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Une course à la mairie centrée sur le logement et la sécurité publique à Mississauga

Des maisons de deux étages avec la édifice en hauteur à l'horizon.

Les candidats à la mairie de Mississauga avaient jusqu'au 26 avril pour s'inscrire.

Photo : Radio-Canada / John Badcock

Radio-Canada

Mississauga, la 7e ville la plus peuplée du pays, doit se choisir un nouveau maire ou une nouvelle mairesse le 10 juin. 21 candidats tentent de gagner le cœur des électeurs. Coup d'œil sur les enjeux centraux de la campagne.

Ian, un résident de Mississauga, a une longue liste de préoccupations au sujet de l’avenir de sa ville. La crise des surdoses en est une.

Trop de gens – trop de jeunes – meurent dans le secteur. J’ai même perdu ma conjointe à cause d’une surdose de fentanyl. C’est un gros problème, dit-il.

Il voudrait aussi que le prochain maire ou la prochaine mairesse s’attaque à la criminalité et au manque de places dans les refuges pour sans-abri.

Un homme avec une casquette assis dehors.

Ian, résident de Mississauga, a l'intention de voter aux élections du 10 juin, mais il ne sait pas encore pour qui.

Photo : Radio-Canada

Une autre passante, Luisa, s’inquiète principalement de la hausse des impôts fonciers.

Calmez-vous! Calmez-vous avec ça! C’est plus que ce que les gens peuvent se permettre, lance-t-elle avec colère à l’intention des politiciens municipaux.

Une femme dehors parle à la journaliste.

Luisa, résidente de Mississauga, trouve que les politiciens municipaux « devraient se calmer » avec les hausses d'impôts fonciers.

Photo : Radio-Canada

D'autres défis, comme le logement et le déneigement, semblent d’ailleurs soulever les passions dans les rues de Mississauga. Mais il est difficile d’en dire autant de la course à la mairie.

Ça m’a l’air d’un concours de popularité que tout le monde essaie de gagner sans se préoccuper des vrais problèmes, vous savez? [...] À qui faire confiance?, confie Luisa, la même femme qui s’exprimait avec tant de fougue sur les impôts.

D’autres, sans avoir le même cynisme, avouent qu’ils en savent simplement peu sur les candidats.

Logement et sécurité publique au cœur des préoccupations

C’est sûr que l’électorat est présentement confronté à faire un choix qu’il n’a pas été amené à faire souvent à Mississauga, vu que c’est Mme McCallion qui remportait de grandes marges à chaque élection municipale, souligne le conseiller principal de la firme de sondages Stratégies Liaison, Alex Nanoff.

Mississauga n’a eu que deux maires depuis 1978, toutes deux des femmes.

Hazel McCallion a occupé le poste pendant 36 ans, avant de céder sa place à l’âge de 93 ans. Bonnie Crombie, avec son appui, a pris le relais en 2014. Elle est partie de son propre chef presque 10 ans plus tard pour devenir cheffe du Parti libéral de l’Ontario.

Deux sondages, menés en fin mars et en début avril, placent Carolyn Parrish en tête des intentions de vote, suivie de Dipika Damerla.

Toutes deux ont déjà porté la bannière libérale – Carolyn Parrish comme députée fédérale au tournant des années 2000 et Dipika Damerla comme ministre dans le gouvernement de Kathleen Wynne – avant de devenir conseillères municipales.

Méthodologie

Le sondage de Mainstreet pour le compte de Y Media (Nouvelle fenêtre) a été effectué par téléphone (système interactif de réponse vocale), du 6 au 8 avril. L’échantillon est composé de 887 adultes. La marge d’erreur est de ±3,3 points de pourcentage au niveau de confiance de 95 %.

Le sondage de Stratégies Liaison pour le compte du National Ethnic Press and Media Council of Canada a été effectué par téléphone (système interactif de réponse vocale), du 21 au 22 mars. L’échantillon est de 902 adultes. La marge d’erreur est de ±3,26 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

Mme Parrish a démissionné de son poste pour se consacrer à la course à la mairie.

Elle se fait concise au sujet de ses priorités, une fois élue : Le logement. Je pense que c’est la priorité de tout le monde à travers le pays en ce moment et c’est certainement la mienne.

Elle mise notamment sur des changements de zonage pour faciliter les développements résidentiels dans des secteurs destinés aux immeubles de bureaux.

Elle affirme aussi que certaines des plazas commerciales de la ville, peu rentables et désertées, pourraient être converties en logements.

Mme Damerla mentionne aussi le logement dans ses priorités. Mais ce n’est pas assez de construire des maisons, ajoute-t-elle Nous devons gérer la croissance. Il faut construire des voisinages et s’assurer qu’il y a plus de transports en commun.

La conseillère concentre par ailleurs une partie de sa campagne sur la sécurité publique.

Je m’engage à être intransigeante face au crime. La loi et l’ordre, c’est très important, dit-elle.

Les candidats divisés sur les impôts fonciers

Les autres candidats à se démarquer dans les intentions de vote sont Alvin Tedjo et Stephen Dasko. Ces deux derniers sont également des conseillers municipaux en exercice.

Peter McCallion, fils de la célèbre ex-mairesse Hazel McCallion, était jusqu'à tout récemment dans la course.

Malgré des intentions de vote au-dessus de la moyenne, Peter McCallion a abandonné la course, jeudi. Il proposait de tenter d'obtenir une équipe de la LNH à Mississauga.

Alvin Tedjo s’engage à geler les impôts municipaux jusqu’en 2026. Pour y arriver, il compte utiliser le fonds de stabilisation.

C’est un fonds pour les jours de pluie, et en ce moment il pleut à boire debout pour les gens, justifie-t-il.

De son côté, Mme Damerla s’engage à ne pas augmenter les impôts fonciers au-delà de l’inflation.

Mme Parrish dit qu'il est impossible de geler les impôts puisque les coûts de main-d’œuvre, d’infrastructure et d’entretien augmentent constamment.

Ce que je dis aux gens, c’est que je vais être si prudente avec leurs dollars d’impôts qu’ils en seront heureux, déclare-t-elle.

Peu de grands débats

Peter Graefe, professeur agrégé en études politiques à l’Université McMaster, remarque qu’à part la question des impôts fonciers, il n’y a pas eu de grands débats d’idées dans la campagne électorale municipale jusqu’à maintenant.

Un homme portant des lunettes.

Le politologue de l'Université McMaster, Peter Graefe (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Ça se joue beaucoup au niveau d’un concours de compétences personnelles, de capacité à aller chercher des appuis sur la base de sa personnalité et des choses qu’on a pu faire par le passé.

Selon lui, l’issue de l’élection dépendra surtout de la capacité des candidats à motiver leurs supporteurs à se rendre aux urnes.

En fin de compte, ce n’est pas une élection très idéologique. Les personnages ne sont pas très polarisants. Donc, je pense que [ce qui sera déterminant], ce sera de faire sortir le vote le jour du scrutin.

Une citation de Peter Graefe, professeur agrégé en études politiques à l’Université McMaster


Alex Nanoff, de Stratégies Liaison, pense qu'il y a encore bien assez de temps pour qu'un autre candidat se démarque et même pour que les priorités des électeurs changent d'ici le scrutin.

Le vote par anticipation commence le 24 mai. Le scrutin aura lieu le 10 juin. En plus de voter pour un maire ou une mairesse, les citoyens seront appelés à choisir un conseiller municipal pour remplacer Carolyn Parrish dans le quartier 5.

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