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Le recours « abusif » à la sous-traitance pour entretenir la flotte du RTC dénoncé

Un autobus du RTC lors d’une journée d’automne.

Le RTC aurait de plus en plus recours au privé pour entretenir ses autobus. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Marc-André Turgeon

L’utilisation apparemment accrue de la sous-traitance pour l’entretien des pièces et des véhicules du Réseau de transport de la capitale (RTC) met en péril la qualité du service et la sécurité des usagers, dénonce un syndicat.

Le Syndicat des Salariés(ées) d’entretien du RTC reproche à l’employeur de se tourner de plus en plus souvent vers le privé pour assurer la maintenance de sa flotte.

Le représentant des travailleurs affirme que les entreprises privées ne sont pas soumises aux mêmes exigences que ses membres en matière de formation, d’expérience et de conditions de travail. Le recours accru à la sous-traitance, dit-il, se fait donc au détriment des standards de sécurité et de qualité.

Le pneu usé d’un Flexibus.

Le Syndicat des Salariés(ées) d’entretien du RTC a distribué aux médias cette photo montrant un pneu de Flexibus usé à la corde.

Photo : Crédit : Syndicat des Salariés(ées) d’entretien du RTC

Pour le président du syndicat, Nicolas Louazel, l’état des Flexibus, dont l’entretien, contrairement aux autobus, est entièrement confié au privé, en est la preuve.

Pneus usés à la fesse

En conférence de presse, vendredi, son équipe a distribué aux journalistes des photos de Flexibus qui donnent l’impression d’avoir connu des jours meilleurs. L’un des clichés montre un pneu usé jusqu’à la corde.

Est-ce que [l'usager] est en sécurité quand on regarde les pneus usés à la fesse [d’un véhicule qui] circule sur le chemin? demande M. Louazel. Est-ce qu'il est en sécurité avec des véhicules [pour lesquels] on n'est pas capable d'appliquer les politiques de qualité de mise en service?

Nicolas Louazel lors d’une conférence de presse avec, à l’arrière-plan, le logo de la CSN.

Nicolas Louazel demande au RTC d’être à l’écoute des solutions proposées par les salariés d’entretien.

Photo : Radio-Canada

Le syndicat affilié à la CSN soutient que le RTC ferait d’importantes économies en misant davantage sur l’expertise de ses employés. Il cite en exemple les coûts associés au remplacement des jantes d’autobus.

Plutôt que d’en confier le resurfaçage à ses salariés, l'employeur se contenterait d’envoyer les jantes à la casse, alors que selon le syndicat, il suffirait d'une intervention d’une demi-heure pour la remettre en état.

C'est insultant

La présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches à la CSN, Barbara Poirier, y voit une contradiction avec le discours vert du RTC.

C'est insultant pour [pour les employés] de voir des jantes dans des containers quand l'employeur est dehors et parle d'environnement ad vitam aeternam. Ça ne fait pas de sens. On ne peut pas parler des deux côtés de la bouche, dénonce Mme Poirier.

Un conteneur rempli de jantes d’autobus.

Le syndicat reproche au RTC de jeter à la poubelle des jantes d’autobus dont il pourrait confier le resurfaçage à ses travailleurs d’entretien.

Photo : Crédit : Syndicat des Salariés(ées) d’entretien du RTC

Le Syndicat des Salariés(ées) d’entretien du RTC allègue que les problèmes liés à l’entretien des Flexibus affectent la qualité des services offerts aux usagers.

La clé du financement?

Or, le financement additionnel que cherche à obtenir le RTC passe d’abord et avant tout par la qualité des services, insiste Nicolas Louazel. Et cette qualité, poursuit le président du syndicat, requiert la participation des salariés d’entretien.

Un Flexibus dont la rampe d’accès est déployée.

Le syndicat raconte que la rampe d’accès des Flexibus reste parfois bloquée quand vient le temps de faire monter ou descendre une personne en fauteuil roulant. Il montre du doigt l’entretien confié au privé. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Vincent Archambault Cantin

Barbara Poirier abonde dans le même sens. Elle invite le RTC à arrêter de jeter l'argent des contribuables par les fenêtres en ne recourant plus au privé pour l’entretien de ses véhicules.

C’est facilement démontrable que la sous-traitance coûte bien plus cher avec un service et une qualité moindres. [Le RTC] devrait plutôt investir dans ses employés , plaide-t-elle.

Le RTC commente

Invité à commenter la sortie du syndicat, le RTC a tenu à réitérer sa pleine confiance envers ses employés. La société de transport dit prendre en tout temps ses décisions dans le respect des conventions collectives et pour assurer une saine gestion des fonds publics.

Nos décisions visent également à assurer la sécurité des employés et des clients ainsi que la fiabilité du service en fonction des exigences de la SAAQ et des recommandations des fournisseurs , précise la porte-parole Raphaëlle Savard dans un courriel à Radio-Canada.

Un logo du Réseau de transport de la Capitale affiché sur un de ses autobus.

Le RTC assure avoir pleinement confiance en ses employés. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Marc-André Turgeon

En ce qui concerne les jantes des autobus, Mme Savard mentionne que la décision de ne plus les recycler a été prise en 2015 pour des raisons de sécurité.

Le recyclage des jantes amincit les parois et augmente les risques de fissures. L’analyse réalisée démontre également qu’il y a un avantage économique à faire l’achat de nouvelles jantes puisque les jantes neuves ont une durée de vie significativement plus élevée qu’une jante recyclée, mentionne la porte-parole.

Elle ajoute que l’achat de nouvelles jantes a représenté en 2023 une dépense de 239 000 $.

Avec la collaboration de Louise Boisvert et d’Audrey Paris

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