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Un rapport aux « informations erronées », dénonce l’Université de l’Ontario français

Enseigne de l'UOF sur le devant de l'édifice.

L'Université de l'Ontario français à Toronto. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Pierre-Mathieu Tremblay

Une semaine après la sortie du rapport d’un groupe d’experts sur le secteur postsecondaire en Ontario, le recteur de l’Université de l’Ontario français (UOF) réagit et exprime de « sérieuses réserves ».

Le comité présidé par Alan Harrison consacre toute une section de son rapport (Nouvelle fenêtre) aux établissements de langue française, et remet en question la viabilité de l’UOF et de l’Université de Hearst. La taille de ces deux établissements est trop modeste pour qu’ils puissent atteindre l’envergure nécessaire à leur pérennité, suggèrent les auteurs.

Dans une lettre (Nouvelle fenêtre) adressée à M. Harrison, le recteur de l’UOF, Pierre Ouellette, réfute cette conclusion. Le manque de compréhension et de rigueur du rapport sur la situation des universités de langue française ainsi que le manque d’objectivité à leur égard sont décevants compte tenu de l’importance du mandat confié au groupe d’experts, écrit-il.

Il relève des informations erronées : le rapport suggère que l’UOF compte 29 étudiants, très majoritairement étrangers. Or, selon M. Ouellette, il y en a cette année 226 et environ la moitié de la population étudiante est canadienne, affirme-t-il.

Pierre Ouellette.

Le recteur de l'UOF, Pierre Ouellette, affirme que le rapport du groupe d’experts sur le secteur postsecondaire comporte des « informations erronées ». (Photo d'archives)

Photo : Université de l'Ontario français

C’est un peu frustrant de voir que le panel d'experts a adopté une logique comptable et ne tient pas compte des nuances qu'on peut avoir quand on essaie de trouver une formule de financement dans les collèges et les universités de langue française, résume-t-il en entrevue avec Radio-Canada.

Trois scénarios jugés irrecevables

Dans son rapport, le comité propose trois scénarios : fédérer l'UOF et l'Université de Hearst avec l’Université d’Ottawa, les associer au Collège Boréal et au Collège La Cité, ou carrément former un consortium entre tous les établissements francophones et bilingues de la province, qui serait chapeauté par l'Université d'Ottawa.

M. Ouellette rejette ces trois options telles qu’elles sont énoncées et s’inquiète du rôle prédominant qui pourrait ainsi être confié à une université bilingue comme celle d’Ottawa.

Le principe du "par et pour", donc la gouvernance par et pour les francophones, est central à l'existence de l'UOF et c'est sur cette composante-là que l'UOF a été créée de façon autonome.

Une citation de Pierre Ouellette

Il se dit toutefois en faveur de plus de collaboration. L’UOF et l’Université de Hearst avaient d’ailleurs déjà proposé de former le Réseau des universités francophones de l’Ontario (RUFO), sur un modèle inspiré de celui des Universités du Québec, mais en excluant l’idée que des établissements bilingues en deviennent membres à part entière.

Trop tôt pour évaluer?

Le rapport Harrison est maintenant entre les mains du gouvernement Ford, qui répète qu’il va prendre le temps de l’analyser. Nous examinerons attentivement les recommandations du rapport, y compris celles qui concernent le système d'éducation en langue française, et nous continuerons à travailler en collaboration avec les principaux intervenants francophones durant cette phase, écrit une porte-parole de la ministre des Collèges et Universités, Jill Dunlop.

M. Ouellette demande à ce qu’on ne juge pas trop vite du sort de l’UOF, qui a eu sa première rentrée en septembre 2021, pendant la pandémie.

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L’établissement bénéficie d’une entente de financement sur huit ans entre les gouvernements de l’Ontario et du Canada. Il a été critiqué au départ pour son offre de programmes, moins conventionnels, qui peinent à attirer les jeunes du secondaire. On a encore beaucoup de travail à faire, reconnaît M. Ouellette, qui note que l’UOF a depuis lancé un baccalauréat en éducation et qu'elle compte ajouter prochainement des programmes de niveau baccalauréat en santé mentale et en travail social.

J'ai dit depuis très longtemps qu'établir une tradition universitaire en français dans le centre, le sud-ouest de l'Ontario ou dans le Grand Toronto, ça va prendre du temps. Ce temps-là, je ne sais pas c'est quoi. Mais si on prend pour exemple les deux collèges en Ontario, les conseils scolaires, on peut voir qu'après 20 ans, on peut mesurer les succès des autres établissements à gouvernance "par et pour".

Le recteur se dit persuadé de pouvoir attirer plus d’étudiants d’année en année, mais ne donne pas de cible ou d’échéancier concret.

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