L’école primaire de Sainte-Apolline à nouveau menacée de fermeture
Si le nombre d’inscriptions n’augmente pas, l’école primaire de Sainte-Apolline pourrait cesser ses activités à la fin de l’année scolaire 2024-2025. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Lavoie
Deux ans à peine après avoir évité de justesse la fermeture grâce à l’arrivée providentielle d’une famille de Montréal et de ses six enfants, la seule école primaire de Sainte-Apolline-de-Patton, dans Chaudière-Appalaches, est encore en péril, faute d’élèves en nombre suffisant.
Pour demeurer ouvert, l'établissement scolaire doit compter un minimum de 12 élèves répartis en deux groupes d’au moins 6 élèves chacun, soit un groupe pour les 1re, 2e et 3e année et un autre pour les 4e, 5e et 6e année.
Cette exigence vise à garantir que les allocations versées par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) sont suffisantes pour offrir des services de qualité et sécuritaires, tant pour les élèves que pour les membres du personnel.
Le faible nombre d’élèves inscrits pourrait entraîner la fermeture de l’école primaire de Sainte-Apolline. (Photo d’archives)
Photo : Getty Images/iStock/DONGSEON KIM
Or, l’école primaire de Sainte-Apolline n’est pas en voie d’atteindre son ratio d’élèves pour l’année scolaire 2024-2025. En date du 1er mars, seulement cinq élèves étaient inscrits dans le groupe des 4e, 5e et 6e année.
Présentement, on n'a pas le nombre prévu d'élèves pour maintenir l'école ouverte, mais on ne la ferme pas l'an prochain
, précise en entrevue à Radio-Canada la directrice générale du Centre de services scolaire (CSS) de la Côte-du-Sud, Rachel Bégin.
Année de transition
La Politique de maintien ou de fermeture des écoles du CSS prévoit qu’un établissement n'ayant pas le minimum d’inscriptions requis soit en année de transition. Pendant ce temps, l’école demeure ouverte. C’est l’analyse du nombre d’inscriptions au 1er mars suivant qui déterminera son statut.
S’il y a suffisamment d’élèves inscrits dans chaque groupe pour obtenir du MELS un financement permettant de maintenir les services, l’école poursuivra ses activités l’année suivante. Dans le cas contraire, son acte d'établissement risque d’être révoqué, ce qui entraînerait sa fermeture.
Rachel Bégin occupe les fonctions de directrice générale du Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud depuis le début du mois de janvier.
Photo : Crédit : Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud
Le CSS de la Côte-du-Sud profitera de l’année de transition à venir pour réfléchir à des moyens qui permettraient de garder l’école primaire de Sainte-Apolline ouverte.
Pistes de solution
On fait une année de transition pour travailler en collaboration avec la Municipalité, pour voir à des pistes de solutions, pour voir s'il y a des familles qui s'en viennent, s’il y a du développement municipal qui se fait dans la région, s’il y a d'autres opportunités, pour voir si la Municipalité a de l’information qu’on ne connaît pas
, explique Rachel Bégin.
Il n'est pas question de fermeture pour l'année scolaire 2024-2025, mais est-ce qu'on est dans une situation de transition? Oui.
L’amorce du processus de transition oblige également le centre de services scolaire à tenir une assemblée de consultation publique pour expliquer la situation à la population et lui présenter les moyens qu’il entend mettre en œuvre.
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L’assemblée publique se tiendra le mardi 2 avril, à 19 h, à l’école primaire de Sainte-Apolline. Le CSS profitera de l’occasion pour communiquer aux citoyens ses prévisions d’inscriptions pour les années à venir.
Notre photo de prédiction, et non pas notre photo réelle, nous invite à penser qu’on ne sera pas en fermeture [après l’année 2024-2025]. Par contre, on ne peut pas l'affirmer d'emblée, parce qu'on ne connaît pas la vie des gens, à savoir s’ils vont demeurer dans la municipalité ou s'ils vont déménager
, mentionne Mme Bégin.
Scénario familier
La situation revêt un air de déjà-vu pour les citoyens de Sainte-Apolline-de-Patton. En mars 2021, le nombre insuffisant d’inscriptions en vue de la rentrée suivante avait mené au déclenchement d’une période de transition.
Réalisant que la pérennité de son école primaire dépendait de l’arrivée de jeunes familles, la Municipalité avait organisé un concours pour attribuer deux prix : un terrain et la location gratuite d’une maison durant une année.
Après avoir remporté la location gratuite d’une maison pendant un an, la famille Dubois avait décidé de s’établir à Sainte-Apolline-de-Patton. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Lavoie
C’est une famille montréalaise qui avait remporté la location gratuite au tirage au sort. Émilie Dubois, son conjoint et leurs six enfants avaient plié bagage et déménagé à Sainte-Apolline-de-Patton.
L’arrivée du couple dans la municipalité qui compte un peu plus de 500 habitants avait permis de sauver l’école, car plusieurs de ses enfants étaient en âge de fréquenter l’école primaire.
Avec la collaboration de Marie Maude Pontbriand
