La présidente du Conseil du Trésor souhaite que la fonction publique soit plus diversifiée

Les conseils d'administration, les quartiers généraux et les bureaux gouvernementaux ne sont pas reconnus pour leur diversité culturelle, mais la présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand, veut changer tout ça.

C'est une question très personnelle pour moi. Quand j'entre dans des salles, je vois encore des groupes qui ne sont pas diversifiés.

Elle cite l'exemple d'une séance d'information au sujet du soutien en santé mentale pour les fonctionnaires noirs, à laquelle elle a participé en février : il n'y avait aucun employé noir dans la salle.

J'ai demandé aux gens présents les raisons pour lesquelles il n'y avait pas de Noirs devant moi. Ce n'était pas acceptable, souligne-t-elle.

Un de ses objectifs est de s'assurer que les personnes racisées puissent avoir accès à toutes sortes d'emplois, y compris dans la haute fonction publique.

Son mandat consiste en partie à prendre des mesures pour veiller à ce que les lieux de travail de la fonction publique soient exempts de violence, de harcèlement sexuel, de racisme et de toute forme de haine, et ce, à tous les niveaux de la fonction publique, estime-t-elle.

Nous voulons nous assurer que la diversité soit représentée dans les réunions avec les ministres parmi les fonctionnaires de haut rang comme les sous-ministres et les sous-ministres adjoints.

Un comité d'experts, chargé l'an dernier de formuler des recommandations sur la conception et l'établissement d'un nouveau programme de démarches réparatrices à l'intention des fonctionnaires de l'administration fédérale, a récemment présenté son rapport au Conseil du Trésor.

Formation obligatoire recommandée

Le comité recommande des changements importants au sein de la fonction publique, notamment l'instauration d'une formation obligatoire sur les questions du racisme, de la discrimination et du harcèlement.

Il a aussi souhaité que des ressources soient consacrées à l'accès à des conseils en santé mentale qui tiennent compte des traumatismes.

M. Anand mentionne qu'elle a déjà un plan d'action afin de mettre en œuvre les recommandations avant l'été, soit avant le 20 juin, et elle promet que ce dossier ne sera pas mis sur les tablettes.

Elle n'aura pas besoin qu'on le lui rappelle, précise-t-elle, puisque ce besoin d'une plus grande diversité culturelle fait partie de sa personnalité.

Familière avec ce genre de défi

À la nomination de Mme Anand à titre de ministre de la Défense nationale, en décembre 2021, son poste précédent, le premier ministre Justin Trudeau lui avait donné comme priorité de prendre des mesures concrètes pour former une équipe inclusive et diversifiée, caractérisée par un milieu de travail sain et exempt de harcèlement, de discrimination, d'inconduite sexuelle et de violence.

Peu de temps après sa nomination, Mme Anand avait accepté les recommandations de l'ancienne juge de la Cour suprême Louise Arbour au sujet de cas d'inconduite sexuelle au sein de l'armée canadienne, qui avait dénoncé une culture profondément déficiente.

La ministre avait toutefois dû reconnaître, un an plus tard, que le changement ne se produit pas du jour au lendemain et [qu']il ne se poursuivra pas sans effort.

Mme Anand note que les Forces armées canadiennes comptent environ 80 000 personnes mais que les effectifs de toute la fonction publique s'élèvent à près de 270 000 personnes.

Les problèmes de ce plus grand groupe semblent être passés sous le radar, déplore-t-elle.

Peut-être est-ce à cause des cas d'inconduite sexuelle? Peut-être était-ce plus frappant à cause des uniformes et des écussons qu'on voit dans l'armée et pas dans la fonction publique? Mais les problèmes sont aussi tangibles.