Charles Philibert-Thiboutot court déjà vers Paris
Déjà qualifié pour les Jeux de Paris, Charles Philibert-Thiboutot croit pouvoir être plus rapide que jamais, cet été, malgré ses 33 ans.
Photo : Ed Hall
Dix mille mètres courus en moins de 28 minutes, un record du Québec et le troisième rang d’une course relevée. Pour bien des coureurs, ce serait la performance d’une vie. Pour Charles Philibert-Thiboutot, ce n’est que l’entrée en matière d’une saison qu’il rêve de terminer sur le podium du 1500 mètres aux Jeux olympiques de Paris.
Après cinq semaines d’entraînement axé sur l’endurance, le coureur de 33 ans avait décidé de tester ses jambes en ouverture de saison, jeudi dernier, au 10 000 m de la classique Bryan-Clay, en Californie.
Je pense que c’est la première fois de ma vie que je courais un 10 000 mètres en visant un gros chrono. J’en avais couru en 2022 au championnat canadien, mais on m’avait engagé pour faire le lièvre et j’avais fini la course sans trop pousser
, relate l’ex-porte-couleur du Rouge et Or.
Huit ans après avoir participé aux Jeux de Rio. Charles Philibert-Thiboutot se prépare en vue de ses 2e Jeux olympiques, cet été à Paris.
Photo : La Presse canadienne / Christinne Muschi
Le résultat de son véritable baptême sur la distance? Un chrono de 27:54.66 qui confère désormais à Philibert-Thiboutot l'ensemble des records provinciaux sur piste sur les distances allant de 1000 m à 10 000 m, en plein air comme en salle. Ajoutez à cela sa marque au 5 kilomètres sur route et vous n’avez pas assez des doigts de deux mains pour tous les compter.
J’étais confiant en mes capacités et je m’attendais à un record personnel, mais quand même, la barrière du 28 minutes est assez costaude pour un spécialiste du 1500 mètres. Là, on sait que mon endurance est meilleure que jamais
, se réjouit le principal intéressé au sujet de son début de saison.
Le luxe d'un standard olympique
Ayant réussi son standard olympique l'été dernier, Charles Philibert-Thiboutot a, pour la première fois de sa carrière, le luxe de planifier toute sa saison en fonction des JO. Les blessures qui l’ont ralenti durant des années après les Jeux de Rio sont maintenant loin derrière lui et l'athlète de Québec se sent extrêmement bien et léger
.
Charles Philibert-Thiboutot aux Mondiaux de Budapest, l'été dernier.
Photo : usa today sports via reuters con / Kirby Lee
Le niveau de forme augmente toujours avec des périodes d'entraînement sans interruption. C’est ce que je vais pouvoir continuer à faire d’ici juillet en ciblant seulement quelques courses stratégiques pour pratiquer l'aspect tactique.
Si la forme aérobique est la première partie de l’équation au 1500 m, la deuxième est d’avoir des capacités de sprint similaires à celles d’un sprinteur
. Un défi pour Philibert-Thiboutot qui est désormais plus vieux que la majorité de ses rivaux sur la scène internationale. C’est donc sur sa vitesse que le Québécois souhaite maintenant se concentrer alors qu’il vient de débarquer à Flagstaff pour un camp d'entraînement.
En Arizona avec Desgagnés et Fafard
En raison de son altitude et de sa météo clémente au printemps, la petite ville d’Arizona accueille à ce temps-ci de l’année une bonne partie des meilleurs coureurs occidentaux de la planète. Si tu rentres dans un café, tu risques de croiser un champion olympique
, décrit le trentenaire, qui retrouve au camp ses partenaires d’entraînement Jean-Simon Desgagnés et Thomas Fafard.
On est la petite gang de Québec qui s'entraîne tous les jours ensemble et je pense que pour la première fois de ma carrière, on est à un niveau où on va vraiment pouvoir se pousser l’un et l’autre pour améliorer notre forme.
Coéquipiers d'entraînement de longue date, Jean-Simon Desgagnés et Charles Philibert-Thiboutot se préparent tous deux pour les Jeux de Paris.
Photo : Rouge et Or / Louis Charland
Ce camp d'entraînement et les quelques compétitions qui suivront en mai permettront à Charles Philibert-Thiboutot d‘avoir une meilleure idée de la forme qu’il peut espérer atteindre aux Jeux olympiques, mais il se permet d’être ambitieux.
La forme pour un podium
Un chrono de 3 minutes 29 secondes est généralement assez bon, dit-il, pour monter sur le podium des plus grandes compétitions au 1500 m. Le médaillé d’or des derniers Jeux panaméricains s’en croit physiquement capable, mais le plus difficile est de le faire au bon moment.
Chaque année, environ 15 coureurs dans le monde sont capables de courir 3:29, mais seulement 12 accèdent à la finale olympique et seulement trois vont être capables de le faire une fois en finale pour monter sur le podium.
Charles Philibert-Thiboutot et Robert Heppenstall célèbrent le doublé canadien au 1500 mètres aux Jeux panaméricains, en novembre.
Photo : AP / Natacha Pisarenko
Déjà l’un des meilleurs coureurs de l’histoire du Québec, Philibert-Thiboutot se sent, à 33 ans, dans la forme de sa vie. Reste à voir si tout tombera finalement en place le 6 août prochain au Stade de France.
J’ai toujours eu confiance en mes capacités physiques. Je me dis que si je fais tout en mon pouvoir dans la préparation et que j'arrive à faire la meilleure course de ma vie aux Jeux olympiques, il n’y a pas vraiment de limite à ce que je peux atteindre.
