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L’histoire d’amour entre Jean-Pierre Ferland et l’Outaouais

L'artiste, assis dans un fauteuil dans un hall d'hôtel, sourit en regardant quelqu'un à sa droite.

Jean-Pierre Ferland s'était arrêté à Gatineau en 2017 pour faire la promotion de son album «La vie m'émeut, l'amour m'étonne». (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / André Dalencour

Jean-Pierre Ferland aura laissé sa marque partout, y compris en Outaouais et dans l’Est ontarien, qu’il a visités à plusieurs reprises durant son impressionnante carrière.

L’auteur-compositeur-interprète québécois, décédé samedi à l'âge de 89 ans, a offert plusieurs concerts au fil des décennies dans la région, notamment à l’Outaouais en fête, au Festival de montgolfières de Gatineau (FMG) et au Festival franco-ontarien. Il avait une autre raison de visiter Gatineau.

Il avait une relation même affective, souligne un professeur de l’Université d’Ottawa, Marc-François Bernier, qui a été le biographe de Jean-Pierre Ferland.

Sa conjointe Julie Anne Saumur est une femme de Gatineau [...], donc il allait souvent dans sa famille à elle.

L’ancien journaliste a appris à connaître le populaire artiste pendant la recherche et la rédaction du livre Un peu plus haut, un peu plus loin, entamée en 2009. Les deux hommes ont gardé le contact au fil des ans.

La nouvelle de son décès l’a ébranlé.

Je me tenais au courant. Je l'ai rencontré il y a quelques mois. Il était hospitalisé. Je savais que ses jours étaient comptés, donc ce n'était pas une surprise hier, mais c'est toujours douloureux quand ça arrive, a confié Marc-François Bernier.

J'ai été très privilégié d'avoir son amitié, sa confiance. Puis je pense que l'ouvrage qui en est sorti, la biographie qui est exhaustive, qui raconte sa vie en même temps que l'évolution de la société québécoise, il en était fier. Même s'il ne l’a pas lu au complet, il en a beaucoup entendu parler. Puis il m'en a parlé, bien sûr.

Vague d'hommages en Outaouais et dans la communauté franco-ontarienne

Julie Carrière a été directrice générale et artistique de la Maison de la culture de Gatineau pendant 15 ans. Elle a eu l'occasion de côtoyer à plusieurs reprises Jean-Pierre Ferland, un artiste qui a «bercé [s]on adolescence ».

«C'était un homme simple et amoureux de son public. Nous avons eu la chance, comme diffuseur de spectacles, de le rencontrer. Il était sympathique tout autant avec le personnel que le public. Il était généreux. On voyait qu'il aimait ce qu'il faisait.»

Mme Carrière rappelle que M. Ferland planchait sans cesse sur des projets. Un projet en particulier lui tenait à cœur, mais il n'a pas eu l'occasion de le terminer.

Il rêvait de faire une comédie musicale dans laquelle sa conjointe Julie Anne aurait pu avoir un grand rôle. Nous avions eu l'occasion de voir quelques extraits de ce qu'il avait commencé. C'était vraiment exceptionnel

Une citation de Julie Carrière, ancienne directrice de la Maison de la culture de Gatineau

En plus de s’arrêter à la Maison de la culture, Jean-Pierre Ferland a déjà foulé la scène de l’Outaouais en fête au parc des Cèdres, dans le secteur d’Aylmer. Le président d’Impératif français se souvient encore de l’accueil qu’avait réservé la foule à ce grand nom du milieu culturel.

Il fait partie des grands de la culture québécoise qui existeront toujours aussi bien maintenant que dans le futur, affirme Jean-Paul Perreault.

On ne pourra jamais, je pense, oublier toute la beauté poétique de ses chansons, de ses paroles, de sa façon d’être. Tout ça fait qu’il demeurera, je souhaite, inoubliable.

Un homme regarde vers l'avant.

Jean-Paul Perreault, président d'Impératif français

Photo : Radio-Canada / Maxim Allain

L’entrepreneur Rhéal Leroux conservera lui aussi un beau souvenir de Jean-Pierre Ferland, qui a visité le Festival franco-ontarien à trois reprises durant les années 1990. Il se souvient notamment d’une année lors de laquelle Véronic DiCaire avait entamé le spectacle de la soirée.

Il était entré sur scène et avait chanté avec Véronic. C’était sa façon d’aimer. Il n’était pas obligé de faire ça. Ce n’était pas dans son contrat. C’était spontané. C’était merveilleux.

Un homme pose devant des tulipes.

Rhéal Leroux, ancien directeur général du Festival franco-ontarien.

Photo : Radio-Canada / Maxim Allain

M. Leroux, qui a longtemps été directeur général du Festival franco-ontarien, souligne que M. Ferland prenait toujours le soin de s’informer des plus récents combats menés par la communauté de l’Est ontarien. Il posait notamment des questions sur les écoles et sur l’avenir de l'Hôpital Montfort.

Sans être à l’avant-plan avec des pancartes, il était intéressé de connaître la situation des francophones. Il était un chanteur qui faisait la promotion de la langue française de façon incroyable.

Il avait animé Ontario Pop

Le chansonnier franco-ontarien Claude Butch Bouchard se souvient encore de sa première rencontre avec Jean-Pierre Ferland. Elle est survenue il y a une trentaine d’années à sa participation à une édition du défunt concours Ontario Pop.

Il était venu animer la soirée de spectacle et il était venu aussi nous donner un atelier. Il nous avait emmenés dans un chic restaurant. Il avait payé la facture et il nous avait apporté une petite surprise de son cru, relate M. Bouchard.

Cette surprise était un vin brûlé aux framboises.

Je m’en souviens bien parce que c’était tellement fort que ça ne goûtait pas tellement les framboises.

Une citation de Claude Bouchard, chansonnier franco-ontarien

Ce dernier a vanté non seulement l’éloquence du disparu mais aussi sa générosité. Il se souvient d’une autre anecdote de l’époque d’Ontario Pop.

Jean-Pierre Ferland avait pris le temps de rencontrer individuellement les huit artistes sur place afin d’en connaître davantage à leur sujet. Il était très à l’écoute, très sensible, relate M. Bouchard.

« Lors de la présentation qu’il avait faite de moi [sur scène], il avait parlé de la forêt, du bois, du nord de l’Ontario et des espaces verts. Je pense que M. Ferland était un adepte de la nature et des grandes verdures. »

Avec les informations de Félix Pilon et d'Emmanuelle Poisson

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