Le départ de Bonnie Crombie ouvre la course à la mairie à Mississauga
Avec la démission de la mairesse Bonnie Crombie, le processus pour élire un nouveau maire à Mississauga pourra bientôt commencer,
Photo : (John Badcock/CBC)
Bonnie Crombie a officiellement quitté ses fonctions de mairesse de Mississauga vendredi, quelques semaines après avoir remporté la chefferie du Parti libéral de l'Ontario. Le processus pour la remplacer à la tête de la troisième ville en importance de l’Ontario peut ainsi commencer.
Le conseil municipal devrait déclarer son siège vacant à sa prochaine réunion, le mercredi 17 janvier. Il disposera alors de 60 jours pour adopter un règlement prévoyant une élection partielle.
S’en suivra une période de nominations au cours de laquelle des candidats pourront officiellement entrer dans cette course à la mairie. Déjà, certaines voix s’élèvent.
Mon plan est de me lancer dans la course à la mairie et de gagner,
déclare d’emblée la conseillère municipale de longue date, Carolyn Parrish.
Cette dernière avait déjà annoncé de façon informelle son intention de faire campagne en décembre dernier. Elle était alors la première personne à s’annoncer comme candidate.
Carolyn Parrish veut entre autres construire plus de logements à Mississauga, si elle est élue mairesse.
Photo : Radio-Canada
Mme Parrish raconte s’être servie du congé des Fêtes pour rassembler une équipe et se préparer pour la campagne. Elle compte d’ailleurs démissionner de son poste de conseillère pendant cette course afin qu’un remplaçant puisse être trouvé rapidement si elle parvenait à remporter la mairie.
Ce faisant, on pourrait démarrer deux élections partielles en même temps. Ça réduira les coûts et on pourrait élire du même coup un conseiller dans le quartier 5.
La candidate veut notamment améliorer le réseau de train léger pour faciliter les déplacements d’est en ouest. Elle veut également se pencher sur la crise du logement et l’insécurité alimentaire.
Ces deux derniers enjeux font d’ailleurs partie des piliers de son premier adversaire, le conseiller municipal du quartier 1, Stephen Dasko.
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Celui-ci s’attend aussi à ce que l’infrastructure en général devienne un des plus gros défis de Mississauga.
Nous parlons de densification et d'intensification que la province et le gouvernement fédéral imposent aux municipalités, soutient-il. Très franchement, les zones ne sont pas toutes construites de la même manière et ne sont pas toutes capables de soutenir le même type d'infrastructures.
Une lutte serrée
Le professeur de politique émérite de l’Université métropolitaine de Toronto, Myer Siemiatycki, s’attend à une course à la mairie compétitive
sur plusieurs plans.
Nous avons déjà deux conseillers municipaux qui ont manifesté leur intérêt, et d’autres ont fait savoir qu’ils se penchent là-dessus, explique-t-il. Outre ces conseillers, je garde aussi l'œil ouvert à toute personnalité politique qui représente ou a autrefois représenté Mississauga au fédéral ou à Queen’s Park.
Le poste de maire est devenu une option très attrayante pour un certain nombre de politiciens qui avaient auparavant occupé des fonctions dans d’autres paliers gouvernementaux. Nous l'avons vu à Toronto avec Olivia Chow et Mitzie Hunter.
Il s’attend d’ailleurs à une lutte serrée entre Carolyn Parrish et Stephen Dasko, deux candidats qui selon lui ont des visions bien distinctes de l'avenir de Mississauga.
Stephen Dasko compte s'atteler au problème de l'insécurité alimentaire, s'il venait à remporter la mairie.
Photo : Radio-Canada
Selon moi, M. Dasko veut garder Mississauga comme une municipalité de banlieue, mettant l’accent sur les maisons unifamiliales, soutient l’observateur de la scène politique. De son côté, Mme Parrish a, je pense, une vision plus transformatrice de ce que la Ville pourrait devenir.
Si la course ne se tenait qu’entre ces deux-là, je m'attendrais à un combat acharné mettant en valeur deux candidats aux idées distinctes
, conclut-il.
Un départ rempli d'émotions
Mme Crombie a assisté mercredi dernier à une dernière réunion du conseil municipal avant de remettre sa démission deux jours plus tard. C’était l’occasion pour elle de remercier ses collègues et les résidents de Mississauga.
C’était l’expérience d’une vie. Honnêtement, c’était un honneur pour moi de servir cette ville avec vous
, a-t-elle déclaré, émue, au conseil.
Celle qui dirigeait la ville depuis 2014 assure que ce départ est un moment doux-amer, mais qu’elle part en paix.
Je pense que nous avons réalisé de grandes choses, notamment en ce qui a trait au logement, à l’infrastructure, au transport en commun, énumère-t-elle. On a également pris position sur des dossiers comme l’insécurité alimentaire, la diversité et l’inclusion.
Pour Mme Crombie, son rôle était d’écrire le prochain chapitre
de Mississauga après la démission de Hazel McCallion, mairesse de Mississauga de 1978 à 2014.
J’espère avoir rendu fière mon mentor et amie, Hazel McCallion, et que je contribue à la réalisation de son héritage en passant le flambeau à la prochaine génération, et idéalement, à une femme.
Cela dit, peu importe la personne choisie, elle reste convaincue que la Ville sera entre de bonnes mains
.
Avec les informations de Patrick Swadden et de Muriel Draaisma, de CBC