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Rentrée parlementaire : la CAQ et le défi de reconquérir Québec

Le fleuve Saint-Laurent glacé.

L'ombre du troisième lien plane toujours sur les perspectives électorales de la CAQ dans la région de Québec.

Photo : Radio-Canada

Le gouvernement Legault a fort à faire dans la région de la Capitale-Nationale s'il veut faire oublier les reculs des derniers mois. Un ancien député de la CAQ reconnaît que le lien de confiance est « brisé », mais tout n'est pas joué, à l'aube de la rentrée parlementaire.

L'ombre du troisième lien plane toujours sur l'électorat de Québec, à en croire l'ex-député Marc Picard.

Les gens de la Rive-Sud ont subi une blessure profonde, dit-il. Lorsqu'on laisse tomber une promesse phare comme ça, il y a des dégâts. Dans Chaudière-Appalaches, les dégâts sont plus importants.

Après avoir représenté la circonscription de Chutes-de-la-Chaudière durant près de 20 ans, d'abord pour l'ADQ puis pour la CAQ, il avoue s'être senti ébranlé par l'abandon du lien autoroutier entre Québec et Lévis.

Marc Picard en entrevue.

Marc Picard, député de la CAQ jusqu'en 2022, garde un goût amer de la décision d'abandonner le troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis.

Photo : Radio-Canada

Tout sur le 3e lien Québec-Lévis

Consulter le dossier complet

La ville de Québec vue d'un paquebot sur le Saint-Laurent.

Les raisons invoquées ne m'ont pas satisfait du tout, explique Marc Picard, en référence aux données sur l'achalandage dévoilées par la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, au printemps dernier. Moi, je pense que la vraie raison, c'est que le fédéral n'a pas embarqué, tout simplement.

J'ai fait 20 ans de politique et j'avais comme leitmotiv de toujours donner l'heure juste aux citoyens.

Une citation de Marc Picard, ex-député de Chutes-de-la-Chaudière (2003-2022)

Il est d'avis que le gouvernement est sur la bonne voie pour améliorer les services, par exemple avec ses réformes en santé et en éducation, mais il attend avec impatience les conclusions de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), à qui le premier ministre a demandé d'étudier l'ensemble de la mobilité dans la communauté métropolitaine de Québec.

Actuellement, le Parti québécois est en tête dans les sondages, mais le vrai sondage, c'est dans deux ans et demi, fait remarquer l'ex-député. Il reste du temps, sauf que le temps s'écoule rapidement.

Selon lui, des résultats devront se manifester d'ici le prochain scrutin, en 2026, sans quoi les appuis à la CAQ pourraient s'effriter encore davantage.

Un lien de confiance à rebâtir

Je vais travailler très fort […] pour reconquérir la confiance des gens de Québec, a dit François Legault au lendemain de la défaite de son parti à l'élection partielle dans la circonscription de Jean-Talon, avant de ressusciter le projet de troisième lien. Pas question de perdre Québec définitivement.

Quatre mois plus tard, le professeur associé au département de sciences politiques de l'Université Laval Jean Mercier estime que la CAQ a surinterprété ce résultat.

L'image que ça a donné, c'est celle d'un gouvernement qui est ballotté par les mouvements d'opinion à court terme et qui s'en inspire trop, qui donne donc l'impression de ne pas avoir de plan pour les prochaines années, illustre-t-il.

Évidemment, on sait que d'avoir un plan pour le premier mandat, c'est assez facile, parce qu'on accumule les objectifs quand on est dans l'opposition, résume le politologue. Mais dans un deuxième mandat, c'est plus difficile.

M. Mercier, qui est également membre du Centre de recherche en aménagement et développement (CRAD), croit que le caucus des députés de la région de Québec a un poids disproportionné au gouvernement quand il est question de trancher sur des questions de transport, comme le tramway.

Ce sont des députés qui ont à cœur leur réélection [...] et qui sont préoccupés par cette question-là, analyse-t-il, de l'extérieur.

Le gouvernement doit être un gouvernement et moins un parti politique pour ce qui est des politiques publiques dans la région de Québec.

Une citation de Jean Mercier, professeur associé au département de sciences politiques de l'Université Laval, membre du Centre de recherche en aménagement et développement (CRAD)

Les ambitions de la CAQ pourraient être revues en fonction du contexte économique, observe-t-il, à la suite de négociations coûteuses avec les employés de l'État.

Le ministre des Finances, Eric Girard, a d'ailleurs ouvert la porte, la semaine dernière, à un report du retour à l'équilibre budgétaire. La présentation de son budget, dans quelques semaines, marquera sans doute la session parlementaire qui s'amorce.

D'importants projets de loi touchant les secteurs de la construction et de l'énergie sont également attendus prochainement.

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