Une heure de plus à l’école pour se donner le temps de mieux faire les choses
Le ministère de l'Éducation du N.-B. précise que les heures d’enseignement pour les élèves de la maternelle à la deuxième année passeront d’un maximum de quatre heures et demie à un maximum de cinq et heures et demie par jour.
Photo : Getty Images / skynesher
L’heure ajoutée à l’horaire des élèves de la maternelle à la 2e année à compter de septembre prochain dans les écoles du Nouveau-Brunswick vise à donner plus de temps aux enfants pour acquérir les concepts de base. L’idée ne consiste pas à ajouter des cibles d’apprentissage mais plutôt à prendre le temps de mieux développer les compétences.
L’Association des enseignantes et enseignants francophones du Nouveau-Brunswick (AEFNB) accueille favorablement cette heure ajoutée.
Elle peut avoir un potentiel extraordinaire
, précise la présidente Stéphanie Babineau.
Elle fait ainsi écho aux commentaires reçus par les enseignants qui ont déjà fait l’expérience de cette heure ajoutée en salle de classe. Un projet-pilote s’est déroulé dans 17 écoles de la province, dont sept francophones, pendant deux ans.
Stéphanie Babineau, présidente de l'Association des enseignantes et enseignants francophones du Nouveau-Brunswick.
Photo : Radio-Canada
Trois messages qui en sont ressortis sont qu’il faut utiliser les 60 minutes pour continuer ce qui est déjà fait et non pour ajouter d’autres attentes ou cibles d’apprentissage. Il faut reconnaître la liberté professionnelle du personnel enseignant et il faut respecter le caractère unique de chaque école
, explique Stéphanie Babineau par courriel.
Même si cette recherche a dû être interrompue en raison de la pandémie de COVID-19, le ministère de l’Éducation précise que les résultats initiaux montrent que cette heure est bénéfique pour l'apprentissage et le bien-être des élèves
.
C’est principalement d’offrir davantage de temps à établir des bases solides de littératie et de numératie ainsi que des apprentissages concrets et critiques de ces premières années.
Rappelons que les données du ministère de l'Éducation montrent que seulement 60,2 % des élèves de 2e année ont réussi les évaluations provinciales en lecture pour l'année 2022-2023. La pandémie serait en partie responsable de cette performance. La cible du ministère en lecture en 2e année est de 90 %.
Une approche personnalisée, plus ciblée sur les besoins
Les districts scolaires francophones voient d’un bon œil cette heure ajoutée. On explique qu’elle permettra une plus grande flexibilité pour répondre aux besoins et aux intérêts des élèves.
L’horaire prolongé permettra aussi de favoriser la collaboration entre les classes de différents niveaux et d’organiser des activités enrichissantes pour approfondir les compétences.
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On souligne aussi que le fait de passer plus de temps à l’école pourra offrir un environnement plus structuré et plus sécuritaire à certains élèves qui vivent des situations parfois difficiles à la maison.
Une heure cruciale
pour les enfants en immersion
Les districts scolaires mentionnent que cette heure ajoutée en contexte minoritaire francophone est cruciale
. Elle offrira une immersion plus soutenue aux élèves dont le français n’est pas la langue maternelle et aura donc un impact sur leur réussite scolaire et sur leur intégration culturelle.
Il est important de préciser que ce changement d’horaire ne modifiera pas le nombre d’heures passées à l’école par les élèves de la 3e année à la 8e année. Les horaires des écoles et des trajets d’autobus pourront toutefois être modifiés. Des informations seront transmises aux parents au cours des prochaines semaines sur cet aspect, disent les districts francophones.
Dix-sept écoles de la province ont participé à un projet-pilote et ont prolongé l'horaire d'une heure des élèves de la maternelle à la deuxième année. Selon le ministère, cette heure a été «bénéfique pour l'apprentissage des élèves».
Photo : Radio-Canada / Patrick André Perron
Concrètement, le ministère précise que les heures d’enseignement pour les élèves de la maternelle à la deuxième année passeront d’un maximum de quatre heures et demie à un maximum de cinq heures et demie par jour.
Des enfants trop fatigués?
L’Association francophone des parents du Nouveau-Brunswick (AFPNB) a réalisé un sondage auprès des parents pour connaître leurs inquiétudes quant à cette heure ajoutée. Des questions ont par la suite été envoyées à la province et un rapport destiné aux parents a été publié (Nouvelle fenêtre).
On craint notamment que la journée prolongée soit trop fatigante pour les plus jeunes élèves.
Dans ce rapport, on précise qu’il faudra certainement prévoir une période de transition. Toutefois, la fatigue des tout-petits sera prise en considération lors de la planification des horaires des journées de ces élèves.
Par exemple, on pourrait prévoir une plus longue récréation l'après-midi et plus d’activités physiques ou de scénarios d’apprentissage actifs.
L’AEFNB convient que cette heure supplémentaire représentera certainement un ajustement pour le personnel enseignant et pour les élèves mais qu’elle permettra une meilleure flexibilité pour répondre aux besoins de ces derniers, qui seront différents selon chaque classe et selon chaque école.
Avec des informations du Téléjournal Acadie
