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Et si la police vous représentait en votre absence?

Un programme récemment instauré par la police de Moose Jaw, en Saskatchewan, visant à contrer les actes de violence dans le centre-ville, suscite un débat mitigé au sein de la communauté.

Selon les chiffres communiqués par la police de Moose Jaw, au moins 20 entreprises situées au centre-ville ont déjà adhéré au programme.

Photo : Radio-Canada / Alexander Quon

Le programme de prévention des intrusions Trespass Prevention Program, récemment instauré par le Service de police de Moose Jaw, visant à contrer les actes de violence dans le centre-ville, suscite un débat au sein de la communauté.

Selon les informations publiées sur le site web de la police de Moose Jaw, des entreprises expriment des préoccupations quant à la présence accrue de personnes devant leurs établissements.

Ces dernières traînent régulièrement dans des zones qui leur servent d'abri, qui ont un comportement perturbateur et agressif et qui dorment dans les halls d'entrée, indique la police.

Le programme de prévention des intrusions vise à remédier à cette situation en autorisant la police à intervenir en qualité de représentant du propriétaire en dehors des heures de bureau.

Dans le cadre de ce programme, les entreprises enregistrent leurs biens auprès des autorités policières, ces dernières apposent ensuite un autocollant sur les fenêtres ou les portes de ces établissements.

Les forces de l’ordre sont ainsi autorisées à procéder à l'éviction d’individus qui tenteraient d'accéder à ces propriétés commerciales.

Un programme récemment instauré par la police de Moose Jaw, en Saskatchewan, visant à contrer les actes de violence dans le centre-ville, suscite un débat au sein de la communauté. Photo prise le 9 mai 2024.

La police installe un autocollant sur les fenêtres ou les portes des entreprises qui ont enregistré leurs biens dans le cadre de ce programme.

Photo : Fournie par le Service de police de Moose Jaw

Avant, nous devions contacter [le propriétaire de l'entreprise], il y avait une procédure à suivre, et maintenant cela nous permet simplement d'agir en son nom, explique le porte-parole du Service de police de Moose Jaw, Jay-D Haughton.

Parfois, quelqu'un peut être là pour une raison tout à fait légale. Il se peut qu'elle travaille après les heures de bureau, qu'elle fasse le ménage, etc. Mais l'essentiel est que nous agissons au nom [de l'entreprise], ajoute-t-il.

Il précise qu’au moins 20  entreprises, situées au centre-ville de Moose Jaw, ont déjà adhéré au programme.

Nous n'allons pas nous contenter d'arrêter immédiatement les personnes. Nous allons entamer un dialogue, nous assurer qu'elles sont là pour une raison légale. Si ce n'est pas le cas, nous allons les informer avant de les inculper ou de leur donner une contravention pour violation de propriété, ajoute Jay-D Haughton.

Un programme qui viole la Charte canadienne des droits et libertés?

Selon l’avocat de la défense à Saskatoon Ron Piché, cette politique de la police de Moose Jaw semble truffée de possibles violations de la Charte canadienne des droits et libertés.

En théorie, il n'y a rien de trop inquiétant, mais quand on commence à plonger dans les détails, je pense qu'il pourrait y avoir une foule de difficultés, explique-t-il à l'émission The Afternoon Edition, de CBC.

Si, en fait, ils abordent des personnes dans ce genre de situation, la question est de savoir si elles sont détenues ou non et s'ils ont des raisons de soupçonner une activité criminelle.

Ron Piché souligne que, même si la police et le public perçoivent le programme comme une réponse simple à une problématique soulevée par les entreprises, cela ne garantit pas qu'il s'agisse de la solution appropriée.

Malheureusement, les solutions pratiques ne sont pas toujours conformes à la Charte, et il faut toujours trouver un juste milieu, note Ron Piché.

De son côté, des associations de défense des personnes sans-abri de Moose Jaw soutiennent que le programme doit concilier les préoccupations des entreprises avec le respect de la dignité des personnes sans-abri.

Je connais nos forces de police et j'ai une confiance absolue en elles, affirme Mary Lee Booth, qui siège au conseil d'administration de Square One Community inc.

Lorsqu'elles doivent demander à quelqu'un de quitter les lieux, elles sont très conscientes de la situation et orientent ces personnes vers les ressources locales, ajoute-t-elle.

Mary Lee Booth a occupé la présidence du Conseil des commissaires de police de Moose Jaw.

Elle a également indiqué que, lors du dernier décompte réalisé en août 2023, on a constaté que 26 personnes se trouvaient dans une situation de sécurité de logement à Moose Jaw.

En tout, la ville compte plus de 33 000 habitants.

Avec les informations d’Alexander Quon

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