ce chemin ou l’accès à un tel chemin, sous peine de contravention.

Depuis 2017, cependant, une loi adoptée par Québec permet aux villes de se soustraire à cette interdiction, à condition qu'elles adoptent un règlement dont les des critères sont stricts et bien définis. C'est dans cet esprit que les villes de Mascouche et de Saint-Lambert ont décidé de lever cette interdiction la semaine dernière.

Le maire de Mascouche souligne que la moyenne d'âge à Mascouche, qui est assez basse, et la forte présence de jeunes familles sont des facteurs qui ont influencé l'adoption de ce règlement.

Guillaume Tremblay.

Le maire de Mascouche et vice-président de l'Union des municipalités du Québec, Guillaume Tremblay. (Photo d'archives)

Photo : Facebook / Page de Guillaume Tremblay - Maire de Mascouche

Des critères bien définis

À Mascouche, on a décidé que [le jeu libre est toléré] dans des situations conformes, par exemple, lorsque l’enfant est avec une personne responsable [...] ne pas jouer dans les courbes ou encore être à une distance raisonnable de véhicules stationnés, explique le maire, Guillaume Tremblay.

À Saint-Lambert, la mairesse, Pascale Mongrain, soutient quant à elle que le conseil municipal ne voulait pas envoyer un signal où à n’importe quel moment, une contravention peut être donnée par les policiers à des gens jouant librement dans la rue.

Ce n’est pas le genre de société qu’on veut dans notre ville, et ça va à l’encontre des valeurs de nos citoyens et de notre communauté.

Une citation de Pascale Mongrain, mairesse de Saint-Lambert

Ainsi, la ville a adopté un règlement pour permettre le jeu libre aux enfants, à condition qu'ils jouent dans les zones résidentielles où la limite de vitesse est de 30 km/h ou moins.

Une rue avec un panneau de limite de vitesse.

Les rues de Saint-Lambert étaient considérées comme propices à l'adoption d'un règlement sur le sujet, selon sa mairesse.

Photo : Radio-Canada / Aurélie Girard

On a un conseil municipal très enclin à encourager la vie active, le sport et le jeu, alors pour nous, ça allait de soi de modifier notre règlement sur la circulation routière pour permettre le jeu, soutient-elle. J’ai élevé mes enfants à Saint-Lambert et ils ont joué dans la rue, comme tous les voisins, comme tout le monde. C’est une ville où tout le monde a toujours joué dans la rue.

Mascouche et Saint-Lambert ne sont pas les premières municipalités au Québec à adopter un règlement du genre depuis 2017.

Il y a deux ans, Gatineau est devenue la première ville à autoriser le jeu libre dans ses rues. Le conseiller municipal du district de Limbour, Louis Sabourin, soutenait à l'époque qu’un grand travail avait été fait pour déterminer quelles rues étaient sécuritaires ou pas pour le jeu. Gatineau a même développé une carte interactive pour indiquer les rues jugées sécuritaires pour le jeu.

Une tendance qui s'amplifie

D’autres villes du Québec souhaitent adopter un règlement permettant la pratique du jeu libre sur les voies publiques. C’est le cas de Rivière-du-Loup, où une plainte officielle formulée en avril dernier avait poussé la Ville à envoyer une agente pour forcer des enfants à ranger leurs balles, leurs bâtons et leurs filets de hockey.

La famille en question, qui ne connaissait pas l’existence de ce règlement, a été surprise par l'intervention et frustrée.

La Ville a depuis signifié son intention de modifier son règlement pour permettre le jeu libre.

Avec des informations d'Aurélie Girard

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.