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Fitzgibbon confiant pour la filière batterie et ouvert au débat sur les éoliennes

Pierre Fitzgibbon est en studio.

Le ministre Pierre Fitzgibbon.

Photo : Radio-Canada / Julien Gagnon

Dans le cadre du Sommet sur la recherche appliquée des batteries du futur et de l'hydrogène vert, qui se tenait jeudi à Espace Shawinigan, le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a accordé une entrevue à l'animatrice Marie-Claude Julien, à l’émission Toujours le matin. La voici.

M. Fitzgibbon, les nouvelles qu'on a eues dernièrement ne sont pas nécessairement encourageantes quand on parle des véhicules électriques et de la filière batterie. Il y a Ford qui a mis un peu le pied sur le frein à Bécancour, et ailleurs aussi… Puis il y a Honda qui a choisi l'Ontario. On apprenait, dernièrement, que les ventes de véhicules électriques sont en baisse. Est-ce que vous avez l'impression que l'avenir de la batterie est en difficulté?

Non, je ne dirais pas qu’elle est en difficulté. Je pense que ce qu'on voit, c'est que les entreprises regardent peut-être de nouvelles sortes de batteries. On sait que les entreprises comme Northvolt sont un peu agnostiques. Elles peuvent ajuster leurs lignes de production. Quand on parle des cathodes ici à Bécancour, on a deux cathodiers, on a Ford et GM POSCO. Vous avez mentionné que Ford regarde peut-être une composante qui sera en nickel alors que GM POSCO continue à plein vent.

Certains pensent que l'adoption des véhicules électriques est peut-être retardée un petit peu. Il y a l'inflation, le coût des véhicules qui n'est pas encore en dessous de celui des véhicules traditionnels… Mais moi, quand je parle à GM, à Ford ou à Northvolt, personne ne voit un changement de cap. Peut-être que la pente d'accélération de l'adoption va réduire, mais je pense qu'on s'en va vers ça. On n'a pas le choix. Si on veut décarboner, on ne peut pas conserver les véhicules à essence.

Donc, ça pourrait décaler le projet de combien de temps? Est-ce qu'on parle de plusieurs années ou de quelques mois?

Quand on regarde la filière batterie, présentement, on a quand même 16 milliards $ au jeu. On va finir à 20 ou 25 milliards $. Il y a un seul projet qui semble être retardé un peu, c’est celui de Ford, mais on parle peut-être de quelques mois. Selon les indications que nous avons, le projet va de l'avant, mais Ford faisait face à des hausses de coûts pour la construction. Il y a beaucoup de pression partout dans le monde en fait, et on regarde peut-être un certain ajustement sur la composition chimique des batteries avec ses partenaires, mais à ma connaissance, de ce qu'on entend, le projet va de l'avant.

Je pense qu'aujourd'hui vous allez dévoiler une étude sur les marges de profit d'essence. On s'attend à quoi avec ce que vous allez rendre public?

J’ai demandé un rapport à Monsieur Clark, qui est un expert dans le domaine, et le rapport va être publié sur le site du ministère cet (jeudi) après-midi. Il n'y aura pas de surprise. C’est préoccupant, on voit des tendances de concentration… On ne parle pas de collusion, on n'est pas en train d’insinuer qu'il faut poursuivre les gens… C'est le bureau de la concurrence à Ottawa qui a reçu le rapport la semaine passée de chez moi, et là, on va prendre quelques mesures pour s'assurer qu’il y ait une meilleure transparence, mais il faut suivre ça de près, c'est préoccupant.

Difficile de vous avoir avec nous ce matin sans vous parler aussi de TES Canada, car ce qui se passe avec TES, ici, fait beaucoup réagir les gens. En fait, il y a un soulèvement, il y a des gens qui ne veulent pas voir les éoliennes de TES dans le paysage de la région. Est-ce que de voir le soulèvement populaire, ça vous inquiète?

Premièrement, c’est bon de se remémorer pourquoi on fait ça… TES, d'après moi, c’est un des beaux projets que nous avons au Québec pour la décarbonation. Pourquoi? Parce qu'on utilise 150 mégawatts d’Hydro-Québec, qu'on va compléter avec 1000 mégawatts d'énergie renouvelable pour produire de l'hydrogène vert qui va être requis pour la décarbonation. On dit maintenant que dans le monde, 20 % des sources énergétiques vont devoir avoir de l'hydrogène pour décarboner, pas seulement de l’électricité.

Un parhélie au-dessus d'une éolienne

Les éoliennes font l'objet d'un débat en Mauricie.

Photo : La Presse canadienne / Andrew Vaughan

Alors je pense qu'on va, d'une part, verdir le réseau d'énergie en gaz naturel, d'autre part, on aura du biocarburant pour les transports lourds. Et en plus, pour le 150 mégawatts d'Hydro-Québec, TES ne l'utilisera pas en janvier. Donc Hydro-Québec n'a aucun impact durant la pointe. Donc c'est un projet qui est, à mon avis, extraordinaire. Et c’est un projet économique de 4 milliards d'investissements pour lequel le gouvernement du Québec ne met aucun sou.

Maintenant, on a toujours vu que ces projets-là doivent être socialement acceptables. Il y aura un BAPE d’ailleurs. La société TES doit rassurer les gens, leur dire pourquoi on fait ça. Au moment où on se parle, il y a des gens qui sont favorables et veulent avoir les mâts d’éoliennes sur leur terrain. Je n'ai pas les chiffres exacts, mais je pense qu' il y a plus de gens qui en veulent que de besoins d'avoir des mâts… Il y a des gens, sur le plan économique, qui vont aimer avoir des redevances, mais autre que ça, c'est un projet qui, au niveau environnemental, est porteur. Maintenant, il faut accepter le débat parce qu’en bout de piste, si la société n'en veut pas d'éolien, on ne pourra pas aller contre les gens.

Et vous allez calculer ça comment, l'acceptabilité sociale?

Je pense que le BAPE va peut-être enlever quelques problèmes de perception. On parle de décibels par exemple, on sait qu’avec un mât de 5 ou 7 mégawatts de turbine, il faut une distance de 500 mètres, je crois, pour que les décibels soient inaudibles. Ce sont des choses comme ça qui seront présentes aux gens et il y aura des débats…

Mais l'unanimité n'existe pas. On ne pourra jamais avoir l'unanimité. On va écouter, on va voir comment les gens vont réagir, on va les convaincre et, ultimement, il va falloir trancher. Si les gens acceptent d'avoir des mâts, et qu’on essaie via le BAPE de rassurer les gens qu’il n’y aura pas d'enjeux au niveau des décibels et que les gens comprennent l’enjeu, on tranchera. Mais on veut passer à travers l’exercice de parler à la population parce qu’on ne peut pas forcer les choses.

Avant qu'on se laisse, je sais qu’on vous pose souvent la question, mais est-ce que vous allez terminer votre mandat?

Je n'ai pas la réponse. Je n'ai pas vraiment réfléchi à ça, mais je vous dirais juste que, malgré ce qu'on peut dire, en tant que ministre de l'Économie dans l'histoire du Québec, j'aurai été le deuxième en termes de longévité. Celui qui m'a battu, c'est Jean-Paul Beaulieu en 1944 qui est resté pendant 16 ans. Depuis 1960, il n’y a pas eu un ministre de l'Économie qui a été en poste aussi longtemps que moi, en date d'aujourd'hui. Alors je me sens très bien par rapport à ça.

Est-ce que ça veut dire que vous ne terminerez pas votre mandat?

Non, je n’ai pas dit ça. Écoutez, il y a deux choses que je veux faire. Le projet de loi énergétique, c’est un projet extrêmement important pour le Québec, je vais le déposer en chambre au mois de juin, c’est un débat qu’il y aura tout l’automne et je veux participer à ce débat. Je n’ai aucune idée de quand le projet va être adopté et on n'aura pas de bâillon, c’est un projet trop important pour le québec, alors je veux rendre ce projet à terme. Et pour la filière batterie, on n’a pas fini, j’ai encore des projets en tête, alors il y a des choses que je veux faire et on verra en temps et lieu.

Merci de votre présence.

Merci.

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