Netflix signe un accord avec un syndicat de travailleurs du cinéma de Calgary

Un accord de trois ans a été signé entre la section locale 212 de l’Alliance internationale des employés de scène, de théâtre et de cinéma (IATSE) et le géant américain de la diffusion en continu, Netflix. Une première au Canada.

On est vraiment excité du nouvel accord avec Netflix, affirme Damian Petti, le président de la section locale 212 de l'IATSE, qui représente plus de 1600 techniciens du spectacle dans le sud de l’Alberta.

C’est un contrat généreux, soutient Damian Petti. Les acquis de l'entente concernent notamment des compensations pour les déplacements des travailleurs, des protections contre les longues journées de travail ainsi que des pénalités si les pauses repas ne sont pas respectées.

Ouvrir en mode plein écran

Selon lui, cet accord est la direction que doit prendre l’industrie cinématographique. Il espère que ce contrat ouvrira la porte à d'autres ententes du même type.

Pourquoi l’Alberta?

Le président de la section locale 212 de l'IATSE explique que Netflix a l’habitude de construire des pôles, soit des zones de productions où le géant américain investit dans des plateaux de tournage et dans des accords de travail comme celui-ci. Il semble que Calgary est en bonne position pour avoir son pôle. Il y en a quelques-uns dans le monde, en Corée et aux États-Unis, note-t-il.

Damian Petti affirme que de nombreuses raisons expliquent l'attrait de Netflix envers la province canadienne. Les paysages qu’elle offre, en plus de sa localisation, près de Los Angeles, font de l’Alberta une destination unique, selon lui.

Nous sommes en quelque sorte l’endroit idéal pour eux.

L'Alberta offre également des incitatifs financiers pour attirer des productions à gros budgets. Un aspect important, note Tanya Fir, la ministre albertaine des Arts, de la Culture et de la Condition féminine.

À ce propos, le gouvernement a déposé mardi un projet de loi qui propose des modifications au programme de crédit d’impôt pour la production cinématographique et télévisuelle de la province. Le but est de donner plus de souplesse aux productions basées en Alberta, ce qui permettrait d'attirer davantage de production à gros budget, selon Tanya Fir.

Le projet de loi prévoit également des incitatifs supplémentaires pour les entreprises dont les trois quarts de la production cinématographique seront faits dans les zones rurales ou éloignées. On veut encourager les équipes de tournage et les studios à gros budget à venir dans l’ensemble de la province, note la ministre.

Des répercussions sur l’ensemble de la province

L'accord signé entre Netflix et le syndicat donnera plus de stabilité au géant américain pour qu’il investisse davantage en Alberta, selon Damian Petti. Ils seront en mesure de préparer des budgets pour les trois prochaines années, il n’y aura pas de surprise pour eux.

Ça envoie un signal fort et ça suggère que Netflix cherche à amener plus de productions en Alberta.

Tanya Fir souligne que l’arrivée de davantage de productions à gros budget en Alberta a des répercussions qui dépassent l’industrie cinématographique. Elles favorisent notamment le tourisme dans la province. Plus les gens voient l’Alberta à l’écran et plus ils ont envie de venir ici, note-t-elle.