Visas pour travailleurs mexicains : des entreprises de la Beauce lancent un cri du cœur
Des acteurs du milieu économique de la Beauce ont lancé un cri du cœur au gouvernement fédéral pour revoir la nouvelle exigence d’un visa pour les travailleurs étrangers mexicains.
Photo : Radio-Canada / Magalie Masson
Des acteurs du milieu économique de la Beauce ont lancé un cri du cœur au gouvernement fédéral pour revoir la nouvelle exigence d’un visa pour les travailleurs étrangers mexicains.
La lourdeur du processus administratif retarde l’arrivée des travailleurs en sol québécois pour plusieurs entreprises de la région qui dépendent de cette main-d'œuvre pour opérer pendant la saison forte.
Cette nouvelle exigence du ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, imposée le 29 février dernier par Ottawa, est vivement dénoncée par la Table stratégique en immigration de la Beauce et ses partenaires, dont le Conseil du patronat du Québec (CPQ).
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Cette application improvisée laisse dans l’incertitude plusieurs entreprises de la Beauce qui ne savent pas si elles pourront opérer cette année
, a mentionné le président du CPQ, Karl Blackburn, en conférence de presse à Saint-Marie de Beauce, vendredi.
Karl Blackburn est président du Conseil du patronat du Québec (CPQ).
Photo : Radio-Canada / Victor Paré
Les différents acteurs du milieu craignent que les délais de traitement des visas fassent en sorte que les travailleurs n’arrivent pas à temps pour répondre aux besoins des entreprises ce printemps et cet été.
Dans certaines entreprises de la Beauce, la main-d’œuvre mexicaine peut représenter jusqu’à 70 % des effectifs sur le terrain.
Pour le CPQ, « une année » de préavis aurait été nécessaire pour préparer les entreprises à ces nouveautés législatives. Ces dernières exigent une « ouverture » et une « flexibilité » d'Ottawa pour faciliter les démarches administratives en vue de la période estivale.
Les producteurs agricoles font face à de longs délais pour l'obtention des permis de travail à l'étranger.
Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Lavoie
La main-d'œuvre étrangère, c’est l’avenir
L’entreprise de transformation du porc DuBreton emploie 200 travailleurs étrangers temporaires chaque année dans ses différentes usines de la province.
Le manque de main-d’œuvre est responsable à lui seul de pertes financières s’élevant à 1 million $ par mois, d’après la vice-présidente aux ressources humaines, Line Breton.
La main-d’œuvre étrangère est l’avenir, mais aujourd’hui, on perd des contrats parce qu’on n’a pas assez de travailleurs
, explique Mme Breton.
Line Breton est vice-présidente aux ressources humaines de l'entreprise DeBreton.
Photo : Radio-Canada
Les nouvelles exigences d’Ottawa compliquent l’accueil des travailleurs étrangers temporaires. À l’interne, le processus administratif est long et coûteux et met en péril les activités de l’entreprise.
Line Breton espère que la sortie publique organisée par la Table stratégique en immigration de la Beauce saura faire bouger les choses
. Elle espère une écoute et des réponses de la part des deux paliers de gouvernement depuis plusieurs mois.
Débat autour des permis ouverts et fermés
Le Conseil du patronat du Québec s’est aussi attaqué à la volonté du gouvernement fédéral de revoir la réglementation autour des permis de travail ouverts et fermés du programme des travailleurs étrangers temporaires.
La volonté du gouvernement fédéral jumelée à la pression des grandes centrales syndicales de faire en sorte que ces permis deviennent maintenant ouverts va nuire de façon considérable au programme qui est mis sur pied pour répondre aux besoins du marché
, a fait valoir Karl Blackburn du CPQ.
Un permis de travail fermé autorise un employé à travailler pour un seul employeur au Canada pendant la durée de son contrat. Les permis de travail ouverts pourraient nuire de façon considérable au programme mis sur pied pour répondre aux besoins du marché
, selon le CPQ.
Faire venir un travailleur étranger temporaire au pays est un investissement majeur, laisse tomber Line Breton de DuBreton. Des frais minimaux de 2600 $ s’appliquent en plus des frais d’agence et des billets d’avion. Les investissements doivent nous garantir la main-d’œuvre nécessaire.
Avec les informations de Magalie Masson