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La création artistique, au-delà de la parole

Des artistes le 7 mars 2024.

Des artistes franco-manitobains travaillent cette semaine aux côtés de Tiphaine Girault pour préparer une exposition qui débutera le 14 mars à la Maison des artistes visuels francophones. De gauche à droite : Shawna Culleton, Lou-Anne Boudreau, Tiphaine Girault, Alexis Auréoline et Josée Bower.

Photo : Radio-Canada / Véronique Morin

Pour préparer l’une de ses prochaines expositions, la Maison des artistes visuels francophones de Winnipeg a invité une artiste sourde à venir échanger avec des créateurs franco-manitobains. Ensemble, ils se sont intéressés à différentes façons de stimuler les sens.

Il s'agit de l’artiste d’origine française Tiphaine Girault, co-fondatrice du centre d’artistes SPiLL.PROpagation à Gatineau, au Québec. L’organisme a pour but de déconstruire le phonocentrisme, soit l’idée que la parole et le son seraient supérieurs aux autres formes de communication.

Accompagnée de l’interprète en langue des signes Josée Bower, Tiphaine Girault est venue passer trois jours auprès des artistes Alexis Auréoline, Shawna Culleton et James Culleton.

Nous avons commencé par prendre une marche à Saint-Boniface, explique le photographe et peintre Alexis Auréoline.

Tous ensemble ils ont pu discuter et se promener dans les rues de Winnipeg jusqu’à se retrouver près d’un chemin de fer.

On s’est [rassemblés] en dessous d’un train et puis on a [ressenti] la vibration, poursuit l’artiste franco-manitobain.

Cette expérience, partagée par tous les membres du groupe, a lancé la création.

L’écrivaine et artiste visuelle franco-manitobaine Shawna Culleton a décidé de recréer l’expérience en dessins.

J’essaie de représenter d’une manière visuelle l’expérience physique dans mon corps quand j’ai senti le train qui passait autour de nous, dit-elle.

Des dessins sur un mur.

Shawna Culleton reproduit en dessin la promenade du groupe à Saint-Boniface.

Photo : Radio-Canada / Véronique Morin

Le créateur James Culleton a pour sa part amené des objets de métal qui rappellent les chemins de fer. Ses objets lui permettront notamment de recréer le bruit du train.

Stimuler les sens

Il va y avoir des matériaux divers. Il va y en avoir pour tous les sens : visuel, odorat, toucher, auditif, des vibrations. On utilise vraiment l’espace au complet, explique Tiphaine Girault au sujet de l’exposition qui découlera de cette courte résidence de création.

Le tout sera installé dans le studio de la Maison des artistes visuels francophones.

Le groupe a notamment pensé à installer un ventilateur dans la salle afin de recréer le vent qui était présent lors de leur promenade à Saint-Boniface.

De son côté, l’artiste Alexis Auréoline a voulu s’inspirer de la lumière qui entre dans le studio pour créer ses œuvres. Il utilise un procédé qui permet d’imprimer les formes de certains objets sur du papier grâce à la réaction de cette matière aux rayons ultraviolets.

J’essaie de partager comment on se sent [dans le studio où on se trouve], avec cette lumière, dit-il.

L'artiste est accroupi près d'une boîte en bois.

L'artiste Alexis Auréoline utilise une boîte lumineuse pour produire des rayons ultraviolets.

Photo : Radio-Canada / Véronique Morin

Pour l'exposition, les artistes ont choisi un titre en signe qui, par sa forme, rappelle les rails d’un chemin de fer.

On a choisi un signe basé sur nos expériences, basé sur nos échanges. [...] Il y a plusieurs sens au projet qu’on fait. Et puis, c’est difficile de trouver un titre, un mot, pour vraiment représenter ce qu’on veut partager , explique Tiphaine Girault.

Le signe qu’ils ont choisi fait référence à plusieurs concepts permettant de forger des perspectives, des relations ensemble et [partager] ce que ça nous fait dans tous les sens.

Améliorer l’accessibilité

L’objectif de la Maison des artistes visuels francophones avec cette micro résidence est notamment d’élargir les horizons des artistes participants.

Tiphaine Girault s'adresse au groupe.

Tiphaine Girault a passé trois jours avec les artistes franco-manitobains.

Photo : Radio-Canada / Véronique Morin

La directrice générale Lou-Anne Bourdeau voit des liens à faire entre les obstacles que peuvent rencontrer les personnes sourdes et ceux auxquels sont confrontés les francophones en milieu minoritaire, dans leurs différents milieux.

SPiLL.PROpagation étant situé à Gatineau, il y a la LSQ (langue des signes québécoise), l’ASL (American Sign Language). Les différences linguistiques entre les deux langues des signes ressemblaient beaucoup à ce qu’on vit ici par rapport à l’anglais, le français, qu’est-ce que ça veut dire avoir des services adaptés à nos langues. [...] Donc, il y a, je trouve, une expérience qui peut-être partagée.

Une citation de Lou-Anne Bourdeau, directrice générale de la Maison des artistes visuels francophones

Le vernissage de l’exposition qui suivra cette résidence de création se tiendra le jeudi 14 mars à la Maison des artistes visuels francophones.

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