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Acheter entre sœurs pour accéder à la propriété

Deux soeurs sourient à la caméra.

Camille et Marianne Blouin sont devenues propriétaires d'un duplex dans le quartier Saint-Sauveur au début de 2024.

Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy

Marianne et Camille Blouin désiraient accéder à la propriété depuis quelques années. Comme acheter seule était impensable, les sœurs âgées de 24 et 28 ans ont choisi d’unir leurs salaires pour y parvenir. Si l’achat entre personnes d’une même famille est encore marginal au Québec, la tendance s’est accélérée en période de surchauffe immobilière.

Marianne et Camille sont bien installées au rez-de-chaussée de leur duplex nouvellement acquis, quartier Saint-Sauveur, en Basse-Ville de Québec.

Nos parents ne sont pas trop dépaysés quand ils viennent nous rendre visite, la plupart de nos meubles étaient les leurs!, lance en riant Camille, l’aînée.

Il y a deux mois, au terme de plus de neuf mois de recherches intensives et des dizaines de visites, les sœurs ont acquis l’immeuble à revenus de 1935 au coût de 365 000 $.

Camille magasinait une maison avec son ex et moi je cherchais un condo. Quand elle s’est séparée, c’est elle qui m’a proposé qu’on achète ensemble, raconte Marianne, qui travaille aux communications dans une maison de disques.

Deux soeurs discutent dans un salon.

Camille, 28 ans, est professionnelle au gouvernement tandis que Marianne, 24 ans, travaille aux communications dans une maison de disques.

Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy

La première idée qui m’est venue en tête, c’est de littéralement unir nos forces, renchérit Camille, qui œuvre comme professionnelle au gouvernement. Par nos forces, je parle de nos salaires.

La fratrie a choisi de vivre au rez-de-chaussée de l'immeuble tandis qu’un locataire occupe un 3 ½ à l’étage. Ce revenu leur permettra d’assumer les dépenses importantes liées à leur achat pendant les premières années, expliquent-elles.

Pour les paiements, on s’est fiées à nos revenus. Comme Camille gagne plus que moi, on se sépare le paiement d’hypothèque avec un ratio de 60/40, précise Marianne.

Les jeunes femmes lèvent leurs chapeaux à la panoplie de professionnels qui les ont accompagnées à un moment ou à un autre du processus d’achat.

On a pu obtenir une préapprobation hypothécaire qui représentait nos capacités financières réelles en allant consulter un second courtier hypothécaire, donne en exemple Camille. Il nous a déniché un taux fixe à 5,5 % pour trois ans.

Deux soeurs

Camille et Marianne Blouin

Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy

Une tendance marginale en progression

Au Québec, 6 % des propriétaires possèdent conjointement une propriété avec une personne autre que leur conjoint ou conjointe, relève un sondage Royal LePage réalisé par la firme Léger en mai 2023.

Les jeunes qui achètent une propriété ensemble le font beaucoup plus entre membres d’une même famille qu’avec des amis, souligne Stéfanie Cadou, courtière immobilière chez Royal LePage.

Le quart des professionnels immobiliers de l’entreprise ont observé, depuis le début de la hausse des taux d’intérêt en 2022, une certaine augmentation du nombre d’acheteurs acquérant une propriété avec une ou plusieurs autres personnes, autre que leur conjoint ou conjointe. Au cours de cette même période, 8 % d’entre eux déclarent avoir constaté une augmentation notable.

Stéfanie Cadou remarque une ouverture d’esprit quant aux différents moyens d’accéder à la propriété.

La motivation première de ces acheteurs demeure le contexte financier difficile, mais l’autre facteur à considérer est l’entraide, ajoute la courtière immobilière. La tendance ''village'' est aussi importante que l’aspect monétaire.

Risque calculé

L’achat commun de Marianne et Camille a créé la surprise dans leur cercle. Ils se sont dit : ''Oh mon dieu, pourquoi je n’y ai pas pensé avant?'', résume Marianne.

Les jeunes femmes voient leur fratrie comme une force par rapport aux achats entre conjoints ou entre amis.

On a été élevées ensemble par les mêmes personnes, on vit de la même façon, on est sur la même longueur d'onde. On sait que ça va bien se passer, ajoute-t-elle.

Devant la difficulté rencontrée par beaucoup de jeunes adultes pour accéder à la propriété, plusieurs se résignent à louer à long terme. Dans ce contexte, les sœurs Blouin sont d’avis que de plus en plus de jeunes seront portés à emprunter d’autres chemins pour acheter à deux.

J’ai l’impression que c’est tellement devenu difficile d’acheter à mon âge qu’on n’y pense plus, en fait. On ne réfléchit plus à des manières d’acheter plus facilement, on dirait, laisse tomber Marianne.

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