•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Les algues, une richesse encore mal exploitée en Nouvelle-Écosse

Photo de kel

Le varech est une ressource encore peu exploitée, pourtant cette algue pourrait être utilisée pour l'alimentation, l'agriculture ou encore comme substitut au plastique.

Photo : Autre banques d'images / Merinov

Nombreux sont ceux qui pensent que le potentiel économique de l'algue brune est important, mais la production en mer de ce végétal reste encore timide en Nouvelle-Écosse.

Varech, algues brunes ou laminaire sucrée, les noms pour désigner ce végétal marin sont multiples, tout autant que ses propriétés et ses débouchés économiques.

C'est la raison pour laquelle le Centre d'action écologique a réuni à Halifax mercredi et jeudi plus de 150 personnes de partout en Atlantique pour parler des algues, notamment des algues brunes.

Selon un rapport publié par le Centre d'action écologique à Halifax l'an dernier, cette longue algue dentelée qui pousse le long des côtes de la Nouvelle-Écosse pourrait rapporter près de 40 millions de dollars sur 5 ans. Mais pour l’instant, aucune production en mer n’a véritablement été lancée, malgré l’intérêt des aquaculteurs.

Il y a beaucoup de monde intéressé, indique Anika Riopel, coordinatrice pour le Centre d’action écologique.

Le développement est encore timide, mais il faut que notre gouvernement provincial voit ça comme une occasion. Il y a un enjeu environnemental et cela peut faire partie de l’économie verte, c’est un moyen d’apporter de l’argent dans les petites communautés rurales et côtières, poursuit-elle.

La province annonce pourtant des avancées sur le sujet. Elle a lancé, en avril, un projet pilote d’aquaculture à Argyle.

Cette zone désignée permettra à l'industrie de gagner du temps grâce à des sites préapprouvés pour la culture de mollusques et de plantes marines, a indiqué dans un courriel un porte-parole du ministère provincial de l’Aquaculture.

C'est une très bonne idée, admet Shannon Arnold, spécialiste du programme marin du Centre d'action écologique, mais la province ne doit pas se cacher derrière ce projet. À l'extérieur de la zone d'Argyle, il faut encore 3 ou 4 ans pour que les producteurs obtiennent un permis.

En mars 2025, le ministère va aussi lancer une plateforme en ligne pour rationaliser la procédure d’octroi de permis et de baux pour la culture des algues.

photo d'algue brune et dentelée

Pour l'instant, les projets de culture des algues brunes en pleine mer sont encore rares, voire inexistants.

Photo : Autre banques d'images / Merinov

Une ressource qui présente de nombreuses occasions

D'après Merinov, un centre de recherche et de développement pour la pêche, l'aquaculture et la transformation alimentaire des produits de la mer situé à Dartmouth, les retombées potentielles de la culture du varech sont nombreuses. L'algue pourrait être utilisée dans l'alimentation humaine et animale, comme fertilisant, mais aussi comme plastique biologique, explique Flora Salvo, chargée de projets chez Merinov.

Les potentialités sont très, très fortes.

Une citation de Flora Salvo, chargée de projets, Merinov

Il y a beaucoup d’aquaculteurs qui veulent essayer la culture de l'algue brune. Le marché mondialement est présent, explique la biologiste qui est également chercheuse industrielle. En Nouvelle-Écosse, un petit peu moins, on est encore à la phase entre l'œuf et la poule. Il n'y a pas forcément d'industrie prête à faire la transformation et à prendre la biomasse, mais tant qu’il n’y a pas la biomasse, il n’y a pas d’industrie qui va faire ça, ajoute la biologiste.

Vu les nombreuses occasions offertes par la culture des algues dans la province, Merinov mène en ce moment des essais au Cap-Breton.

Flora Salvo.

Flora Slavo mène, avec Merinov, des essais de cultures du varech au Cap-Breton.

Photo : Radio-Canada / Julie Sicot

Le développement économique de cette algue pourrait néanmoins encore prendre une dizaine d’années, estime Mme Slavo.

Pendant ce temps, d’autres provinces étudient aussi le potentiel du varech, notamment la Colombie-Britannique, le Québec ou encore le Maine, de l’autre côté de la frontière.

La culture des algues brunes pourrait même présenter des vertus pour la biodiversité marine puisqu'elle permet aux poissons de se cacher et aux herbivores de se nourrir.

Comparé à d’autres espèces comme les moules ou les huîtres, ce végétal impacte un peu moins l’environnement, ça ne produit pas de déchets, et c'est une plante relativement facile à produire, indique Flora Slavo, qui ajoute que cette plante marine aurait même un effet bénéfique sur l’action des courants et l’érosion côtière.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Acadie

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Acadie.