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AnalyseDoug Ford sous le poids d’une enquête policière

Le scandale de la ceinture de verdure est devenu un caillou dans la chaussure de Doug Ford qu'il traînera (et qui l'agacera) jusqu'au prochain rendez-vous électoral de 2026.

Doug Ford en Chambre.

Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a annoncé en septembre la restitution des terrains qui avaient été retirés de la ceinture de verdure. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Carlos Osorio

Aucun répit pour le gouvernement de Doug Ford : il continue d’être plongé dans la tourmente. Cette fois-ci, c’est l'ouverture d'une enquête criminelle sur le scandale immobilier dans la ceinture de verdure qui embête et ralentit les progressistes-conservateurs. En coulisses, plusieurs se questionnent déjà sur les chances de réélection du premier ministre.

Deux mots n'ont cessé de résonner au sein de la classe politique cette semaine : Enquête criminelle. Les conclusions de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ne seront pas connues avant plusieurs mois, voire des années, mais la possibilité que des accusations soient déposées fait à elle seule jubiler les partis d’opposition.

La GRCpassera à la loupe tout le processus qui a mené au retrait de certains terrains dans la ceinture de verdure, une immense zone protégée en banlieue de Toronto. Jusqu’ici, la vérificatrice générale a établi qu'il y a eu du favoritisme dans la sélection des terres et le Commissaire à l’intégrité a aussi soulevé des irrégularités dans le processus. Au tour maintenant des policiers de mettre leur nez dans cette affaire, équipés de pouvoirs bien supérieurs aux officiers de l’assemblée législative.

Un champ de soya est récolté sur une ferme située dans la ceinture de verdure, à King City.

Un champ de soya est récolté sur une ferme située dans la ceinture de verdure, à King City.

Photo : Evan Mitsui/CBC / Evan Mitsui

C’est le plus gros désastre politique que vous puissiez avoir, résumait cette semaine le politologue à l'Université de Toronto Christopher Cochrane.

Les observateurs comme M. Cochrane voient mal comment le gouvernement Ford parviendra à se débarrasser du scandale, tant et aussi longtemps que la GRC enquêtera. Une enquête qui devrait durer au minimumde 12 à 18 mois.

[Les progressistes-conservateurs] veulent s’éloigner du scandale, mais c'est clair qu’ils n’y parviendront pas.

Une citation de Christopher Cochrane, directeur du département de science politique, Université de Toronto, campus Scarborough

Les troupes de Doug Ford ont bénéficié d'une journée de distraction cette semaine avec la déclaration controversée de la néo-démocrate Sarah Jama. Or, ce court intermède semble terminé. La réalité s'installe. Le retour en Chambre, lundi, après une semaine en circonscription, s’annonce brutal pour M. Ford et son entourage. La période des questions promet d’être explosive.

Occasion en or

Les partis d'opposition ont l'intention d'utiliser les déboires du gouvernement Ford comme tremplin. L'occasion est idéale pour rebondir et attaquer l'intégrité du gouvernement, qui est devenu son talon d’Achille au fil des révélations sur la ceinture de verdure. C'est particulièrement vrai pour les libéraux, qui devront se choisir un chef et le présenter au public cet automne. Le scandale pourrait ainsi devenir une piste de décollage pour le prochain leader.

Il ne serait pas étonnant que l'enquête de la GRC s'étende jusqu’au prochain scrutin, ce qui nuirait certainement aux chances de réélection de M. Ford et réduirait peut-être aussi ses chances de demeurer à la tête des progressistes-conservateurs. Nul doute que la tension au sein du caucus a dû monter d'un cran dans les derniers jours. Des commentateurs ont même suggéré que le premier ministre devrait se retirer temporairement et confier les rênes du parti à un autre élu, le temps de traverser la tempête.

Tous les observateurs externes sont d'avis que les ennuis de Doug Ford avec la ceinture de verdure ne font que commencer.

Une citation de Dan Moulton, associé, Crestview Strategy

Reste que le prochain rendez-vous électoral est encore loin en Ontario. 32 précieux mois qui pourraient jouer en faveur du gouvernement et lui laisser le temps de retomber sur ses pieds.

Les électeurs ontariens ne seront appelés aux urnes qu'en 2026, une éternité en politique, mais une éternité qui pourrait coïncider avec la conclusion de l'enquête de la GRC.

Le premier ministre Doug Ford durant une conférence de presse suivant la retraite de son conseil des ministres, à Niagara Falls.

Le premier ministre Doug Ford a présenté ses excuses aux Ontariens, 10 mois après avoir annoncé des modifications à la ceinture de verdure. (Archives)

Photo : The Canadian Press / Tara Walton

[Doug Ford] a certainement encore le temps de se détacher de ses défis politiques actuels et de retourner aux messages gagnants qu'il a livrés lors des deux dernières élections provinciales, croit l'ancien stratège libéral Dan Moulton.

Chose certaine, les progressistes-conservateurs ne sont pas du genre à attendre les bras croisés. Une mutinerie n'est pas impossible si leurs appuis s'effritent et que la victoire devient hors de portée. Parlez-en à l'ancien chef Patrick Brown.

La loyauté du caucus envers le chef sera mise à l'épreuve. Comme le soulignait le député libéral John Fraser, la protection du roi, du premier ministre à tout prix devient moins populaire lorsqu'une enquête criminelle vous plane au-dessus de la tête. L'esprit d'équipe fait parfois place à la survie individuelle.

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