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Opération d’envergure pour abattre deux peupliers centenaires dans Limoilou

Un élagueur juché dans une nacelle découpe les branches d’un arbre. La photo a été prise en hiver dans un quartier résidentiel.

Les deux arbres à couper sont situés sur la 13e Rue, entre la 2e Avenue et la 3e Avenue.

Photo : Radio-Canada / Bruno Giguère

Les travaux d’abattage des deux derniers peupliers deltoïdes qui ornent la 13e Rue dans le quartier Limoilou, à Québec, ont commencé lundi matin. La hauteur et l’envergure de ces arbres centenaires, combinées à la proximité de bâtiments résidentiels, forcent les équipes de la Ville de Québec à procéder par démontage. L’intervention quasi chirurgicale pourrait durer trois journées.

Le directeur de la section de la foresterie urbaine à la Ville de Québec, François Légaré, souligne le caractère unique de l’opération. Des peupliers deltoïdes atteignent rarement une telle maturité en milieu urbain, surtout lorsqu’il s’agit d’arbres d’alignement.

On parle de plus de 30 mètres de hauteur [...] et d'une étendue de 25 mètres, ce qui fait que les arbres surplombent les maisons des deux côtés de la rue. Grosso modo, ces deux arbres-là couvrent à peu près six ou sept bâtiments par l'entremise de leurs branches. Donc, on est obligés de procéder par ce qu'on appelle un démontage, indique M. Légaré.

Un élagueur dans une nacelle coupe une branche d’arbre à l’aide d’une scie mécanique.

Les élagueurs de la Ville de Québec se sont d’abord attaqués aux petites et moyennes branches des deux peupliers.

Photo : Radio-Canada

À l’aide d’un camion élévateur à nacelle et d’une grue, les élagueurs vont d’abord procéder à l’enlèvement des branches de petite et moyenne circonférence.

Pour des raisons de sécurité, les branches plus grosses seront ensuite descendues au sol au moyen de câbles et de poulies.

Opération spectaculaire

Deux longues journées de travail, possiblement trois, seront nécessaires pour mener les travaux à terme, prévient François Légaré.

Que ces arbres-là aient réussi à vivre 100 ans, [...] c'est quand même quelque chose d'assez particulier. Même pour nous, comme équipe, c'est une opération qui demeure très spectaculaire.

Une citation de François Légaré, directeur de la section de la foresterie urbaine, Ville de Québec

En 2021, un des deux peupliers a commencé à montrer des signes de dépérissement caractérisés, notamment, par la mort de branches à la cime.

François Légaré lors d’une entrevue réalisée à l’extérieur, en hiver, dans un quartier résidentiel.

François Légaré affirme que l’entretien effectué sur les deux arbres a permis d'en prolonger la durée de vie.

Photo : Radio-Canada

Malgré l'entretien des arbres, au fil des ans, en retirant les branches mortes, les équipes de la Ville n’ont pas réussi à inverser la tendance.

Ce dépérissement-là a progressé d'une façon spectaculaire et rapide. On s'est inquiétés et le même phénomène s'est rapidement mis en marche sur l'arbre voisin, qui avait lui aussi été entretenu. Donc, on a été dans un mode observation, on s'est dit : "Est-ce qu'on refait une autre opération de dégagement?" Et malheureusement, le phénomène a continué à s'accentuer, rapporte François Légaré.

En raison des risques de chute de branches, la section de la foresterie urbaine a dû se résoudre à abattre les deux arbres.

On tente par tous les moyens de maintenir ces arbres-là, qui sont quand même de véritables monuments. Ce sont des arbres que tout le monde connaît dans le quartier Limoilou. Vous marchez, vous les voyez. Une envergure semblable, c'est quelque chose de remarquable. C'est une situation crève-cœur, mais éventuellement, on doit arriver à cette étape [de l'abattage] qui est quand même critique, confie le responsable de la foresterie urbaine.

Un élagueur juché dans une nacelle découpe les branches d’un arbre.

Les arbres ont une hauteur de plus de 30 mètres.

Photo : Radio-Canada / Bruno Giguère

Il estime que les arbres ont probablement été plantés à l'époque de la construction des premières résidences sur la 13e Rue, soit autour de 1927. Une fois les arbres coupés, le décompte des cernes de croissance permettra d’établir leur âge avec une meilleure précision.

François Légaré mentionne qu’à l’époque, les promoteurs plantaient couramment des peupliers deltoïdes et des érables argentés, deux essences reconnues pour leur croissance rapide.

Favoriser la biodiversité

La population de peupliers deltoïdes dans le quartier Limoilou est qualifiée de résiduelle. Les arbres coupés ces jours-ci étaient les deux derniers représentants de leur espèce sur la 13e Rue.

Ils seront remplacés par des arbres cultivés en pépinière mieux adaptés aux conditions urbaines. Le type d’essence qui sera utilisé n’a pas encore été choisi.

Les pépiniéristes développent des essences beaucoup plus variées qui nous permettent de venir assurer la biodiversité aussi, donc qui viennent éviter qu'on ait une concentration de quelques essences seulement qui peut fragiliser la durée de la canopée lorsque surviendrait un problème d'insecte ou de maladie, explique François Légaré.

Un frêne portant une marque de couleur orange dans un secteur boisé, en hiver.

La plantation d'essences variées vise à éviter les effets, sur la canopée, d'épidémies liées à des maladies ou à des insectes. À elle seule, l'agrile du frêne va obliger la Ville de Québec à abattre plusieurs dizaines de milliers d'arbres. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Philippe Kirouac

Avant de procéder à la plantation des arbres de remplacement, les employés de la section de la foresterie urbaine devront mener une opération d’essouchement, prévue à l’été.

On a une borne-fontaine qui est incrustée dans la souche. Donc, on va avoir une opération quand même assez costaude de déchiquetage de la souche qui va nous permettre de créer l'espace pour pouvoir refaire des plantations. On va avoir une réparation de trottoir parce que le trottoir est tout soulevé par la souche. Donc, une opération de remise en état des lieux, immédiatement à proximité des deux souches, dit M. Légaré.

Il précise qu’au moment de la plantation, les arbres de remplacement, qui seront livrés à la Ville de Québec en mottes, feront déjà entre 10 et 15 pieds de hauteur, soit environ entre 3 et 4,5 mètres.

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